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La semaine décryptée

19 septembre 2021, 15:40

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La semaine décryptée

Lundi 13 septembre

Les motos : nuisance value incontrôlable

Le cas d’un biker blessé le 3 et décédé le 11 septembre est évoqué dans l’express du lundi 13 septembre. On apprend aussi qu’il existe à Maurice des associations de motocyclistes qui donnent l’occasion à ces derniers de faire une démonstration de la puissance de leur monture.

Les accidents impliquant des motocyclistes à Maurice ne se comptent plus. Malheureusement les pilotes ou les passagers en croupe des motos constituent un pourcentage important des accidents mortels dans le pays. D’après ce qu’on comprend, compte tenu du niveau de compétence et de vigilance des forces de l’ordre, les fanas de la moto parviennent facilement à déjouer tout système de contrôle sur la route.

On ne sait pas si les autorités ont entrepris une étude pour savoir combien les accidents occasionnés par les motos coûtent à l’économie mauricienne. Car il y va de la mobilisation des différents services de police et de la santé et du coût du traitement, souvent en ICU, aux frais des contribuables. Et aussi des pertes matérielles et des jours perdus au travail.

Évidemment, puisqu’on est super-intelligent à Maurice, il n’est évidemment pas nécessaire que nous apprenions des Chinois et des Singapouriens comment ils ont géré leur problème de motos.

Mardi 14 septembre

Roshi Bhadain et Britam

Suivant l’information publiée par l’express du mardi 14 septembre à l’effet que Roshi Bhadain a déjà fait une demande de révision judiciaire sur le rapport Britam, des amateurs de théories du complot sont venus avec une nouvelle thèse.

Cette thèse, c’est que la commission d’enquête Britam a délibérément laissé quelques incohérences ici et là, pour tendre un piège à Roshi Bhadain, l’ancien homme fort qui a joué un rôle déterminant dans le démantèlement du groupe British American Insurance de Dawood Rawat. C’est quoi ce piège ? Au fait, ce serait un double piège légalo-politique. Côté légal, Roshi Bhadain aurait à consacrer une bonne partie de ses ressources physiques et intellectuelles pour mener à bien une bataille légale contre le pouvoir. D’autre part, sur le plan politique, bien que jouissant du soutien de Paul Bérenger à ce stade, son recours à la justice pourrait bien faire remonter à la surface les différents aspects de sa mission de bourreau de Dawood Rawat comme confiée par le Sun Trust.

Le MSM entend gagner avec ce double piège car si le MMM continue malgré tout à soutenir Bhadain, Navin Ramgoolam, lui, compte tenu de ses relations avec Dawood Rawat, se tiendrait bien loin de cet ex-fils «politique» de SAJ et de ses alliés, dont Paul Bérenger.

Mercredi 15 septembre

Quand le «médico» est lui-même malade

Comment se peut-il qu’un service de l’État mauricien qui a connu ses moments de gloire dans le passé soit devenu si controversable, exposant de graves manquements professionnels ? Il s’agit du service médico-légal de la police, dont les chefs allant du Dr Ramawad Thakoor au Dr Satish Boolell, ont fourni un travail remarquable surtout au niveau des preuves scientifiques devant les tribunaux. Or, l’enquête sur la mort de Soopramanien Kistnen a révélé de graves dysfonctionnements qui demandent à être sanctionnés par la loi.

Dans son édition du mercredi 15 septembre, l’express publie en exclusivité une déclaration de la médecinlégiste Shaila Prasad-Jankee, qui dément carrément ce que son chef, le Dr Sudesh Kumar Gundadin, avait dit à propos de la décision de confier l’autopsie du cadavre au Dr Ananda Sunnassee à l’hôpital Jeetoo alors que d’après les règlements, cet exercice aurait dû être réalisé par la Dr Prasad-Jankee à la morgue de l’hôpital Victoria, à Candos. D’ailleurs, c’est la Dr Prasad-Jankee qui avait examiné le cadavre dans le champ de cannes à Telfair. C’est la première fois dans les annales de la police et du secteur médical en général qu’on soit arrivé à cette situation de pagaille institutionnelle.

