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Euro: l'Espagne redécouvre l'efficacité offensive et l'ambition

29 juin 2021, 17:21

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Euro: l'Espagne redécouvre l'efficacité offensive et l'ambition

Luis Enrique a trouvé la clé: entrée dans cet Euro sur la pointe des pieds, l'Espagne a passé cinq buts à la Croatie (5-3 a.p.) lundi pour décrocher son ticket pour les quarts, et fait à nouveau peur à l'Europe du football.

Un seul but sur les deux premiers matches contre la Suède (0-0) et la Pologne (1-1), puis... dix buts dans les deux suivants! La «Roja» s'est réveillée et avec elle, tout un pays, passé par toutes les émotions lundi soir, se prend à rêver.

Oublié le début d'Euro raté, la nouvelle génération s'est hissée avec brio en quart de finale et peut rêver d'aller plus haut.

Car pour couronner le tout, elle n'affrontera pas vendredi (18h00) à Saint-Pétersbourg les champions du monde en titre français, éliminés à la surprise générale par la Suisse après un autre match épique (3-3 a.p. 5 t.a.b. à 4).

Conséquence, alors qu'elle ne déchainait pas les passions depuis le début de l'Euro, avec certains des pires scores d'audiences TV depuis 2008, le tonitruant succès après prolongation de lundi semble avoir fédéré le pays autour de cette prometteuse «Roja».

On ne l'oubliera jamais

Même la presse, très critique au début du tournoi, est désormais enthousiaste.

«Inoubliable», titre le quotidien sportif Marca en Une, s'étalant en première et en quatrième de couverture, et évoque une «victoire tachycardiaque».

«On est passés par toutes les émotions: la colère après le 1-0, l'euphorie après le 3-1, la frustration après l'égalisation, l'extase après le but de Morata... Et maintenant, ce pays vibre à nouveau», a célébré Marca, le journal le plus vendu du pays.

«Tiqui-Casta!», s'est pour sa part écrié le quotidien sportif As, saluant à la fois le jeu flamboyant inspiré du «tiki-taka» barcelonais proposé par la sélection lundi à Copenhague, et la «casta», le courage de cette équipe qui ne se rend jamais.

Et même les journaux catalans, d'habitude plus réservés sur la sélection, saluent la qualification: «Epique!», a titré Sport, «Epique manita» («petite main», les cinq doigts correspondant aux cinq buts, NDLR), a renchéri Mundo Deportivo .

«Ce match, on ne l'oubliera jamais», a affirmé Alfredo Relano, le président d'honneur du journal As et voix respectée du foot espagnol, dans son éditorial.

«On a toisé cette équipe, sans lui faire confiance, du fait de toutes ces nouvelles têtes inconnues et aussi, parce que Luis Enrique n'est pas, pour ainsi dire, populaire. Mais il est maintenant temps de dire que c'est un plaisir d'être représenté par ce groupe», a résumé Relano.

Paris gagnants

Le début d'incendie s'est transformé en feu de joie. Le sélectionneur, revenu en novembre 2019 pour rebâtir la «Roja», a fait confiance aux Pedri (18 ans), Eric Garcia (20 ans) et autres Ferran Torres (21 ans), titulaires lundi, et ses choix se sont révélés payants.

Il n'a perdu confiance ni en Unai Simon, pressé par David De Gea, ni en Alvaro Morata, critiqué, insulté et menacé d'après ses propres confessions depuis le début de l'Euro... et devenu héros national lundi soir, quand il a délivré son pays avec le but du 4-3 en prolongation.

Pourtant, tout n'a pas été parfait pour l'Espagne. Certes, la «Roja» a corrigé son manque de réalisme, mais elle a encaissé trois buts face à une Croatie laborieuse.

«Après le premier but encaissé, c'est normal d'être en état de choc pendant quelques minutes. On aurait dû mieux gérer, à la fin. Mais dans une équipe où beaucoup de joueurs ne comptent même pas à dix sélections, c'est normal que certains veuillent dégager le ballon le plus loin possible. Mais c'est une leçon qu'on a vite apprise: le ballon, plus tu le dégages loin, plus vite il revient», a souligné Luis Enrique.

Contre la Suisse, l'Espagne sait ce qu'il lui reste à corriger pour atteindre le dernier carré d'une grande compétition internationale, un cap qu'elle n'a plus connu depuis son sacre à l'Euro-2012 il y a neuf ans.