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Deepak Booneady: «Aux Maldives, nous nous sommes habitués au Covid»

19 juillet 2021, 21:00

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Deepak Booneady: «Aux Maldives, nous nous sommes habitués au Covid»

Alors que le tourisme mondial fait face à des défis inédits, où se positionnent les Maldives ?
Lorsque la destination était fermée en mars 2020, nous avons été très occupés à redonner une nouvelle image à tous les resorts et à créer des expériences uniques pour repositionner notre marque. L’archipel des Maldives est ouvert aux touristes depuis un an. Nous avons constaté une croissance progressive de l’activité de nos resorts. Alors que tout le monde a suivi la guerre des prix avec de fortes réductions, nous avons été en mesure de maintenir une très bonne occupation, un meilleur tarif et Average Daily Rate que 2019 pour tous nos complexes. Nous prévoyons une croissance à deux chiffres pour 2021.

Les Maldives, avec des atolls isolés, ont un avantage sur d’autres îles de la région. Que faut-il retenir de l’expérience maldivienne de la réouverture ?
Géographiquement, une île-un hôtel c’est plus facile à gérer avec la situation du Covid-19, mais nous avons aussi eu des problèmes où nous avons dû fermer le resort en raison de l’augmentation des cas. C’est un véritable défi, mais je dois dire que les Maldives s’en sortent bien aujourd’hui, parce que le secteur privé et le gouvernement travaillent main dans la main pour exécuter et soutenir la stratégie ensemble.

C’est plus facile à gérer au point où les touristes n’ont pas l’obligation de porter le masque ou de passer par la case quarantaine aux Maldives...
Comme les clients restent au resort et ne se mélangent pas à la population, il est très facile de les contrôler. Par contre, tout le personnel porte un masque dans les resorts et suit un protocole Covid très strict en matière de santé et de sécurité.

Comment les resorts gèrent-t-ils les clients positifs à ce moment ?
Nous avons réservé 10 % des chambres au cas où nous aurions des cas positifs. Si un client est trouvé positif, il devra rester 15 jours en quarantaine. Certains de nos resorts offrent également une quarantaine gratuite si l’un de nos clients est trouvé positif. L’exercice de contact tracing est alors enclenché et tout le personnel sera également en quarantaine.

Aux Maldives, on disait après la réouverture ne pas avoir peur du Covid. Puis on a vu une résurgence de cas positifs. Que s’est-il passé et comment les Maldives ont-elles affronté la situation ?
Je dois dire que nous vivons avec le Covid. Nous y sommes habitués. Nous avons eu une importante vague il y a 45 jours, avec le variant. Cependant, la plupart des cas étaient dans la capitale Malé. Le gouvernement a instauré un confinement strict à Malé pendant 30 jours et a été en mesure de gérer la situation. Retour à la normale maintenant.

Quel est le bilan un an après la réouverture, en sachant que l’archipel est fermé à la Chine, son principal marché pré-Covid ?
Nous ne pouvons attendre la Chine pour rouvrir... Le gouvernement et le secteur privé ont été très astucieux dans leur approche pour développer et pénétrer facilement de nouveaux marchés. Nous avons la chance d’être à proximité de l’Inde, et nous avons été en mesure de récupérer une partie du manque à gagner avec le marché indien. Le marché russe et du Commonwealth of Independent States (CIS) nous aide aussi beaucoup.

Le succès a été de courte durée avec l’Inde, car quand la crise sanitaire a commencé à ravager la Grande péninsule, les Maldives ont aussi fermé leurs frontières à l’Inde…
Cela a eu un impact énorme sur la destination. Certains hôtels qui dépendaient beaucoup des marchés indien et aussi britannique ont beaucoup souffert. Je sais que certains sont passés de 60 % à 10 % d’occupation. Je dois dire que chez SUN SIYAM Resorts, nous avons beaucoup de chance car 50 à 60 % de notre activité provient de la Russie et des pays CIS, ce qui fait que l’impact sur nos chiffres est très faible.

Le resorts bubble que propose Maurice depuis quatre jours ne semble pas séduire les touristes vaccinés. Vous qui côtoyez les voyageurs de l’ère Covid, que recherchent-ils ?
Le touriste est à la recherche d’une expérience de vacances axée sur le bien-être, dans un environnement sûr pour les clients et les membres du personnel.

Avoir l’assurance d’être entourés de vaccinés de l’aéroport, dans l’avion jusqu’à l’hôtel, suffit-il pour redonner confiance à des touristes qui sont restés longtemps confinés ?

Nous devons en effet rassurer les voyageurs sur la sécurité. Le strict protocole Covid doit être exécuté à tous les niveaux, depuis les vols, les aéroports, les transferts jusqu’aux resorts.

Après 20 ans dans l’hôtellerie mauricienne, qu’est-ce qui vous a motivé à tenter l’expérience à l’étranger ?
Travailler à l’étranger a toujours été mon rêve car nous avons la possibilité de nous développer plus rapidement, surtout avec notre savoir-faire mauricien. J’ai travaillé aux Seychelles pour Beachcomber pendant trois ans, puis pour LUX* aux Maldives pendant sept ans.

Depuis le 1er juillet, vous êtes passé de Group Director of Business Development à vice-président Commercial de SUN SIYAM Resorts aux Maldives. Comment accueillez-vous cette promotion ?
Mes remerciements les plus sincères vont à ma famille, à mes amis, aux membres de mon équipe, à mes collègues et mon patron Ahmed Siyam. Une mention spéciale à mon mentor François Venin, à Priscil Adam, Jimmy Lan, Sydney Pierre, Julian Hagger, Dominik Ruhl et le gourou de l’industrie hôtelière, Paul Jones. Ce sont les personnes qui m’ont appris ce qu’est l’hospitalité. Elles m’ont guidé sur le bon chemin et m’ont donné l’opportunité de voyager et d’expérimenter, d’apprendre et d’exécuter, de grandir et de passer au niveau supérieur. Dieu vous bénisse tous.