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Bilan financier 2020-2021: le groupe Sun creuse ses pertes à Rs 2,1 milliards

24 septembre 2021, 21:30

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Bilan financier 2020-2021: le groupe Sun creuse ses pertes à Rs 2,1 milliards

En examinant les comptes du groupe Sun déposés à la Stock Exchange of Mauritius (SEM) le 21 septembre et les commentaires annexés, se dégage le sentiment que pour la direction de ce groupe, dont la principale activité est touristique, l’exercice 2020- 2021 est un mauvais souvenir sur lequel il ne sert à rien de revenir. 

Il a désormais les yeux rivés sur le 1er octobre, quand le secteur retrouvera l’environnement qui lui permettra de remonter la pente même si les effets de la pandémie évolueront parallèlement à ses activités. 

La raison est que sans doute dans l’histoire du groupe et du tourisme en général, c’est la toute première fois qu’un phénomène venu de nulle part coupe littéralement les ailes aux opportunités du secteur. Les données du bilan financier 2020-2021 en témoignent. 

Situation catastrophique

76 %. C’est la perte de revenus du groupe pour la période du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021. Ses revenus sont passés de Rs 5 Mds en 2020 à Rs1,2 Md en 2021, une baisse de 3,8 Mds. 

La situation au niveau de ses opérations, là où se manifestent les opportunités de profits, est catastrophique. Elle est passée de profits de Rs 67,2 millions à des pertes de Rs 1,2 Md. Le groupe, qui avait déjà enregistré des pertes de Rs 1,8 Md pour l’exercice précédent, n’est pas parvenu à repousser le spectre des pertes, qui se sont détériorées davantage avec une hausse de Rs 258,4 millions (+14,2 %) passant à Rs 2,1 Mds à la fin de juin 2021. Il est presque impossible pour n’importe quel opérateur économique d’éviter que de tels résultats financiers ne déteignent sur la valeur de ses actifs. Le groupe Sun n’a malheureusement pas échappé à cette logique implacable. Ses actifs évalués en 2019-2020 à Rs 21,2 Mds sont tombés à Rs 20 Mds (-5,6 %). 

Soutien de la MIC

Comment le groupe Sun est-il parvenu à maintenir ses activités en veilleuse en attendant des jours meilleurs ? Quatre éléments l’ont aidé à traverser cette crise en limitant la casse. 

Il s’agit premièrement du soutien financier de la Mauritius Investment Corporation (MIC), créée justement pour permettre aux entreprises de tenir tête à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs opérations. Il a donc obtenu une aide de Rs 3,1 Mds à travers une émission d’obligations remboursables et convertibles. 

Ensuite, l’assistance financière de l’État pour éviter que l’incapacité de payer des salaires à cause d’un défaut de recettes n’engendre une crise sociale découlant d’un inévitable licenciement en masse. 

Il y a ensuite eu la démarche dont peu d’opérateurs ayant contracté un prêt financier se seraient abstenus, celle de frapper aux portes des banques pour renégocier les termes de prêts existants, qui aboutissent à un rééchelonnement des remboursements. Une démarche susceptible de permettre à l’entreprise de reprendre du service sans avoir sur la tête l’épée de Damoclès qu’est la nécessité d’honorer ses obligations envers une banque sous peine d’être confrontée à une situation quasi ingérable. 

Finalement, une bouffée d’air frais tant souhaitée s’est manifestée par la vente de ses intérêts dans l’hôtel Kanuhura aux Maldives, destination qui, montant en puissance, pourrait rivaliser avec les meilleurs atouts du tourisme mauricien. 

Patrimoine à Maurice

Cette décision aura permis au groupe Sun de revoir sa stratégie de développement en ramenant ses ressources dans son patrimoine hôtelier à Maurice. Cette opération lui a aussi permis d’encaisser la coquette somme de $ 14,5 millions (Rs 621,3 millions au taux de change du jour – Rs 42,85). 

Les résultats conjugués des actions du groupe lui ont permis d’honorer ses engagements envers des détenteurs d’obligations, émises via une levée de fonds qui arrivaient à maturité en 2020. Ce remboursement s’est élevé à Rs 2,4 Mds. 

Ouverture

Que dire de l’ouverture totale des frontières du pays par rapport à la circulation des produits, personnes et services provenant de l’étranger ? Est-ce une opportunité où tous les espoirs sont permis ? 

À lire les commentaires des signataires du rapport du groupe Sun, rien n’est aussi sûr. Aucun enthousiasme débordant de naïveté. Les raisons qui interdisent de franchir cette limite sont que l’ouverture partielle à partir du 15 juillet n’a permis au groupe de recevoir des promesses de séjour que pour deux de ses hôtels ; les conditions du commerce futur sont incertaines en raison des restrictions sanitaires en vigueur tant dans le pays qu’au niveau des pays d’où proviennent les visiteurs. 

Cependant, la confiance a timidement refait surface avec, entre autres, une hausse des tendances dans les réservations, l’entrée en scène des lignes aériennes et un regain de confiance des voyageurs.