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Reprise des vols le 1er octobre: les Rodriguais en faveur de la quarantaine se mobilisent

10 septembre 2021, 15:00

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Reprise des vols le 1er octobre: les Rodriguais en faveur de la quarantaine se mobilisent

«J’ai signé car mon fils a 3 ans. Je n’ai pas peur pour moi car je suis vaccinée, mais pour mon enfant qui est en pré-primaire.» Cette mère d’origine rodriguaise est une des signataires d’une pétition en ligne lancée, mercredi, par l’ancien chef commissaire, Johnson Roussety, pour contester l’ouverture des frontières le 1er octobre sans quarantaine. Plus de 1 450 personnes avaient déjà signé le document à hier après-midi. Parallèlement, des citoyens engagés ont demandé au chef de la police à Rodrigues, le surintendant Vijay Russeeawon, l’autorisation pour une manifestation le 18 septembre. Le minority leader, Franceau Grandcourt, a également pris position tout comme le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. D’ailleurs, le conseil d’exécutif de Rodrigues se réunit ce matin pour étudier la question. Le nombre quotidien de contaminations au Covid-19 à Maurice fait désormais peur aux Rodriguais

Une organisatrice de la manifestation a déclaré à l’express qu’elle craint pour son fils qui souffre de comorbidités. «Je ne suis pas contre la reprise des vols, mais les conditions ne sont pas réunies. Imaginez que des passagers vaccinés mais porteurs du virus transmettent la maladie à Rodrigues ? Notre système de santé n’est pas comme celui de Maurice. Mes autres enfants voyagent par le bus pour aller à l’école, ils peuvent attraper le virus pour ensuite le transmettre à mon fils malade.» Au sein du groupe, précise-t-elle, ils ne sont pas contre le retour des Rodriguais bloqués à Maurice, mais ils insistent sur leur mise en quarantaine.

La pétition de Johnson Roussety sera soumise aux autorités mauriciennes et rodriguaises aussitôt que le nombre de signatures sera atteint. «Il faut écouter ce que les Rodriguais pensent. L’accès aux vaccins a été limité et une grande partie de la population n’est pas encore vaccinée. Il faut mettre plus de vaccins à la disposition de Rodrigues avant de précipiter l’ouverture des frontières, qui certainement devra se faire. Cependant, nous n’y sommes nullement préparés», insiste-til en ajoutant que le système de santé n’est pas approprié pour faire face à une épidémie.

Devant l’appréhension de la population, le leader de l’Union pour le progrès de Rodrigues, Franceau Grandcourt, a fait une vidéo dans la semaine pour lancer un appel aux autorités. «Il est important d’écouter la population. Il est vrai que les frontières ne pourront pas rester fermées pour des raisons économiques, mais les facilités dans noshôpitaux ne sont pas comme à Maurice. D’ailleurs, les nouvelles font comprendre que même à Maurice, ils sont débordés. En moyenne 200 cas par jour, Rodrigues pourra-t-elle gérer 30 cas par jour ?»

Le minority leader maintient que Rodrigues n’est pas prête pour l’ouverture. «La faute est au gouvernement régional. Qu’ont-ils fait pendant 18 mois ? Avons-nous des appareils qui fonctionnent ? Quel sera le protocole ? Ils ne communiquent pas», déplore-t-il. L’élu rodriguais recherchera des éclaircissements du commissaire à la Santé, Simon-Pierre Roussety, à la séance de l’Assemblée régionale de Rodrigues, mardi. 

Par ailleurs, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, craint pour la population rodriguaise rappelant que l’île n’a pas un taux de vaccination élevé. «Il est dangereux d’ouvrir les frontières à Rodrigues le 1er octobre alors que seuls 34 % de la population sont complètement vaccinés. En comparaison, deux fois plus de personnes sont vaccinées à Maurice. À qui la faute ?»
 
Sollicité pour connaître la position du gouvernement régional, le commissaire à la Santé rappelle que le sujet sera abordé avec Serge Clair, ce matin à la réunion du conseil exécutif. «Nous déciderons à cette réunion ce qu’il faut faire et nous passerons en revue les craintes des Rodriguais. C’est la situation de Maurice qui fait peur à la population locale. Toutes les options seront prises en considération. Cependant, je tiens à rassurer les Rodriguais que nous sommes prêts à Rodrigues, si par malheur nous avons le Covid-19 chez nous. Nous avons des respirateurs et des salles appropriées. Nous n’avons pas de cas ici et nous sommes prêts s’il faut gérer une situation avec des malades», insiste-t-il.