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Droits LGBT: la loi hongroise en ombre portée sur le sommet de l'UE

24 juin 2021, 08:14

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Droits LGBT: la loi hongroise en ombre portée sur le sommet de l'UE

La loi hongroise dénoncée par une majorité des pays de l'UE comme discriminatoire envers les personnes LGBT devrait s'inviter jeudi au sommet des Vingt-Sept, qui abordera aussi les épineux sujets de la migration et des relations avec Ankara et Moscou.

La législation controversée a conduit 17 pays européens -selon le dernier décompte- à soutenir une déclaration lancée mardi pour appeler la Commission à réagir. 

Le ton est monté d'un cran mercredi quand la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, a qualifié de «honte» cette loi interdisant la promotion de l'homosexualité auprès des mineurs, une déclaration à son tour fustigée comme une «honte» par Budapest.

La polémique a gagné le terrain sportif, avec le refus décrié de l'UEFA d'autoriser l'illumination du stade de Munich aux couleurs de l'arc-en-ciel à l'occasion du match de l'Euro Allemagne-Hongrie. 

Elle devrait figurer en bonne place au dîner jeudi soir entre les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles jusqu'à vendredi, selon des diplomates.

Guterres invité

Lors de la première journée, un déjeuner est prévu avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avant que ne soit discutée la question de la coordination contre le Covid-19 et la propagation du variant Delta qui inquiète les Européens.

La chancelière allemande Angela Merkel a mis en cause l'attitude du Portugal, qui a ouvert ses frontières aux touristes venus du Royaume-Uni entre mi-mai et début juin alors que ce variant y circulait déjà, et qui connaît désormais une recrudescence de cas.

Elle a déploré l'absence «d'attitude commune» des Etats membres sur les règles de voyage, malgré les tentatives de coordination au niveau européen. 

Le contrôle des frontières relevant d'une compétence nationale, l'UE agit par recommandations -non contraignantes- en la matière. Elle a toutefois réussi à mettre en place un certificat sanitaire commun aux 27, qui doit être pleinement opérationnel à partir du 1er juillet pour faciliter les voyages au sein du bloc.

Les dirigeants doivent aussi se pencher, pour la première fois depuis juin 2018, sur le sujet hautement sensible de la migration, source de fortes divisions.

Les discussions doivent toutefois se focaliser sur la dimension externe, moins polémique entre les 27: le renforcement de la coopération avec les pays d'origine et de transit dans la gestion des flux migratoires et les retours de migrants déboutés du droit d'asile.

Aide aux réfugiés

Terre d'accueil pour près de 4 millions de réfugiés syriens, la Turquie est un partenaire important pour l'UE qui a signé avec elle en 2016 un accord destiné à stopper l'afflux de migrants en échange notamment d'une aide financière aux associations humanitaires sur place.

Les chefs d'Etat et de gouvernement vont discuter d'une proposition de la Commission de consacrer 5,7 milliards d'euros pour financer l'aide aux Syriens réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie jusqu'en 2024. Dont 3,5 milliards pour la Turquie.

L'UE a déjà alloué plus de 6 milliards d'euros dans le cadre de l'accord de 2016, dont 4,1 milliards ont été décaissés, selon la Commission.

Les Européens souhaitent normaliser les relations avec la Turquie après une année 2020 marquée par les tensions, mais demandent au président turc Recep Tayyip Erdogan des gages, pour une reprise "progressive, conditionnelle et réversible" de la coopération.

Ils espèrent une poursuite de la "désescalade" observée depuis le début de l'année en Méditerranée orientale, a indiqué une source européenne, qui a en revanche jugé «préoccupant» l'échec des pourparlers sur Chypre, soulignant qu'«une solution à deux Etats n'était pas une option pour l'UE».

Dialogue avec Poutine ?

Autre gros sujet diplomatique au menu du dîner: les relations de l'UE avec la Russie, qui n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014, et sont actuellement «au plus bas», selon le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

Les dirigeants vont discuter du format du dialogue à mener avec Vladimir Poutine, alors qu'Angela Merkel et Emmanuel Macron jugent nécessaire d'organiser des rencontres avec le président russe pour traiter des sujets d'intérêt majeur pour l'UE, selon des sources européennes. Mais le consensus est loin d'être assuré.

Vendredi matin, les Européens feront le point sur le plan de relance, dont les premiers versements sont attendus dans un mois. Et tenteront d'aplanir leurs différends sur le projet de réforme de l'imposition des multinationales, avant une réunion cruciale au G20 de Venise en juillet.