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Pour la golfeuse Pak Se-ri, être une pionnière fut «un fardeau»

8 septembre 2021, 16:08

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Pour la golfeuse Pak Se-ri, être une pionnière fut «un fardeau»

 

Pak Se-ri a ouvert la voie au golf féminin en Corée du Sud, dont elle a été la première grande championne, avec un credo simple: «il n'y a pas de limite à l'entraînement», dit-elle à l'AFP.

Pak n'a pas mis longtemps à s'imposer sur le circuit professionnel féminin LPGA: à 20 ans, pour sa première saison, elle a remporté l'US Open 1998 et est ainsi devenue la première joueuse asiatique à s'imposer dans le plus ancien Majeur féminin. Allaient s'ensuivre 24 autres titres LPGA jusqu'à sa retraite en 2016.

Ses succès ont inspiré une génération de joueuses sud-coréennes, les "Pak Se-ri kids", qui ont dominé le circuit. Trois d'entre elles (Ko Jin-young, Park In-bee et Kim Sei-young) étaient classées dans les quatre premières mondiales lundi, devancées seulement par la N.1 américaine Nelly Korda.

Mais plus qu'une fierté, ce rôle de pionnière lui pèse "comme un fardeau", explique-t-elle à l'AFP lors de sa première interview accordée à un média international depuis trois ans.

«Je suis partie aux Etats-Unis uniquement pour réaliser mon objectif personnel. Mais à un moment donné, mon rêve est devenu également celui de quelqu'un d'autre», expose l'ancienne golfeuse.

A force de partager son expérience du circuit LPGA avec ses compatriotes, elle a commencé à prendre au sérieux son rôle de "modèle".

Et avec quelle réussite ! De 2011 à 2020 inclus, les Sud-Coréennes ont remporté au moins un Majeur chaque année.

 

«Entraînement épuisant»

Kim Sei-young, forte de 12 titres LPGA, le reconnaît auprès de l'AFP: «Sans elle, nous n'aurions même jamais imaginé qu'une carrière soit possible sur le circuit LPGA américain. C'est une pionnière».

Pour en arriver là, une seule solution selon Pak: «un entraînement épuisant et un mental de fer».

«Il n'y a pas de limite de temps à l'entraînement pour les golfeuses coréennes», souligne-t-elle. «La balance entre le golf et leur vie privée penche totalement du côté du golf».

Et c'est ce qui fait, selon elle, la différence avec les joueuses occidentales qui «ont d'autres choses à faire lorsque leur journée de golf est terminée».

Reste que cette charge de travail s'accompagne d'une lourde charge psychologique.

«Tout dépend des résultats en tournois et ça rend la vie difficile», reconnaît Pak. «Un burn-out peut se produire à tout moment. C'est ce qui m'est arrivé.»

Après sa victoire au Michelob ULTRA en 2004, elle a manqué le cut du tournoi suivant et a sombré dans la foulée, traversant un passage à vide de deux ans avant de regoûter à la victoire au LPGA Championship 2006, l'un des cinq Majeurs de la saison.

Dix ans plus tard, elle a quitté le circuit pour se lancer à la télévision, où elle anime deux émissions, et dans les affaires, où elle co-dirige la société de marketing sportif Baz International.

Mais elle n'a pas complètement tourné le dos au golf de haut niveau, devenant coach de l'équipe olympique féminine de son pays. Et "le poids de la responsabilité est plus lourd" que lorsqu'elle était joueuse, reconnaît-elle.

 

A Rio, Park In-bee avait ramené l'or. Mais les filles de Pak Se-ri sont revenues bredouilles de Tokyo cet été.