Publicité

Roylab Stats - Explosion de cas de Covid-19: Maurice en pole position

5 septembre 2021, 17:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Roylab Stats - Explosion de cas de Covid-19: Maurice en pole position

Maurice est le premier pays africain à occuper la première marche du podium du taux de croissance des cas de Covid-19 parmi les pays, dont les cas confirmés excèdent 10 000. Avec un taux de 4,64 %, Maurice est talonné par le Bénin avec 3,84 %. Le Vietnam, l’Australie et le Kosovo clôturent le Club des cinq, en affichant un taux de 3,05 %, 2,72 % et 1,89 %, respectivement. C’est ce que rapporte Roylab Stats qui publie des vidéos en temps réel sur YouTube avec un compteur des cas confirmés, des décès et des guéris du coronavirus dans le monde. La vidéo montre également une carte du monde en couleurs de la pandémie et les dernières actualités de la pandémie, pour connaître la progression de la propagation du virus.

Selon le journal en ligne coventrytelegraph.net, la diffusion en direct a commencé le 26 janvier 2020 et affichait initialement les données officielles des gouvernements, modérées par un individu basé en Corée du Sud. Avec l’intensification de la propagation du virus, il a fallu augmenter le nombre de modérateurs à travers le monde. Sur l’indice de gravité qui regroupe le taux de croissance des cas, des décès et le pourcentage de décès par nombre de cas pour les cinq derniers jours, Maurice se classe à la huitième place avec 8,92 % devant la Guadeloupe. Notre île fait partie des quatre pays d’Afrique à se retrouver sur ce classement. Sur celui du taux de croissance des décès, Maurice est le premier pays africain avec un taux de 2,96 % et à la 8e place après le Vietnam.

Du côté de Worldometer, le site affiche 2 514 cas, suivis de quatre décès, pour les sept derniers jours. À hier, le compteur affichait 11 181 cas, suivis de 31 décès, 1 854 guérisons et 9 296 cas actifs. Si le 3 septembre, 505 nouveaux cas ont été recensés, le 31 août, le nombre de cas était de 480, suivis de deux décès. Le pic des nouveaux cas a été le 30 août avec 1 529 cas et deux décès. Les chiffres publiés hier ont démontré que le ministère de la Santé a recensé 284 nouveaux cas positifs sans symptômes et sept cas admis au New ENT Hospital.

Pourquoi a-t-on un taux exponentiel de cas et de décès attribués au Covid-19 ? S’il ne veut pas s’aventurer à expliquer le nombre de décès car des informations cruciales, dont l’âge, la maladie des patients, la date d’admission et quand sa maladie est devenue plus grave, ne sont pas connues, l’ex-directeur des services de Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, s’alarme toutefois au vu du nombre de cas quotidiens qui prennent l’ascenseur. «Aucune information sur combien sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. Ni combien de tests PCR sont effectués. C’est à ce moment qu’on obtiendra le taux de positivité (NdlR : Le taux de positivité mesure le pourcentage de cas positifs par rapport au nombre de tests). Ce chiffre n’est pas communiqué.»

«Aucune information sur le nombre de vaccinés et ceux qui ne le sont pas. Ni combien de tests PCR sont effectués. C’est alors qu’on obtiendra le taux de positivité.»

Le Dr Gujadhur s’élève contre la récente circulaire du ministère de la Santé, qui mentionne que les tests PCR seront effectués sur des cas précis, notamment les patients de plus de 65 ans et ceux qui présentent des symptômes du Covid-19. «En même temps, on dit que des tests ne seront pas faits s’ils sont asymptomatiques et de s’auto-isoler. Si on ne fait pas de tests PCR, comment saurez-vous si vous êtes asymptomatique ? Ceux qui font un test antigène rapide n’ont pas besoin de confirmation par PCR mais doivent s’auto-isoler.» Selon lui, ce test rapide n’est pas aussi précis qu’un test PCR. «C’est 72 % précis s’il y a des symptômes et environ 58 % si on est asymptomatique. On peut obtenir un résultat faux positif. Il faut un test PCR pour confirmer le résultat. On ne peut pas s’auto-isoler uniquement en se basant sur les résultats du Rapid Antigen Test.»

Souche ou variant C.1.2 : «Which is which»?

Dans son intervention sur les variants, vendredi, la Dr Catherine Gaud a affirmé que le C.1.2 est une souche et non pas un variant, découvert en janvier et mai. Selon elle, la souche a été contenue en quarantaine car le séquençage fait a permis de détecter cette souche sur deux passagers, l’un en janvier et l’autre en juin. «Elle ne nous a pas inquiétés d’abord parce que ce n’est pas une souche classée comme un variant et parce que le mur de la quarantaine l’a parfaitement arrêtée car nous ne l’avons jamais retrouvée dans le séquençage des personnes atteintes localement et qui n’ont pas voyagé. Cette souche, nous l’avons déjà eue en janvier et séquencée en Angleterre.» Elle avance que seul le B.1.1.318, qui est extrêmement contagieux et peu virulent, circule à Maurice.

Le Dr Gujadhur ne partage pas son opinion sur le C.1.2 car le virus a beaucoup muté pour devenir un variant. Selon lui, le C.1.2 est un «potential variant of interest» et il faudra le craindre lorsqu’il deviendra un «variant of concern» car il sera plus contagieux et plus transmissible que les autres variants. De plus, les vaccins pourraient être moins efficaces contre ce variant. «Comment se fait-il que le C.1.2 n’a jamais été mentionné précédemment dans les conférences de presse ou le Parlement, si effectivement il a été découvert lors du séquençage en janvier», s’interroge-t-il. Souche ou variant ? En tout cas à l’étranger, les scientifiques et les médias qualifient le C.1.2 de variant. Du coup, quelle est la différence ? Le 25 mars, la Dr Gaud avait affirmé que le virus qui infecte les Mauriciens n’est pas un variant mais une souche identifiée comme celle dite 20B. Dans un précédent article, le Dr Gujadhur avait fait ressortir que dans chaque souche, il peut y avoir plusieurs foyers. «Tout comme la souche 20A, il y a le foyer Kent, souche prédominante, qui s’est propagée dans plus de 75 pays. Le cluster de Kent a une nouvelle mutation. On l’appelle le N501Y. C’est ça un variant, pareil comme en Afrique du Sud et au Brésil.»

L’immunologiste mauricien Gavin Vuddamalay, basé en France, a souligné que le coronavirus, comme tout autre virus à ARN (nature de son matériel génétique), mute régulièrement. Ces mutations donnent lieu à l’apparition de nouveaux variants, qui se distinguent par des séquences spécifiques au niveau de leur matériel génétique. «De façon générale, nous pouvons regrouper les variants par clade, c’est-àdire groupe de variants d’un virus avec une signature génétique spécifique. Il existe une nomenclature plus ou moins standard pour nommer ces variants et ces clades.» Selon la presse française, un variant d’un virus implique des mutations moins étendues qu’une nouvelle souche.