Jeudi 16 septembre

«Lunging at YU Lounge»

Avec sa nouvelle aérogare, le complexe international Sir Seewoosagur Ramgoolam à Plaisance se dressait parmi les meilleurs du monde, reflétant l’image de marque du pays. Auparavant en 2008, quand Nirvan Veerasamy et le groupe Currimjee y érigèrent YU Lounge pour accueillir des visiteurs de marque et leurs avions privés, l’aéroport se distingua encore comme destination de grande classe.

Les jets privés étaient devenus de plus en plus importants dans le pays, surtout pour le secteur touristique mais aussi dans l’accueil de puissants hommes d’affaires de l’étranger. Quelque 200 à 300 avions privés étaient ainsi accueillis par le YU Lounge avant la pandémie. Dans le contexte du Covid-19, YU Lounge s’avère très utile dans l’exercice d’évacuation médicale de malades tant mauriciens qu’étrangers.

Il semblerait maintenant, selon l’express du jeudi 16 septembre, que les jours du Yu Lounge soient comptés. Ce salon a été sommé par Airports of Mauritius Ltd (AML) de cesser ses opérations avec effet immédiat.

On s’interroge maintenant sur le timing de cette décision du pouvoir politique de faire partir YU Lounge dans un contexte où on parle de la création d’une mégastructure qui regrouperait Air Mauritius, AML, l’Airports Terminal Operations Limited et la Mauritius Duty Free Paradise. Ce monstre avec un chiffre d’affaires potentiel de Rs 20 milliards sera placé sous la direction du conseiller actuel, Ken Arian. Il semblerait que Sherry Singh ait été coiffé au poteau par plus blue-eyed que lui.

Cette mesure frappant une aussi grosse entité historique que Currimjee donnerait un signal outrancièrement négatif au monde des affaires et à d’éventuels investisseurs étrangers. Chassez l’arbitraire de république bananière, il revient au galop.

Vendredi 17 septembre

Les lauréats et leurs effets multiplicateurs ?

Ce vendredi 17 septembre était jour de liesse dans les établissements secondaires qui ont produit des lauréats. Les collèges gérés par le gouvernement ont réalisé une performance remarquable. Le système de lauréats est reconnu pour être bénéfique largement à l’épanouissement de nos jeunes car ils sont motivés à fournir leur meilleure performance possible dans leurs études.

Après les réjouissances, on assistera encore une fois à des débats sur l’utilité de l’octroi de bourses par l’État. On s’interrogera aussi sur ce que cela rapporterait au pays du fait que la grande majorité des lauréats finissent par s’installer à l’étranger à l’issue de leurs études. Ce qui reviendra à dire que le contribuable mauricien aura financé les acquis du pays étranger où le lauréat exerce son métier.

Au fait, il faudrait voir ce phénomène de lauréat sous un autre angle. Car Maurice ne se limite pas à l’île principale, à Rodrigues et aux autres îles mais s’articule sur une vaste diaspora internationale, allant de l’Australie à l’Amérique du Nord en passant par l’Europe.

Cette diaspora, enrichie justement par l’apport des lauréats que nous produisons, s’avère hautement bénéfique à la cause de la nation même. Car à partir du lauréat se produit tout un enchaînement. Ainsi, ses proches se voient offrir l’occasion de visiter le pays d’adoption de ce dernier et d’élargir leurs horizons. L’ex-lauréat crée aussi des opportunités pour ses frères et sœurs, cousins et cousines, voisins et voisines, amis et amies. Il facilite leur accès à l’éducation à l’étranger ou leur trouve même des opportunités d’emploi. Bien sûr, ceux qui font carrière à l’étranger continuent d’aider matériellement et financièrement leurs proches à Maurice ou à Rodrigues.

Un autre effet bénéfique de la présence de nos meilleurs éléments à l’étranger, c’est le fruit de leur interaction avec les citoyens de leur nouveau pays. Ils sont nombreux, les touristes étrangers, qui nous visitent car des Mauriciens à l’étranger ont réussi à leur vendre le charme de leur pays. On ne pourrait qu’espérer que le méchant Covid-19 ne nous importune pas davantage.