Publicité

Île-aux-Aigrettes: un an après le désastre écologique, enfin des avancées

27 juillet 2021, 16:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Île-aux-Aigrettes: un an après le désastre écologique, enfin des avancées

Après l’épisode tragique du MV Wakashio, qui a eu lieu à seulement deux kilomètres de l’Île-aux-Aigrettes, réserve naturelle gérée par la Mauritian Wildlife Foundation, qui abrite des populations de Pigeons des mares, d’Oiseaux à lunettes, de Cardinaux de Maurice, des reptiles et plantes endémiques, qui figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), qu’en est-il de nos espèces les plus vulnérables ? 

Pour le grillon, il s’agit du «Makalapobius aigrettensis». Il avait disparu pendant des mois avant d’être retrouvé en février 2021. © L’entomologiste Sylvain Hugel

«Le désastre a donné lieu à pas mal de pressions positives et il y a eu des avancées conséquentes. Du progrès qu’il faut reconnaître», affirme Vikash Tatayah, Conservation Director à la Mauritian Wildlife Foundation. Il retient la décision prise par le gouvernement de recruter un consultant avec l’aide de l’United Nations Development Programme (UNDP) pour revoir le National Oil Spill Contingency Plan (NOSCP). Un rapport qui indiquerait les mesures à prendre en cas de fuite. Malgré les efforts pour évacuer certaines espèces rapidement, des dommages inévitables ont été constatés après le déversement d’huile. Le grillon endémique, entre autres, a retenu l’attention après le drame car ce dernier vivait sur l’Île-aux-Aigrettes et avait disparu durant des mois avant que Souraj Dwarika, le surveillant de l’Île constate sa réapparition en février 2021. 

En juin 2021, le criquet, de son nom scientifique, Makalapobius aigrettensis, a été répertorié par la science comme étant une espèce nouvelle avec une importante présence sur l’Île-aux-Aigrettes. Fruit d’un travail qui a été mené bien avant le naufrage du MV Wakashio. Mais depuis la marée noire, le grillon endémique n’est malheureusement plus aussi répandu sur l’Île. La fondation attend l’arrivée d’un expert, qui devrait se prononcer sur les conséquences de la réduction de la population de l’insecte. Mais son arrivée a été retardée en raison des restrictions sanitaires liées au Covid-19. 

Des espèces qui se trouvent sur l’Île-aux-Aigrettes. Quelques individus de chaque espèce avaient été évacués dès les premières fuites huile. Ils ont été ramenés dans l’île après le nettoyage. © Jacques de Spéville

Les arbres côtiers de l’Île-aux-Aigrettes avaient également été affectés par le fioul. «Ces arbres ont dû être élagués au moment des opérations de nettoyage. Ils se rétablissent mais il leur faudra du temps pour retrouver leur taille d’origine», déclare Martine Goder, Education and Flora Programme Manager à la Mauritian Wildlife Foundation. 

Après la fuite d’huile, des reptiles ont été sauvés de l’Île de la Passe, de l’Île Vacoas, de l’Île aux Fouquets (au Phare) et de l’Îlot Marianne. Ils ont été envoyés au Jersey Zoo en Angleterre. Nik Cole, Island Restoration Manager, explique que les reptiles se portent à merveille et qu’un taux élevé de reproduction a été constaté pour le scinque de Bojer et les Lesser Night Geckos. Le scinque de Bouton a, lui, pris un peu plus de temps pour s’adapter, mais il a récemment commencé à produire des oeufs. «Il n’y a eu aucun dommage visible pour nos oiseaux sur l’île, mais nous sommes préoccupés par l’accumulation d’hydrocarbures dans l’environnement. Cela peut prendre du temps, et si cela se produit, les effets pourraient ne pas être immédiatement constatés», explique Sion Henshaw.

© Jacques de Spéville
© Jacques de Spéville