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La semaine décryptée

29 août 2021, 14:46

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du Lundi 23 août 2021 au vendredi 27 août

Lundi 23 août

FSC: le gendarme ripou… so far…

On découvre l’existence dans l’express du lundi 23 août d’un homme qui s’appelle Dhanesswurnath Thakoor et qui est le nouveau Chief Executive Officer (CEO) de la Financial Services Commission (FSC).

La FSC a pour mission de fonctionner comme le gendarme de toutes les entités financières du pays tout comme la Banque de Maurice (BoM) l’est pour les établissements bancaires. La BoM, la FSC, l’Independent Broadcasting Authority (IBA), l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) sont des régulateurs. Leur rôle primordial consiste à ‘réguler’ les secteurs tombant sous leur responsabilité.

Tout gouvernement en place a toujours voulu contrôler les régulateurs mais depuis 2015, les données ont changé avec une mainmise politique encore plus prononcée sur ces institutions. Ce qui explique pourquoi le chairman de l’IBA n’est pas un universitaire, qui a consacré des années de sa vie en étudiant les médias et les règlements, mais un taximan. Il n’est pas difficile de déceler la même tendance de contrôle absolu quand on voit comment on a procédé à des nominations dans les autres institutions.

La FSC s’est comportée de façon indigne pour un régulateur à en juger, par exemple, par son rôle de rabatteur pour le compte d’Alvaro Sobrinho. Au lieu de protéger le poulailler, la FSC a laissé entrer le renard Sobrinho. D’ailleurs, pour contourner le féroce, no-nonsense Ramesh Basant Roi à la BoM, on avait modifié les règles du jeu pour donner à la FSC le pouvoir d’octroyer une licence bancaire à Sobrinho.

Dhanesswurnath Thakoor assume ses fonctions au moment le plus éprouvant pour la FSC. En effet, cette dernière sera soumise bientôt à un examen de bonne conduite par le Groupe d’action financière (GAFI) qui va déléguer ses représentants à Maurice. Car notre pays ne jouit plus d’une bonne réputation financière dans le monde surtout dans les pays occidentaux.

Si Dhanesswurnath Thakoor réussit à cette épreuve, la nation devrait lui être reconnaissante. Car il y va de notre avenir et de celui de nos enfants. Il mériterait une statue de son vivant dans la région de Bon-Accueil/Flacq.

Mardi 24 août

L’exode des expatriés, une hémorragie

Dans son édition du mardi 24 août, l’express rapporte que l’exode des expatriés s’accentue. Il s’agit là d’une information qui vient inquiéter les Mauriciens dans un contexte où le pays est placé sur la liste noire ou grise d’institutions internationales et que de plus en plus d’articles et de reportages négatifs à notre encontre sont publiés ou diffusés à l’étranger. Le Covid-19 et la façon approximative dont nous gérons la pandémie viennent compliquer la situation.

Il serait utile de souligner ici que le terme expatrié est utilisé, à Maurice et ailleurs, pour désigner des personnes d’origine européenne qui s’installent dans des pays étrangers afin d’y passer du temps ou s’adonner à des activités économiques et professionnelles. Dans le contexte mauricien, un Bangladeshi travaillant dans une boulangerie chez nous n’est pas un expatrié, mais un travailleur étranger.

Si le Bangladeshi est perçu comme un parasite venu se faire un peu d’argent, les Mauriciens voient d’un autre œil les expatriés. Ils estiment que la présence de ces étrangers sur le territoire mauricien est certainement bénéfique à l’économie du pays. Tout d’abord, ces étrangers achètent des propriétés dans les endroits les plus huppés, contribuant ainsi au secteur de l’immobilier et de la construction. Ils achètent des voitures et beaucoup d’autres produits. Ils emploient des Mauriciens pour différentes besognes. S’ils sont des professionnels, ils apportent leur savoir-faire.

Le gouvernement devrait trouver des plans plus incitatifs que ceux annoncés jusqu’ici pour stopper l’hémorragie des expatriés et renverser la vapeur. Il faudrait penser au-delà de Larsen & Toubro et des contrats de plusieurs milliards.

Mercredi 25 août

Quadricolore mauricien sur la tour Burj Khalifa

Dans l’express du mercredi 25 août, il est question des magouilles à Dubaï de l’ancien banquier Raj Dussoye qui avait fait perdre quelques petits milliards à la State Bank, placée sous la responsabilité de politiciens, nominés politiques, fonctionnaires complaisants et autres représentants sachant manier le poukni dans la cuisine. Cet article invite ceux exposés aux secrets des couloirs politiques et des boardrooms à se poser des questions sur deux personnagescourtiers qui ont exploité le filon dubaïote, comme Raj Dussoye.

