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Covid-19: les Antilles en alerte rouge, situation «extrêmement grave»

11 août 2021, 06:33

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Covid-19: les Antilles en alerte rouge, situation «extrêmement grave»

Des taux d'incidence «jamais connus» en France depuis le début de l'épidémie de Covid-19, un confinement strict en Martinique et probable en Guadeloupe: la crise sanitaire est «extrêmement grave» aux Antilles où le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu débute mardi une «visite de crise».

«La situation est extrêmement grave», a affirmé à l'AFP le ministre qui a quitté Paris en milieu d'après-midi pour la Guadeloupe. Il se rendra jeudi en Martinique où il sera rejoint par le ministre de la Santé Olivier Véran.

«Ce sont des taux d'incidence que l'on n'a jamais connus» en France, a-t-il ajouté, envisageant un probable renforcement du confinement en Guadeloupe comme celui annoncé en Martinique lundi.

«Il tombe sous le sens que nous allons devoir durcir les mesures de freinage tant il y a urgence», a-t-il expliqué. La décision devrait être prise mercredi, après avoir consulté les élus locaux et assisté par visioconférence à un Conseil de défense sanitaire présidé par Emmanuel Macron.

«Il sera évidemment beaucoup question de la situation aux Antilles. Il y a d'ores et déjà deux fois plus de personnes à l'hôpital du fait du Covid-19, qu'au pic que la Martinique avait connu il y a 18 mois», a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

En Martinique, soumise à un confinement partiel depuis le 30 juillet, sont désormais fermés les commerces (sauf les commerces alimentaires et les pharmacies), les locations saisonnières et les hôtels (sauf pour l'accueil de professionnels et résidents), les lieux de culture et de loisir dont les plages.

Les déplacements sont restreints à un kilomètre maximum autour du domicile, contre 10 km jusque-là.

Concernant les touristes incités à quitter la Martinique, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyages (EDV), a expliqué à l'AFP les conditions du retour: les personnes en visite dans leur famille ou ayant organisé elles-mêmes leur voyage doivent se rapprocher des prestataires de services (compagnie aérienne, loueur de voiture...)

Pour ceux qui sont passés par un professionnel, «nous les rapatrions sans qu'ils aient de supplément de prix à payer», a-t-il précisé.

Le retour précipité des touristes se «gère bien», a assuré le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne à l'AFP.

Air France a augmenté la capacité de ses avions en engageant des 777-300ER, «qui ont le plus grand nombre de sièges» au sein de sa flotte, selon un porte-parole de la compagnie. Air Caraïbes a rappelé qu'il restait des places sur les vols Fort-de-France/Orly et lancera de nouvelles liaisons «si nécessaire».

Dans ce territoire peu vacciné (22% de la population a reçu une première dose), où le variant Delta représente 40% des contaminations, le taux d'incidence s'est envolé à 1 162 cas pour 100 000 habitants, selon l'Agence régionale de Santé.

Renforts de métropole

La Martinique est passée de 410 cas le 6 juillet à 4.171 la première semaine d'août, et 35 décès. En quatre semaines, 350 personnes ont été hospitalisées.

En Guadeloupe voisine, déjà soumise à un nouveau confinement mais pour l'heure moins strict que celui de la Martinique, les chiffres explosent aussi: du 2 au 8 août, le taux d'incidence atteignait 1 769 pour 100 000 habitants, contre 876 la semaine précédente.

Sur cette même période, 14 personnes sont décédées, et le variant Delta représente 88% des contaminations. Là-aussi, la couverture vaccinale est beaucoup plus faible qu'en métropole (où 4 majeurs sur 5 ont reçu au moins une dose) et moins de 20% de la population y a reçu les deux injections.

Gérard Cotellon, le directeur général du CHU de Pointe-à-Pitre, affirme à l'AFP devoir «pousser les murs» pour installer des nouveaux patients, dont l'immense majorité n'est pas vaccinée.

Mardi après-midi, 231 soignants et 70 pompiers, répartis dans deux avions, un pour la Guadeloupe, un pour la Martinique, ont décollé de Paris pour une mission d'appui de 15 jours.

Face à l'afflux de patients, les deux îles ont procédé début août aux premières évacuations de patients vers des hôpitaux de l'Hexagone.

Pour ne rien arranger, une tempête tropicale menace la Guadeloupe et la Martinique qui ont été placées en vigilance jaune mardi.

Ailleurs en Outremer, la situation sanitaire est aussi critique en Polynésie où le taux d'incidence dépasse désormais les 1 000 cas pour 100 000 habitants et où un couvre-feu a été rétabli de 21H00 à 04H00 du matin.

A La Réunion, également soumise à un confinement partiel depuis le 31 juillet, le taux d'incidence était à plus de 350 au 3 août.