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Formule 1: aux Pays-Bas, le phénomène Max Verstappen

3 septembre 2021, 17:11

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Formule 1: aux Pays-Bas, le phénomène Max Verstappen

Marée orange sur le circuit côtier de Zandvoort: le succès du retour de la Formule 1 aux Pays-Bas ce week-end, après 36 ans d'absence, témoigne de la ferveur qui entoure le héros national Max Verstappen.

A l'été 2019, alors que le premier GP des Pays-Bas depuis 1985 était encore prévu pour mai 2020, 300 000 Néerlandais se sont inscrits à la loterie attribuant les 500 000 lots de billets disponibles (soit 1 million de demandes individuelles).

Le Covid-19 a décalé ce rendez-vous d'une saison mais l'heure est enfin arrivée pour 70 000 chanceux chaque jour de vendredi à dimanche (soit 67% de la capacité du circuit).

«Je n'ai jamais vu un athlète issu d'un sport individuel si populaire dans notre pays», assure Erik van Haren, qui couvre la F1 pour le quotidien De Telegraaf. 

«Il est au sommet, au même niveau que les footballeurs Johan Cruyff et Marco van Basten», abonde Nard, 58 ans, qui a commencé à suivre le sport en 2015, à l'arrivée de Verstappen, et parcourt les circuits dans un costume de lion orange sous le pseudonyme de LEGOMAX33.

Avant d'avoir leur GP, ses compatriotes se sont réunis à plus de 10 000 dans une salle de spectacles d'Amsterdam pour suivre l'édition 2019 du GP d'Autriche.

Dingue

Ils se déplacent aussi en grand nombre en Belgique, en Autriche, en Hongrie ou encore en Allemagne. Tout de orange vêtus, très bruyants et munis de fumigènes orange, il est difficile de les manquer. 

«Les autres pilotes me disent parfois que le nombre de Néerlandais qui viennent aux Grands Prix est dingue», souriait l'intéressé, interrogé par l'AFP, en 2019.

«Ils ont quelque chose de différent dans le sang, confirme le pilote russe Nikita Mazepin. Ils expriment beaucoup d'émotions, c'est amusant de les avoir.»

Cet engouement fait du bien au championnat tout entier. «Avant lui, la F1 était le troisième sport national après le foot et le patinage de vitesse. Maintenant, c'est le deuxième, bien plus près du football», estime Joe van Burik, journaliste néerlandais spécialiste des sports mécaniques.

Des chiffres d'audience dévoilés en janvier 2020 l'illustrent: avec plus de 100 millions de téléspectateurs en cumulé en 2019, les Pays-Bas étaient l'un des cinq plus grands marchés pour la catégorie, avec le Brésil, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Mieux, les audiences y avaient progressé de 56% en cumulé et 31,1% en nombre de téléspectateurs uniques.

Si quinze Néerlandais ont pris le départ de 393 GP depuis 1950, aucun n'était monté sur le podium avant le père de Max, Jos Verstappen, à deux reprises en 1994, et aucun n'avait gagné avant le jeune homme.

Effet Verstappen 1.0

C'est à l'époque de Jos the boss que les Pays-Bas ont découvert la discipline. «L'effet Verstappen 1.0», pour Van Burik.

«C'est grâce à mon père que les fans ont commencé à me suivre, pense aussi le pilote Red Bull. Ils l'ont suivi puis eux-mêmes ou leurs enfants, en tant qu'amoureux du sport automobile, se sont intéressés automatiquement à moi.»

«Je devais avoir le plus grand fan club, confirme Jos pour le podcast officiel de la F1. C'était un grand battage médiatique, mais rien de comparable avec ce qui se passe avec Max.»

Son pedigree, ses 51 podiums, 16 victoires et 9 pole positions n'y sont pas pour rien mais ils ne font pas tout. 

Sa percée à une période difficile pour l'équipe nationale de foot et sa personnalité «franche et directe, typique des Néerlandais» décrite par Arjan Schouten, journaliste F1 pour le quotidien Algemeen Dagblad expliquent aussi son immense popularité.

Plus jeune vainqueur de l'histoire de son sport en 2016 en Espagne, à 18 ans 7 mois et 15 jours, Max, qui vit à Monaco, confie ainsi «ne plus pouvoir se promener en famille dans la rue» dans son pays d'origine.