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Soodesh Callichurn: «Subventionner les produits de première nécessité afin d’alléger les souffrances de la population»

15 juillet 2021, 18:13

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Soodesh Callichurn: «Subventionner les produits de première nécessité afin d’alléger les souffrances de la population»

La subvention de Rs 500 M sur des produits alimentaires importés se veut une mesure d’urgence pour soulager la population face à la hausse des prix. Or, le ministre précise que cette subvention concerne aussi les produits locaux pour encourager la concurrence. Cette stratégie devrait permettre aux producteurs locaux de bénéficier d’une économie d’échelle et même d’envisager de nouvelles voies d’export sur le marché africain, entre autres.

L’État subventionne l’importation de plusieurs produits. Comment s’assurer que les commerçants n’augmentent pas malgré tout les prix ?
Il est important de souligner que parmi tous les produits subventionnés, certains sont fabriqués localement. Les officiers de mon ministère effectuent des contrôles réguliers chez les détaillants pour s’assurer que le prix maximal recommandé est appliqué. La promulgation des réglementations sur le prix maximal des produits essentiels pour la protection des consommateurs, Consumer Protection (Maximum Price of Essential Goods) Regulations 2021, en vigueur depuis le 12 juillet, prévoit que tout contrevenant commet une infraction passible d’une amende de pas moins de Rs 75 000 et n’excédant pas Rs 100 000 et d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas trois ans.

D’autre part, les consommateurs sont encouragés à signaler toute pratique frauduleuse à cet effet sur notre hotline, le 185. Avec l’aide du public et de nos officiers, nous veillerons à ce que le prix maximal soit appliqué dans toute l’île.

Le déficit de notre balance commerciale a souvent été abordé. Subventionner les importations au lieu de subventionner l’augmentation de la production locale, est-ce la bonne stratégie ?
Nous avons un grand manque de ressources naturelles et nous dépendons beaucoup de l’importation des matières premières pour fabriquer nos produits locaux. Nous sommes constamment en concurrence avec d’autres pays pour notre approvisionnement en produits finis et autres matières premières, de plus, nous sommes également confrontés à une pénurie de main-d’œuvre compétente. La priorité absolue du gouvernement demeure la protection des consommateurs.

Notre stratégie est de subventionner les produits de première nécessité afin d’alléger les souffrances de la population. Les produits locaux sont également inclus dans la liste des produits pour lesquels un prix maxi- mal a été fixé. Cela introduira plus de concurrence et empêchera la création de monopoles ; ainsi les consommateurs auront plus d’options avec un choix plus large de produits de meilleure qualité et à des prix compétitifs.

Nos producteurs locaux ne doivent, d’une certaine manière, percevoir cette stratégie comme une menace mais comme une motivation pour être plus efficaces et s’emparer d’une plus grande part du marché tout en bénéficiant de la subvention. Cela leur permettra aussi de bénéficier d’économies d’échelle avec une augmentation de leur production et même d’envisager de nouvelles voies en exploitant le marché africain pour l’export. L’augmentation de nos exportations contribuera considérablement à réduire le déficit de notre balance commerciale.

Cette subvention est pour six mois seulement. La STC pourrait éventuellement importer ces produits et donc négocier de meilleurs prix et rendre le marché plus compétitif ?
La STC, étant la branche commerciale du gouvernement, a déjà la responsabilité d’importer certains produits essentiels. Elle peut à tout moment élargir sa palette d’importation. Avoir la STC pour importer des produits essentiels supplémentaires serait dans l’intérêt des consommateurs car elle sera capable de négocier de meilleurs prix et plus de concurrence serait à la longue à l’avantage des consommateurs.