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Souffrant d’eczéma aigu: La petite iris doit attendre de grandir pour espérer un répit

26 juin 2021, 22:15

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Souffrant d’eczéma aigu: La petite iris doit attendre de grandir pour espérer un répit

Après un fils né d’un premier mariage et deux pertes à quelques semaines de grossesse, Joanie Nicole pensait ne plus pouvoir tomber enceinte. C’est donc avec une joie incomparable qu’elle et Ivan Surfoodden, son compagnon, ont accueilli sa nouvelle grossesse. Et l’arrivée d’Iris, il y a presque trois ans, a été pour eux un rayon de soleil. Sauf qu’ils souffrent autant qu’elle et ce, depuis que l’enfant a deux mois car elle présente un eczéma aigu. Le corps entier d’Iris lui démange et elle se gratte, jusqu’au sang parfois. Et rien n’y fait.

Jeudi matin, Joanie Nicole a accordé un soin particulier à Iris en vue de notre visite. Elle lui a fait son shampooing et laissé ses jolies boucles sécher à l’air libre, lui a badigeonné le corps d’une crème adaptée aux peaux à problème pour qu’elle ne se gratte pas trop, lui a fait enfiler une jolie petite combinaison short blanc et turquoise et des chaussures de sport à ouverture élastique. Sitôt son biscuit à moitié grignoté, Iris déboutonne sa combinaison et s’affale sur sa mère en geignant : «Maaa, gratter ! Maaa, gratter !»

Joanie Nicole la prend alors dans ses bras, la fait asseoir sur elle et frotte ses paumes sur son dos, ses bras et ses jambes dans l’espoir de l’apaiser. Mais les plaintes virent en pleurs. La maman est obligée de se lever, Iris sur ses talons, pour aller chercher de la vaseline et l’enduire de ce produit, dans une énième tentative de calmer ces poussées de démangeaisons insupportables. Les plaintes de l’enfant reprennent pourtant de plus belle : «Maaa, gratter !»

Joanie Nicole soupire et la reprend dans ses bras pour frotter son petit corps et la cajoler. «Je m’occupe d’elle 24/7 et j’avoue que je suis épuisée parfois», confie la quadragénaire, qui ne fait pas son âge. Iris se gratte même dans son sommeil.

C’est deux mois après sa naissance que Joanie Nicole remarque que le bébé se gratte jusqu’au sang. Et cela ne vient pas de ses petits ongles qu’elle coupe régulièrement. Comme les démangeaisons continuent, la maman consulte les guérisseuses, qui ont l’habitude de «marque tambave» et va jusqu’à faire des carêmes particuliers pour obtenir la guérison de son bébé. «Cela n’a rien donné.»

Joanie Nicole, qui travaille avec des Réunionnais, et son compagnon qui, est soudeur, ne sont pas fortunés mais ils vivent correctement. Ils ont réussi à construire leur ‘nid’ à l’étage de la maison du frère de la quadragénaire à Olivia. Joanie Nicole a même fait des économies qu’elle a placées en banque. Or, les problèmes de santé d’Iris vont vite épuiser leurs ressources.

Lorsqu’elle emmène le bébé chez un pédiatre réputé de la région, celui-ci lui apprend que l’enfant souffre d’eczéma aigu, souvent associé à l’asthme ou à diverses réactions allergiques, et que si les crèmes peuvent lui procurer un certain soulagement, ce n’est que vers l’âge de huit ans qu’Iris aura un répit.

Cet eczéma affectant le caractère de la gamine, Joanie Nicole est obligée de laisser tomber son emploi pour s’occuper d’elle. Ce qui réduit de moitié les revenus mensuels du foyer. Les crèmes antibiotiques et à base de cortisone qu’elle obtient du dispensaire ne soulagent que sporadiquement l’enfant, si bien que sa mère doit lui acheter des produits coûteux en pharmacie. A titre d’exemple, le gel douche, comme la crème spéciale après-douche, coûte plus de Rs 900. Iris boit un lait particulier qui réduit les risques d’allergies et dont la boîte coûte Rs 291. Elle en consomme huit mensuellement. Sans compter les couches qu’il faut acheter.

Les visites médicales se multiplient. Ce qui absorbe le salaire d’Ivan Surfoodden - Rs 12 000 en temps normal et Rs 15 000 en cas d’heures supplémentaires. Comme Joanie Nicole et son compagnon ont fait d’Iris leur priorité, les factures s’accumulent et les économies réalisées sont vite épuisées. «Caritas m’aide de temps à autre en me donnant quelques courses mais je ne vous cacherai pas que nous avons du mal à nous en sortir», confie la maman.

Joanie Nicole ravale sa fierté et fait un appel à l’aide sur les ondes d’une radio privée. Des personnes téléphonent et promettent un soutien dont elle n’a pas vu la couleur jusqu’ici. «Quand on fait une demande de dons, il y a des gens pensent qu’on n’en a pas vraiment besoin. Ils se trompent…»

Sa demande de pension d’invalidité pour Iris auprès du ministère de la Sécurité sociale a été acceptée mais pas encore versée. Elle a également fait une demande pour obtenir un Carer’s allowance mais ignore si celle-ci sera avalisée.

A travers l’association Enn rev, Enn sourir, elle obtient une consultation gratuite dans une clinique avec un spécialiste qui lui répète la même chose que le pédiatre consulté antérieurement.

Il lui recommande un test de foie pour Iris. «Je n’ai pu lui faire faire ce test car l’association demande un apport de la famille. Malheureusement, ni son papa ni moi, nous ne pouvons le faire.» Il lui a été conseillé de faire Iris subir un test d’allergie pour déterminer si la source de son eczéma est alimentaire ou animale. Mais la consultation et le test coûteraient à près Rs 10 000. Ayant appris qu’il était possible de faire une demande d’aide auprès de crowdfund.mu mais n’étant pas très portée pour l’informatique, Joanie Nicole a fait sa cousine prendre contact avec le responsable et écrire un projet par rapport à Iris, avec le devis du médecin à l’appui. Le seuil autorisé des dons était de Rs 10 000. A la clôture de l’appel à financement, la somme de Rs 8 500 a été recueillie. «Mon mari et moi nous aurons à trouver la différence.»

Quelques personnes au grand cœur lui ont offert des crèmes corporelles pour Iris mais leur taux de cortisone est élevé et elle ne veut pas les utiliser sur sa fille sans avis médical. Une femme dont l’enfant a souffert du même problème, lui a confirmé qu’Iris irait mieux vers l’âge de huit ans et lui a donné des conseils sur l’alimentation à privilégier. «Avant, j’étais traumatisée car je ne savais pas à qui parler. Aujourd’hui, je relativise un peu car je ne suis pas la seule à vivre cela.»

Joanie Nicole veut qu’Iris mène la vie la plus normale possible. De ce fait, elle l’a inscrite dans une maternelle payante - Rs 1 000 comme frais de scolarité et Rs 300 pour le matériel scolaire - à Trou d’Eau Douce. «Je me suis renseignée et le niveau de cette école est bonne. Quand Iris sera à l’école, je vais essayer de trouver un petit boulot à Trou d’Eau Douce et faire d’une pierre deux coups, être tout près au cas où elle a besoin de moi et tenter de ramener un peu d’argent à la maison…»

Toute contribution financière pour Iris Surfoodden peut être envoyée sur son compte à la Mauritius Commercial Bank sur le numéro suivant 000 446 409 235.