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Variant C.1.2: les risques en cas de contamination locale

6 septembre 2021, 11:00

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Variant C.1.2: les risques en cas de contamination locale

Depuis quelques jours, le C.1.2 ne cesse de faire parler de lui. En effet, plusieurs scientifiques scrutent cette nouvelle souche du Covid-19 qui mute deux fois plus vite que d’autres variants à l’étude. Hélas, le C.1.2 a bel et bien été détecté à Maurice. Tout comme dans les provinces d’Afrique du Sud, en Chine, Nouvelle-Zélande, au Congo, en Suisse, au Royaume-Uni entre autres. Selon l’Institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud (NICD), ce nouveau variant demeure présent à de très faibles taux pour le moment, ce qui complexifie la détermination de son évolution.

Le 31 août, le Dr Gaud affirmait que deux passagers en provenance du Kenya et de l’Afrique du Sud en janvier et en juin derniers avaient contracté ce nouveau variant. Elle avait également précisé qu’avec la quarantaine, ces cas n’ont pas entraîné de contamination locale. Néanmoins, la présence du C.1.2 sur notre territoire suscite interrogations et préoccupations.

Quelles seront les implications d’une contamination de la communauté locale ? Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé du ministère de la Santé et du Bien-être, ce nouveau variant est associé à une possibilité de plus grande transmissibilité et contagion. «Si cette souche a contaminé un passager qui a été placé en quarantaine, il faut être vigilant face aux risques de contamination. Je pense qu’il faudrait faire plus de séquençages», confie-t-il.

De son côté, le Dr Mike Sooknundun, directeur de la Clinique du Nord, estime que comme la communauté locale est déjà vaccinée à plus de 60 %, les Mauriciens sont conscients des gestes barrières. «Les implications seront atténuées en cette circonstance», indique-t-il.

Selon le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, 200 variants sont répertoriés actuellement. Ceux-ci possèdent plusieurs classifications. D’abord, les «variants of concern», soit Alpha, Beta, Gamma et Delta respectivement. Deuxièmement, on trouve les variants d’intérêt et qui nécessitent une surveillance de près au cas où ces souches peuvent devenir dangereuses. Celles-ci sont au nombre de cinq : Eta, Iota, Kappa, Lamb- da et le Mu. En troisième lieu, une dizaine de «variants of monitoring» peuvent muter et hélas, monter en grade, soit vers les deux précédentes classifications, explique-t-il. Et c’est dans cette catégorie que figurent des variants comme le B 1427 ou le B 1466.2, etc.

Pour l’instant, ceux-ci ne disposent pas de dénominations en lettres grecques. Le C.1.2 ne figure dans aucune catégorie. «Cependant, en mars dernier, l’Afrique du Sud a signalé quelques cas à l’OMS. Et en juillet 2021, une centaine de cas additionnels ont été déclarés par ce pays, ce qui a attiré notre attention pour effectuer la surveillance. Mais de par les informations subsistant actuellement, nous ne l’avons pas répertorié dans les catégories existantes», déclare le Dr Laurent Musango.

Toute détermination des risques d’une contagion au C.1.2 repose sur les critères de l’OMS. Ceci implique une augmentation de la transmissibilité, la sévérité de la maladie, le risque de désinfection et le diagnostic avec les tests PCR et rapides. «Le risque d’avoir ce variant n’est pas élevé mais il faut toujours être vigilant», confie-t-il. Dans l’hypothèse d’une propagation, il faut voir comment ce variant répond aux critères susmentionnés.

En cas de contraction locale du C.1.2, les Mauriciens positifs pourront-ils s’auto-isoler ou devront-ils être traités à l’hôpital ? Difficile de le dire puisque ce variant est toujours passé à la loupe actuellement. Le Dr Mike Sooknundun recommande l’auto-isolement à la maison en l’absence de symptômes graves ou de comorbidité sérieuse associée au Covid-19. Pour le Dr. Laurent Musango, si les symptômes sont plus virulents que d’habitude, les pays doivent s’adapter en fonction de la situation.

Les vaccins administrés localement sont-ils parés à cette éventualité ? Le médecin répond par l’affirmative, précisant que ces derniers devraient nous protéger des variants. Quant au directeur de la Clinique du Nord, il affirme que les scientifiques britanniques soutiennent que les vaccins d’AstraZeneca couvrent aussi des variants. «Étant donné que le C.1.2 n’est pas au sein de la communauté, cela n’a pas encore été évalué», souligne le représentant de l’OMS.