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Euro: Schmeichel n'a pas suffi au Danemark

8 juillet 2021, 10:33

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Euro: Schmeichel n'a pas suffi au Danemark

Énorme pendant tout le match en multipliant les parades, jusque sur le pénalty finalement repris victorieusement par Harry Kane (2-1 a.p.), Kasper Schmeichel a été le héros dramatique d'une demi-finale où il a symbolisé le courage énorme de son équipe.

On savait les Rouges émoussés par une compétition qui restera dans les mémoires comme un grand-huit émotionnel et qui a fini par les vider de l'énergie nécessaire pour résister 30 minutes de plus, le temps de la prolongation, aux «Three Lions» en chasse d'une première finale continentale.

Du malaise de Christian Eriksen, qui a échappé de peu à la mort lors du premier match contre la Finlande, à la qualification arrachée contre la Russie (4-1), en passant par la démonstration contre le pays de Galles (4-0) et la victoire contre les Tchèques (2-1), ils auront tout connu.

Avec ses 34 ans et ses 70 sélections, Kasper Schmeichel incarnait, avec Simon Kjaer, l'expérience dans un groupe jeune et talentueux et à mesure que la compétition avançait, son rôle a grandi dans l'équipe.

De par son ascendance, il était une sorte de trait d'union avec ce conte de fée du passé, l'Euro-1992 remporté à la surprise générale par le petit pays avec son père, Peter, dans les cages.

Et ce n'est pas un hasard s'il avait été l'un des noms danois les plus hués à la présentation des équipes.

Wembley, un second jardin

Mardi, il s'était gentiment moqué de la chanson anglaise très populaire «It's coming home» (il revient à la maison) comme s'il s'agissait du trophée et pas du football, et en demandant: «il est déjà revenu à la maison un jour ?».

Mais c'est surtout parce que ses talents de gardien sont bien connus en Angleterre.

Depuis dix ans à Leicester, il fait partie des gardiens les plus réguliers d'un championnat où le niveau à ce poste s'est considérablement élevé ces dernières années.

Champion en 2016 et vainqueur de la Coupe d'Angleterre avec les Foxes contre Chelsea (1-0) la saison passée, Wembley est comme un second jardin.

Présent sur une frappe trop molle de Raheem Sterling dès la 13e minute, il a réalisé une parade à bout portant incroyable des abdominaux, dans un style de goalie de hockey sur glace, devant l'attaquant anglais (38e), même s'il n'a rien pu, quelques secondes plus tard, sur le but contre son camp de Simon Kjaer, pressé par le même Sterling (1-1, 39e).

A la 55e, il a encore écœuré les supporters anglais en allant chercher d'une incroyable horizontale une tête de Harry Maguire, pas très forte mais diablement bien placée, au ras de son poteau droit, avant de détourner en corner, d'une claquette, un centre vicieux de Mason Mount (73e).

Le roseau a cédé

Au début des prolongations encore, quand Harry Kane a trouvé une faille pour venir se présenter face à lui, il s'est bien couché pour repousser sa frappe en angle fermé (93e) avant de boxer une frappe tendue de Jack Grealish (98e).

Il sentait bien que ses coéquipiers, probablement vidés émotionnellement et physiquement, ne tenaient plus qu'à force de courage.

Mais le roseau danois a fini par céder. Parti en dribble dans la surface, Sterling a été très légèrement déséquilibré dans la surface, l'arbitre désignant le point de pénalty, conforté par la VAR.

Une tâche pour Harry Kane, qui est un peu la nemesis de Schmeichel, avec ses 12 buts inscrits au Danois en 10 matches de championnat anglais.

Il a réussi à partir du bon côté et repousser la frappe de Kane, mais le capitaine anglais a été le plus prompt pour pousser le ballon au fond (2-1, 104e).

En toute fin de prolongation, Schmeichel s'est offert une dernière intervention décisive devant Sterling, avant le coup de sifflet final.

Il s'est alors approché lentement de ses coéquipiers prostrés, notamment Joachim Andersen, pour les relever avant d'aller saluer de l'autre côté du terrain les supporters danois, tout seul.

Un merci ? Un adieu ? Les jours prochains le diront, mais son père a de quoi être fier du fiston qui a, lui aussi, permis au pays de rêver.