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24 Heures du Mans: Pierre Fillon prévoit «un nouvel âge d'or»

18 août 2021, 12:45

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24 Heures du Mans: Pierre Fillon prévoit «un nouvel âge d'or»

 

Avec le règlement Hypercar entré en vigueur cette saison et la convergence avec le championnat américain, Pierre Fillon, président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO) et organisateur des 24 Heures du Mans ce week-end, voit venir "un nouvel âge d'or" pour le Championnat du monde d'endurance auto (WEC).

Q: De nombreux constructeurs automobiles annoncent leur retour dans la catégorie reine de l'endurance en 2022 et 2023 et de grands pilotes clament leur envie de participer aux 24 Heures du Mans. C'est une bonne nouvelle après un certain désintérêt à la fin des années 2010 et les départs d'Audi et de Porsche ?

R: "C'est une très bonne nouvelle ! On a Toyota qui est déjà là, ainsi que l'Américain Glickenhaus. Peugeot a annoncé son retour, comme Audi, Porsche, Ferrari -- qui n'était pas venu pour gagner depuis 50 ans --, BMW et HPD, la marque sportive de Honda en Amérique. Et il y en a d'autres qui vont suivre. 2022, en espérant que le Covid soit un peu derrière nous, aura un plateau déjà plus riche et on aura un centenaire en 2023 avec l'une des plus belles grilles de l'histoire des 24 Heures du Mans. Je pense que cela fait suite à un regain d'intérêt pour l'endurance. Je crois qu'on peut parler d'un nouvel âge d'or avec le retour des grandes marques. En même temps, des grands pilotes comme Sébastien Ogier ou Valentino Rossi sont intéressés. Et il y en a d'autres: quelques pilotes de Formule 1 aussi regardent ça avec beaucoup d'attention, je pense."

Q: Comment expliquer cela ?

R: "Il y a, je pense, le fait qu'on a fait un nouveau règlement extrêmement attractif et qui a répondu aux attentes de beaucoup de constructeurs, avec des voitures dont les fans sont capables d'identifier la marque et un design qui fait rêver, ce qui n'était plus tout à fait le cas avec nos LMP1, où l'efficacité aérodynamique primait et qui étaient donc plutôt dessinées par des ordinateurs. Des voitures hybrides, parce que la réduction des émissions de CO2 est fondamentale, et qui coûtent beaucoup moins cher, entre quatre et cinq fois moins par rapport aux années 2014-2016. Je crois que le temps où on dépensait des millions et des millions pour faire de la course automobile est révolu. Avant, elle était plutôt financée par des budgets de recherche, maintenant, ce sont des budgets marketing avec des retours sur investissement qui sont importants. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec notre partenaire américain, l'IMSA (International Motor Sports Association, ndlr), pour proposer aux constructeurs la possibilité d'utiliser la même voiture pour participer au Championnat du monde d'endurance (WEC), et donc aux 24 Heures du Mans, et au WeatherTech SportsCar Championship (le championnat américain d'endurance, ndlr). Cette convergence leur offre une vitrine mondiale."

Q: Quelle est la situation financière du Championnat du monde d'endurance, confronté à la crise du Covid-19 ?

R: "On a offert aux équipes l'année dernière et cette année un championnat quasi normal, en réduisant le nombre de courses en 2021 pour qu'elles puissent faire des économies. C'est un peu compliqué pour elles, parce qu'il y a beaucoup de dépenses imprévues avec le Covid, notamment tous les tests à passer que l'on paye dans d'autres pays que la France. Mais les équipes, à les entendre, se portent bien puisqu'on n'a déploré cette année aucun départ. De ce côté-là, les nouvelles sont plutôt rassurantes. Côté Automobile Club de l'Ouest, on a eu une année 2020 évidemment difficile. Les 24 Heures du Mans à huis clos, c'est une grande partie des recettes qui ne sont pas là, mais on y a fait face parce qu'on avait toujours travaillé en estimant qu'on devait être capables de tenir un an sans les organiser. Si cette année on a nos 50.000 spectateurs, on terminera à l'équilibre, ce qui sera déjà une bonne nouvelle."

Q: Vous évoquiez le centenaire des 24 Heures du Mans en 2023, quel en sera le programme ?

R: "On le prépare déjà depuis début 2021: il y aura un programme alléchant dès 2022, avec beaucoup de festivités au Mans et en dehors."

Propos recueillis par Raphaëlle PELTIER.