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Affaire Kistnen: Jean Noël Heroseau est-il victime de fausses accusations de la police ?

17 août 2021, 13:04

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Affaire Kistnen: Jean Noël Heroseau est-il victime de fausses accusations de la police ?

Le doute est permis non seulement sur les méthodes de la police mais aussi sur les véritables intentions de celle-ci dans l’affaire Kistnen. C’est qui découlerait de la plainte déposée le 9 août par Jean Noël Heroseau, accompagné de l’avocate Lovena Sowkee à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) contre des éléments de la Major Crime Investigation Team (MCIT), et après d’autres informations qui ont transpiré. L’homme, qui travaillait pour Koomadha Sawmynaden, a détaillé son interrogatoire du 5 août à l’IPCC. 

Aux dires de Jean Noël Heroseau, maçon de son état, la MCIT a d’abord tenté de lui faire dire que c’est Koomadha Sawmynaden qui a commandité l’assassinat de Soopramanien Kistnen en octobre 2020. Devant le refus du maçon, la police tenterait maintenant de l’accuser d’avoir tué l’ex-agent du MSM ou, tout au moins, d’avoir été complice de ce crime. Sur quoi se basent, donc, les «limiers» pour tenter d’accuser Jean Noël Heroseau ? 

Relais pour un complot 

Tout d’abord, disent les policiers, puisque le téléphone deJean Noël Heroseau était connecté à l’antenne-relais de La Louise le 16 octobre 2020 entre 14 h 30 et 15 h 02 et que celui de Kistnen l’était aussi entre 13 h 26 et 17 h 50 ce jour-là, le maçon épiait ce dernier. Sollicité, un ingénieur en communication décrit cette conclusion des enquêteurs comme une blague. «J’ai moi aussi vu cette “conclusion” de la police dans un titre de presse. Mais c’est une farce ou quoi !» 

Il nous explique qu’un relais peut capter des milliers de téléphones cellulaires à un certain moment et si deux personnes se trouvent à cemoment- là dans ce rayon, il est normal qu’ils utilisent la même antenne-relais. «Une telle antenne 4 G peut avoir un rayon d’action de 2 kilomètres, dépendant bien sûr de la densité de la population utilisant un cellulaire d’un même pourvoyeur de service comme MT ou Emtel.» 

Même si Jean Noël Heroseau aurait épié Kistnen ou tenté de l’enlever, il se trouve qu’il n’était présent dans la région que durant 32 minutes alors que Kistnen l’a été pendant plus de quatre heures. Qui plus est, Jean Noël Heroseau ne nie aucunement qu’il était dans la région de Quatre-Bornes à ce moment là car, a-t-il dit aux policiers, il transportait une dame à l’hôpital de Candos. Si cette dame est décédée depuis, ses deux filles peuvent en témoigner, a-t-il clamé.

Contactée, l’une de ces filles nous confirme la version de Jean Noël Heroseau. Lorsque nous lui avons demandé de parler à sa soeur aînée qui était aussi en leur compagnie le 16 octobre 2020, elle l’a contactée et après plusieurs minutes, elle nous a écrit sur WhatsApp : «Svp mo soeur inn dir ou al lopital Candos ou al konfirm sa svp.» Quand nous lui avons fait comprendre que l’hôpital pourrait juste confirmer la visite de leur défunte mère à l’hôpital et pas la présence de Jean Noël Heroseau sur le parking de l’hôpital, ni qu’il a transporté leur maman, elle nous a répondu : «Mo ser inn fini donn lanket lapolis dan sa bann moman-la nou mem nou latet fatigé.»

Pour étayer leur théorie de complot entre Jean Noël Heroseau et Koomadha Sawmynaden, les «limiers» soutiennent que ce dernier a contacté le maçon au moins trois fois le 16 octobre 2020. Encore une fois, Jean Noël Heroseau n’a pas nié avoir parlé à Koomadha Sawmynaden, qui est son partenaire de travail, a-t-il ajouté. «Si la police se base sur de tels éléments pour trouver la vérité», nous dit un avocat, «il y a de quoi s’inquiéter».