Publicité

Beach-volley: grosse déception pour certains, sentiment mitigé pour d’autres

21 juin 2021, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Beach-volley: grosse déception pour certains, sentiment mitigé pour d’autres

Une grosse déception. Une occasion manquée de participer à une édition des Jeux Olympiques (JO). Voilà comment réagissent les beach-volleyeurs qui n’ont pas été autorisés à se rendre au Maroc pour participer à la deuxième phase et au final 8 de la Continental Cup qualificative pour les JO de Tokyo qui ont lieu du 20 au 28 juin. Le High Level committee on Covid-19 base sa décision sur les risques sanitaires encourus par nos représentants.

«C’est une chance de se qualifier pour les JO qui a été balancée par la fenêtre. La dernière fois que Maurice s’est qualifiée pour ces Jeux, c’était en 2012 (ndlr : à Londres par l’entremise de Natacha Rigobert et Elodie Li Yuk Lo). Ce qui démontre que ce n’est pas une chance qui s’offre à nous tous les jours», se désole Liza Bonne qui s’est consacrée au beach volley depuis quelques années déjà afin de réaliser son rêve olympique justement.

Cette décision est d’autant plus frustrante que la sélection féminine de Maurice est classée première en Afrique. «Nous étions en bonne posture pour nous qualifier. Nous avons bossé dur pour arriver au sommet en Afrique et là, notre absence à cette Continental Cup va nous faire chuter au classement et cela va nous pénaliser en vue des tournois qui auront lieu à l’avenir», regrette la beach-volleyeuse.

Celle qui a été médaillée d’argent aux cotés de Nathalie Létendrie-Laurette lors de la Coupe d’Afrique des Nations en 2019 au Nigeria, ressent un sentiment d’injustice. «On ne nous a jamais donné notre chance. Nous n’avons même pas eu l’autorisation de reprendre l’entrainement alors que pour d’autres disciplines ou il y avait des athlètes qui étaient en lice pour une qualification, l’autorisation a été accordée. Pourtant, sur le terrain, nous aurions été à six joueuses et un entraineur seulement. De plus, je me suis faite vacciner en prévision de ce déplacement alors qu’autrement, j’aurais sans doute attendu encore un peu avant de le faire. C’est frustrant et démotivant car il va falloir attendre encore trois ans pour espérer décrocher une qualification pour les JO. Mais j’essaye de me projeter dans l’avenir. Je ne lâcherai pas l’affaire», fait ressortir Liza Bonne.

Gilbert Alfred a été très déçu en apprenant que le déplacement avait été interdit de l’entraineur Eric Louise. «C’est l’entraineur, Eric Louise, qui m’a appris la nouvelle. Peut-être que les autorités ont pensé à la santé  des athlètes avant de prendre cette décision mais cela est décevant de mon point de vue. Je fêterais bientôt mes 40 ans et je ne sais pas si en 2024, j’aurais la possibilité de me qualifier pour les JO de Paris. Pour Tokyo, nous avions toutes les chances de nous qualifier. Lors de précédents tournois en Afrique, nous avons battu la Tunisie et l’Algérie et nous avons tenu tête à des nations fortes comme e Ghana et le Mozambique. Nous nous sommes entrainés sérieusement avant les restrictions dues à la pandémie. C’est bien triste. Il y a aussi le fait que l’année dernière quand nous devions aller en Gambie pour disputer le tournoi de qualification, des officiers du ministère des Sports avaient trouvé que nous n’avions aucune chance et la décision a été prise de ne pas avaliser notre déplacement donnant pour raison qu’il n’y avait pas de fonds disponibles. Cela m’a profondément blessé. La situation est frustrante et il y a une grande amertume non seulement chez moi mais aussi chez les autres beach volleyeurs d’autant que la plupart d’entre nous se sont fait vacciner contre la COVID-19», confie celui qui défend le maillot quadricolore depuis deux décennies. 

Nathalie Létendrie-Laurette est un peu plus nuancée dans ses propos. «J’ai un sentiment mitigé. C’est une déception parce que nous avons, en quelque sorte, frôlé une qualification pour les JO. Mais en même temps, faire le déplacement au Maroc aurait causé des contraintes. Je réfléchis en tant que maman et je me dis que j’aurais eu à laisser mes enfants pendant un long moment en raison de la quarantaine obligatoire au retour à Maurice. Il y a aussi la possibilité de contracter le virus et mettre ma famille à risque. Tout cela demande à réfléchir à deux fois. Il est vrai aussi que j’arrive en fin de carrière et que je ne sais pas de quoi sera faite la suite et si une telle opportunité se présentera de nouveau», explique-t-elle.

Fayzal Bundhun, président de l’Association mauricienne de Volley-Ball (AMVB), avait lui aussi dit sa déception dans nos colonnes à la suite du rejet de la demande pour le déplacement au Maroc. «C’est une chance de qualification pour les Jeux Olympiques qu’on laisse passer. Je suis convaincu que nos sélections nationales avaient la possibilité de passer ce cap», avait-il confié en ajoutant, cependant, qu’il fallait respecter la décision des autorités.

Il faudra s’armer de patience avant de voir des beach-volleyeurs mauriciens émuler Natacha Rigobert et Elodie Li Yuk Lo qui avaient représenté nos couleurs lors de l’édition 2012 à Londres.