L’un est un ancien cadre d’Air Mauritius qui est gâté par tous les gouvernements en raison de ses connexions familiales. Sous les Jugnauth, il profite de l’estime dont jouissait un parent maintenant décédé à La Caverne. Aussi, par les liens de mariage, il est proche d’un grand commis de l’État. On dit qu’il est l’homme à brochures vantant les attraits des biens immobiliers à Dubaï. Ainsi, bien installé actuellement dans une position stratégique, il vend Dubaï aux super-riches de Maurice.

L’autre courtier doit sa fortune à LaKwizinn. Il serait aussi actif à Dubaï. D’ailleurs, c’est lui le paravent qui cache la vraie identité du véritable propriétaire d’un appartement dans le plus haut immeuble du monde, le Burj Khalifa, haut de 928 mètres avec 163 étages.

Puisque les citoyens du monde entier en visite à Dubaï ne manquent pas d’aller admirer cet édifice au record mondial, les Mauriciens devraient ressentir un grand moment de fierté nationale en réalisant qu’un des leurs – et pas n’importe qui – y possède un appartement. Glory to thee Motherland…

Jeudi 26 août

Les Britanniques avec leurs timbres

L’express du 26 août publie une information qui ne pourrait que réjouir le Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth en guerre contre les Britanniques et les Américains en raison du contentieux sur les Chagos.

Les Britanniques, en poursuivant l’objectif d’entretenir la perception sur l’existence du British Indian Ocean Territory (BIOT) ont émis une série de timbres, vraiment spectaculaires, faut-il le reconnaître, sur des espèces marines des îles de l’océan Indien. Or une agence des Nations Unies, l’Union postale universelle (UPU), a décidé d’interdire aux Britanniques d’utiliser ces timbres.

Au temps du Primeministership de Navin Ramgoolam, les Britanniques avaient tenté de décréter une zone écologique spéciale aux Chagos. L’ancien Premier ministre avait réussi par des moyens légaux à combattre cette tentative des Britanniques d’y mieux asseoir leur présence.

Bien qu’une instance des Nations unies, on doute fort bien que les Britanniques se laisseront intimider par la décision de l’UPU. En effet, la Grande-Bretagne et les États-Unis ne se plient même pas aux décisions de l’assemblée générale des Nations unies comme le vote en faveur de Maurice sur le dossier des Chagos.

Certains Mauriciens ne manquent pas d’exprimer des craintes quant aux mesures de rétorsion que les Britanniques pourraient prendre pour nous rabattre le caquet. Dans le passé, ils avaient menacé de réintroduire le visa d’entrée pour les Mauriciens désirant se rendre en Grande-Bretagne. D’après certaines indications, eBay UK a mis Maurice sur sa liste noire, mais pas en raison des Chagos.

Vendredi 27 août

Que fera-t-on contre les patrouilleurs de bhai Ramkalawan?

Ce vendredi 27 août, on apprend qu’un incendie faisait toujours rage sur le bateau de pêche taiwanais Chien Tsai 112 dans la région de Port-Louis. Fait surprenant car l’incendie a débuté le lundi 23 août et, depuis mardi, les pompiers du port et d’autres stations se sont chargés de combattre les flammes.

Ce manque de réussite des autorités mauriciennes bien qu’aidées par les grosses pluies des derniers jours nous rappelle le cas du Wakashio où l’incompétence et l’amateurisme des corps de défense mauriciens avaient été mis à nu.

Si on ne parvient pas, au bout de quatre jours, à contrôler un incendie sur un petit bateau de pêche, cela devrait amener les Mauriciens à penser à ce qui se passera un jour, si jamais l’île est soumise à une attaque aéronavale de la part d’un pays hostile, même de l’envergure des Seychelles. Il est à craindre que Maurice n’aurait pas d’autre choix que de hisser le drapeau blanc sur la Citadelle, si jamais le président seychellois Wavel Ramkalawan , pour nous donner une leçon de civilisation, nous dépêche deux patrouilleurs lance-missiles (don du gouvernement indien !) à l’entrée de la rade de Port-Louis.

Inutile d’envisager une réplique robuste de nos soldats, marins, pompiers et policiers si, à la place des Seychellois, ce sont les Américains et les Britanniques qui viennent nous corriger.