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Tourisme: les oubliés de l’ouverture des frontières entre attente et questions

20 juin 2021, 15:33

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Tourisme: les oubliés de l’ouverture des frontières entre attente et questions

650 000 touristes pour les douze prochains mois. C’est ce que vise le gouvernement, comme l’a annoncé le ministre des Finances dans son Grand oral, les premières arrivées étant prévues le 15 juillet.

Renganaden Padayachy a avancé que les touristes vaccinés, après leur quarantaine, seront autorisés à quitter l’hôtel pour visiter le pays. Si cela semble être un soulagement pour certains opérateurs du secteur touristique, d’autres restent perplexes par rapport à leur avenir.

Joomeet Aubeeluck, le président des All Beach Hawkers, en fait partie. «Nous sommes dans le flou. On a entendu que la réouverture sera à partir du 15 juillet, mais jusqu’à ce jour, nous n’avons obtenu aucun communiqué officiel en ce sens.»

Il a eu l’occasion de s’entretenir avec le directeur général de la Tourism Authority, Lindsay Morvan, pour lui fait part de l’inquiétude de ses collègues et lui-même. «Il ne faut pas oublier que nous sommes en contact direct avec les touristes. Et pourtant, à ce jour, nous n’avons pu effectuer la vaccination. Il a pris note de ma requête. Et il m’a fait comprendre qu’une fois que le ministère de la Santé aura terminé la campagne dans les universités, une équipe s’occupera du secteur touristique, et nous pourrions en faire partie.»

Plus de 500 marchands de plage

Il faut savoir qu’à travers le pays, plus de 500 marchands de plage opèrent. Et tous se plaignent de la situation actuelle. «Ceux qui opèrent dans le Sud et l’Est ont été un peu chanceux car suivant l’échouage du Wakashio, ils ont pu bénéficier d’une petite compensation. Mais, en général, on essaye tous de trouver un petit emploi pour survivre, jusqu’à la relance du secteur.»

Toutefois, le président des All Beach Hawkers déplore le manque de considération du ministre Obeegadoo à leur égard. «Les anciens ministres, nommément Anil Gayan et Joe Lesjongard, avaient trouvé un moment dans leur agenda pour nous rencontrer, mais l’actuel ministre n’a jamais de temps pour écouter nos griefs.»

Du côté des plaisanciers, l’on espère déjà avoir des clients mauriciens pour commencer. «On attend que le gouvernement donne son feu vert pour redémarrer les activités nautiques», confie Prem Beerbaul, président des plaisanciers de l’Est.

Prêt auprès de la DBM difficile

Mais il dit craindre les cas en hausse de Covid-19 dans le pays. «Avant même que nous ouvrions les frontières, on recense autant de cas. Il aurait été souhaitable de reconfiner le pays. Ainsi, on aurait été plus en sécurité, et cela compte pour les travailleurs et les futurs touristes. Mais nous savons qu’économiquement, cela ne peut être fait.»

Le président des plaisanciers poursuit que ses collègues se retrouvent face à plusieurs difficultés relatives aux aides offertes par la Development Bank of Mauritius (DBM). «Ce prêt n’est pas aussi simple à obtenir, contrairement à ce qui est déclaré sur les radios privées. Plusieurs de mes collègues peinent à l’avoir.»

En tout cas, pour Prem Beerbaul, les plaisanciers ont été oubliés lors du Budget. «Les pêcheurs ont été plus chanceux que nous. Nous sommes des éternels perdants. Pour relancer le business, il va falloir remettre nos bateaux à jour. Il faut acheter de nouveaux gilets de sauvetage, refaire l’électrique, investir de nouveau dans une batterie, mais où allons-nous trouver les fonds nécessaires pour cela, sachant qu’il faut, pour un catamaran, compter pas moins de Rs 350 000 à Rs 400 000 d’investissement ? Il ne faut pas oublier que cela fait presque un an et demi depuis que nous n’avons pu travailler convenablement.»

Par ailleurs, les agences ou particuliers qui opèrent dans la location de campements attendent aussi la réouverture des frontières avec impatience. C’est le cas du gérant de Destination Vacances, qui a même déjà obtenu une réservation pour le début du mois d’août. Toutefois, il préfère pour le moment attendre et voir l’évolution de ces arrivées avant de s’engager. «Je ne veux pas m’investir pour le moment. L’attente est mieux. On attend qu’il y ait plus de visibilité.» Il ne cache pas que l’épisode traversé depuis l’année dernière n’a pas été de tout repos. «Mais avec un peu d’organisation, j’arrive à m’en sortir.» Néanmoins, le secteur touristique retient son souffle en attendant le 15 juillet.