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Italie: après Ronaldo, la Juventus joue la carte jeunes

11 septembre 2021, 16:40

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Italie: après Ronaldo, la Juventus joue la carte jeunes

 

Le départ de Cristiano Ronaldo, compensé par le revenant Moise Kean, confirme la nouvelle stratégie de la Juventus: moins de transferts ronflants et davantage d'investissements sur des jeunes à fort potentiel, un impératif économique mais aussi un vrai choix sportif.

Après un début de saison perturbé par les états d'âme de la superstar portugaise, parti à Manchester United, la "Vieille dame" va déjà pouvoir tester l'efficacité de sa cure de jouvence lors de la semaine qui l'attend: déplacement à Naples samedi puis réception de l'AC Milan le 19 septembre en Serie A et, entre les deux, le début de la Ligue des champions à Malmö, en Suède, mardi.

Avec "CR7", la Juventus perd son meilleur canonnier, auteur de plus d'un tiers des buts de la Juve en championnat lors de ses trois saisons turinoises (81 sur les 223 inscrits par les Bianconeri entre 2018 et 2021). Mais aussi une marque globale qui incarnait le maillot blanc et noir à l'échelle mondiale.

Pour le remplacer, aucune star n'a débarqué, mais seulement Moise Kean, 21 ans, un enfant du Piémont (il a grandi à Asti, à une cinquantaine de kilomètres de Turin). L'illustration limpide de la ligne désormais en vigueur dans le club d'Andrea Agnelli.

 

La valse des trentenaires 

Cette ligne doit évidemment au contexte économique. La Juve, plombée depuis 2018 par la charge financière que représentait Ronaldo dans son budget (près de 90 M EUR par saison, entre salaire et amortissement du transfert), a vu ses pertes se creuser encore avec la crise liée à la pandémie de coronavirus.

L'allègement de la masse salariale était donc une priorité et le club ne s'est pas battu outre mesure pour retenir Ronaldo.

Économiquement, cette stratégie visant à miser sur des jeunes nourrit aussi l'espoir de réaliser quelques belles opérations financières. Mais elle doit aussi permettre à la Juve de retrouver des couleurs en Ligue des champions, compétition érigée en objectif majeur où la "Vieille dame" a souvent paru prise de vitesse ces dernières années.

 

La prise de conscience initiale remonte à août 2020, après l'élimination en huitièmes de finale contre Lyon (0-1, 2-1), avec cette remarque du président Agnelli après le match retour: "J'ai entendu dire plusieurs fois que nous avons l'un des effectifs les plus vieux d'Europe, cela peut être un élément de réflexion..."

Depuis, outre Ronaldo (36 ans), sont notamment partis les trentenaires Gonzalo Higuain, Blaise Matuidi, Miralem Pjanic et le quadragénaire Gianluigi Buffon.

«Créer de la valeur»

Et la quasi-totalité des arrivées ont concerné des jeunes de 25 ans et moins, de Dejan Kulusevski à Manuel Locatelli, en passant par Kean, Arthur Melo, Weston McKennie et Federico Chiesa.

 

Au-delà de ces joueurs déjà mûrs pour l'équipe première, la Juve a aussi pensé à l'avenir en attirant notamment cet été l'avant-centre brésilien Kaio Jorge (19 ans), champion du monde des moins de 17 ans en 2019 au Brésil, en terminant co-meilleur buteur du tournoi.

Dans ce paysage, hors retour de prêts et prolongation du monument Giorgio Chiellini, la seule exception notable est l'arrivée l'an dernier d'Alvaro Morata, 28 ans. Mais l'international espagnol est encore en prêt de l'Atlético Madrid, et l'option d'achat n'a pas encore été levée.

L'entraîneur Massimiliano Allegri, même s'il aurait souhaité un ou deux joueurs expérimentés (un retour de Pjanic, ou Mauro Icardi, selon la presse), a toujours assuré qu'il serait en parfaite "symbiose" avec ses dirigeants sur cette politique.

 

Lors de sa présentation, en juillet, il avait ainsi plusieurs fois assuré que son rôle était "d'obtenir des résultats" mais aussi de "créer de la valeur" en développant les joueurs.

«Cette équipe est plaisante à entraîner, parce qu'il y a beaucoup de joueurs qui peuvent progresser», avait ajouté celui qui a obtenu des pouvoirs de recrutement élargis et une durée de contrat assez rare pour un entraîneur (4 ans), pour tenter de réussir là où Andrea Pirlo a échoué la saison dernière: rajeunir, mais toujours en gagnant.