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L’express en quarantaine: les derniers événements

28 juin 2021, 08:43

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L’express en quarantaine: les derniers événements

Un collègue, le frère d’un employé de Caractère (testé lui aussi positif il y a une semaine), a été testé positif au Covid-19 dans la nuit d’hier lors de son test de routine effectué lors de son 7e jour en quarantaine.  Ce qui porte à 12 le nombre d’employés de La Sentinelle (10 affectés à Caractère et 2 qui travaillent dans deux autres unités du groupe). L’information sera officielle quand le ministère de la Santé publiera son communiqué dans la matinée.

Par ailleurs, nos collègues ont continué à être appelés hier, dimanche 27 juin, pour les besoins de la gestion sanitaire du Covid-19 à La Sentinelle, les rares qui n’avaient pas encore été contactés après la grosse razzia de vendredi. Ceux qui sont arrivés à l’hôtel samedi soir ont connu quelques couacs. Cet article relate suite de «l’express» en quarantaine avec le récit de trois de nos journalistes. Nous vous donnerons d’autres infos durant cette journée.

Des étoiles au... zekler

J’me voyais déjà. 14 jours dans un 5-étoiles. En quarantaine, oui, mais au Lux*, «très chère». Rassurée en plus par les photos et commentaires des collègues déjà installés. À la place des étoiles, nou’nn trouv zekler. Après quatre heures de route (non on n’a pas fait le tour de Babylone mais Beau-Bassin – Belle-Mare avec deux arrêts d’une heure pour récupérer des collègues), s’entendre dire qu’il n’y a plus de place au Lux*, y a de quoi être «bien amerde».

Surtout que le Lux*, on n’en avait pas rêvé. Dès le premier coup de fil du ministère de la Santé, vendredi, c’est cet hôtel qui nous est indiqué. Répété le lendemain par le bureau sanitaire. Confirmé par le chauffeur qui nous y a emmenés. Y a bien quelqu’un quelque part qui a donné ces instructions ? Le responsable, sur place, face aux questions, dit seulement que «pa li sa». Moi partie du domicile à 15 h 30, nous (les dix refoulés du Lux*) avons vu la couleur (blanc hôpital) d’une chambre de l’hôtel Ambre à 21 heures. Il pleuvait dans les cœurs comme il pleurait sur Belle-Mare, samedi soir. Merci aux mains compatissantes qui ont évité les flaques à la valise.

Aline GROËME-HARMON

«On ne prend plus de résidents ! Ce sont les autorités qui décident»

Loin de vouloir tout voir en noir. On parle des cafouillages depuis que les employés de La Sentinelle ont été contactés pour la quarantaine. Nouvel épisode.

Samedi, après des heures d’attente pour que le transport du ministère vienne me récupérer, me voilà au Lux* Belle-Mare. Un fonctionnaire du ministère m’a confirmé que c’est l’établissement dans lequel je dois passer les deux prochaines semaines. Après une trentaine de minutes dans la file d’attente, le responsable arrive et annonce qu’il faut faire une démarcation à partir de moi. «Il n’y a plus de place», nous dit-il.

Mon tour arrive. Une préposée me demande de l’accompagner à la réception. Je remplis une fiche et la préposée me donne un numéro de chambre, le 3035. Mais le médecin responsable revient et lance : «Non, on ne prend plus de résidents.» Je lui demande pourquoi car j’ai eu un numéro de chambre. «Il n’y a plus de place et ce sont les ordres reçus des autorités. Ce sont les autorités qui décident.»

Nous sommes une dizaine à attendre. Le responsable revient nous voir et démarre alors ses explications. «Il nous restait 50 places, on a déjà inscrit 48 personnes. C’est le ministère du Tourisme qui décide du nombre de chambres à allouer dans un hôtel. Je ne sais pas pourquoi le chauffeur du bus vous a tous laissé sortir. Normalement, c’est moi qui donne le nombre de personnes qui doivent descendre du transport… Je ne peux rien faire. Il faut voir avec le ministère.»

En attendant, nous avons aussi eu un morceau de pain et de la salade pour qu’on ne reste le ventre vide… Nous faisons finalement notre quarantaine à l’hôtel Ambre…

Arnaud TUYAU

J’ai reçu «lapel»

Depuis le vendredi 25 juin, mon téléphone et moi nous nous sommes jurés de ne plus nous quitter. À 15 h 30, j’apprends que mes collègues sont appelés par l’équipe de contact tracing et les employés de La Sentinelle, bien que testés et négatifs, iront en quarantaine, surtout ceux qui ont été au bureau récemment. Oups, j’y étais le dimanche 20 juin, pour finaliser la dernière vidéo pour l’émission Nou Lar Nou Lamizik, dans le cadre de la Fête de la musique. Donc, selon la logique des choses, mon appel arrivera. Vendredi matin, après-midi, samedi matin, après-midi rien. Dimanche 12 heures : l’appel ou la pelle dans la face. L’équipe de contact tracing m’appelle, prends mes coordonnées et hop, je dois partir en quarantaine même s’ils ont reçu mon nom en retard. Non, le système ne m’a pas oublié. Néanmoins, chapeau Dr «Soobrun», gentil, professionnel et amical et oui, il va essayer de voir si je peux être à l’hôtel Lux* de Belle-Mare avec la plupart de mes collègues mais que ça ne dépend pas que de lui. Sympa non ? «Pak touzour ramas ou bann zafer me pa amenn ou zanimo swa ladrog», me dira-t-il. Et après des rires, me voilà valise, sac prêts et attendant le véhicule.

Stewelderson CASIMIR

«Des petites fleurs au petit déjeuner pour égayer la journée»

Mère de famille, Merry Jane Douce qui travaille au département des finances de La Sentinelle (LSL), a dû quitter son époux et ses enfants et a été placée en quarantaine à l’hôtel  Sealife à Calodyne depuis samedi dernier.  « Depuis le fameux appel de jeudi j’ai passé deux nuits blanches ; je partais vers l’inconnu et je ne savais pas ce qui m’attendait,» confie-t-elle.  Les autorités ont décidé de la placer en quarantaine ainsi que ses collègues de la comptabilité parce qu’ils se sont rendus au siège de LSL samedi alors qu’ils se sont rendus pour le mass testing qui avait été organisé pour les employés après que des cas ont été recensés à Caractère, l’imprimerie commerciale du groupe.

En ce lundi dans sa chambre d’hôtel elle travaille et appelle les débiteurs en gardant le moral.  Elle tient à remercier le personnel de l’établissement dont le service est impeccable ainsi que les officiers de la santé pour leur travail pas évident. «Le personnel de l’hôtel fait de sorte que nous ne manquions de rien afin que notre séjour forcé se passe au mieux et il est aux petits soins.  Un étendoir à linge a même été mis à notre disposition pour notre lessive. Ce matin nous avons eu droit à des petites fleurs au petit déjeuner. Ça peut paraître anodin mais cela nous aide à positiver en ces temps durs,» confie Merry Jane Douce.