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Enquête sur le naufrage du Wakashio: les pêcheurs et banians étalent leur situation

25 juin 2021, 21:15

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Enquête sur le naufrage du Wakashio: les pêcheurs et banians étalent leur situation

Joseph St-Mart, président de l’Association des pêcheurs et plaisanciers, et Fangoo Bin Yamine, banyan et poissonnier de Mahébourg, ont déposé devant la Court of Investigation sur l’échouement du Wakashio, hier matin. Ils ont évoqué leur manque à gagner depuis que le vraquier s’est échoué dans le lagon de Pointe-d’Esny, lieu où ils gagnent leur vie. «Lorsque l’huile s’est déversée dans le lagon, le Premier ministre et le ministre de l’Environnement ont demandé à la population de ne pas consommer les poissons de la région, nous comprenons cela, vu que cela pourrait être dangereux pour la santé», relate Joseph St-Mart. «Mais depuis les pêcheurs sont pénalisés et beaucoup de business ont coulé.» Il a ajouté qu’ils ont pu reprendre leurs activités, mais qu’ils ont uniquement l’autorisation de pêcher dans une zone restreinte.

«Apercevez-vous toujours des traces d’huile dans l’eau lorsque vous travaillez ?», lui a demandé le Marine Surveyor, Johnny Lam Kai Leung, qui assiste l’ancien juge Abdurafeek Hamuth avec Jean Mario Geneviève, Marine Engineer. «Un mois de cela, une petite quantité d’huile flottait. Nous en avons même informé certaines personnes», a répondu Joseph St-Mart. Il affirme d’ailleurs que les pêcheurs hésitent à pêcher dans la région. «Encore combien de temps d’après vous cette fuite affectera le lagon ?» lui a demandé Johnny Lam Kai Leung. «Je ne suis qu’un pêcheur, je ne peux répondre à ça. Mais je me suis entretenu avec des experts qui ont fait comprendre que le lagon sera encore affecté dans les dix prochaines années.».

Le banian Fangoo Bin Yamine, quant à lui, expliqué à la cour qu’il a été témoin de l’impact du déversement d’huile dans la région de Mahébourg. En allant déposer des casiers dans une passe près de l’île-aux-Aigrettes et Pointe-d’Esny, les pêcheurs y ont aperçu des algues décolorées. «Ces algues ne sont pas mortes, mais elles prendront plus de temps pour se régénérer», précise le banian. «Selon les analyses des experts, il y aurait une chance qu’ils ne pourront pas se reproduire.» Il a ajouté que leurs prises ont baissé de plus de 50 % et, qu’avant l’échouement, deux kilos de poisson pouvaient être pêchés dans ce canal, contrairement à maintenant, où ils n’en pêchent qu’un. «Mahébourg est réputé pour son poisson frais de la région. Mon business de banian a chuté de 70 %. Nou lekonomi inn down.»