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Natation: Bonnet éclipse Gastaldello

20 juin 2021, 07:59

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Natation: Bonnet éclipse Gastaldello

Destins contraires pour Charlotte Bonnet et Béryl Gastaldello au bout du 100 m : la première a doublé la mise en s'emparant du dernier sésame olympique en jeu, quand la deuxième a vu ses chances de qualification en individuel pour Tokyo s'envoler aux Championnats de France de natation, samedi à Chartres.

Derrière Marie Wattel, billet en poche sur 100 m comme sur 100 m papillon depuis le terme de la première phase de qualification olympique fin mars, et victorieuse en 53 sec 34, tant Bonnet, deuxième en 53 sec 71, que Gastaldello, troisième en 54 sec 24, ont nagé sous le critère chronométrique fixé par l'encadrement bleu (54.38). Mais avec Wattel déjà qualifiée, il n'y avait plus de place que pour la meilleure des deux.

Forcément, pour Gastaldello, qui, depuis 2018, s'est relevée d'une profonde dépression et s'affirmait comme une valeur montante de la natation française, le coup est rude.

 

Son aller-retour bouclé, et sa non-qualification actée, la sprinteuse installée au Texas est restée longuement dans le bassin. Elle s'est accrochée quelques instants au plot de départ, s'est réfugiée dans les bras de Wattel, puis est lentement sortie de l'eau, la dernière. Quelques minutes plus tard, la troisième marche du podium est restée vide, Gastaldello n'a pas traversé la zone mixte, et elle n'est réapparue qu'en début de soirée, pour enchaîner les longueurs de récupération dans la piscine redevenue calme.

«Embûches»

Le coup est d'autant plus dur à encaisser pour la nageuse de 26 ans que, quand la première fenêtre de qualification olympique s'est ouverte début décembre, elle s'était immédiatement emparée de la pole position sur la course reine. Mais Wattel l'en avait délogée au dernier moment, fin mars à Marseille.

«Ce n'est pas facile pour elle, raconte Wattel. Malheureusement, je lui ai pris sa place pour quelques centièmes en mars, et elle a dû se remobiliser pour essayer d'aller chercher cette qualification en juin. C'est dommage, parce qu'elle ne se sentait pas très bien, et en plus de ça, ce n'est pas un avantage de ne pas pouvoir nager les séries. Mine de rien, ça peut déstabiliser. Je ne sais pas comment elle a pu réagir à ça.»

Car les choses ont déraillé dans la matinée dans la piscine de Chartres : les séries ont dû être interrompues après que le mur mobile du bassin, au niveau de la zone de départ, a bougé, jusqu'à le rétrécir d'une vingtaine de centimètres pour certaines lignes d'eau.

Dans ces conditions, sur 100 m dames, comme sur 200 m dos messieurs, la qualification olympique s'est jouée sur une seule course, une série réunissant les dix meilleurs temps d'engagement et faisant office de finale en soirée.

Passée à côté d'un billet sur 100 m papillon mardi, «il y a eu de grosses embûches ces derniers mois, mais je suis assez satisfaite parce que j'ai su remonter la pente et c'était très compliqué. Après, j'ai eu un virus, pas le Covid, mais j'ai fait de bons entraînements», expliquait alors Gastaldello.

Un deuxième billet pour Tomac 

«C'était un gros challenge et malheureusement, elle a fait le temps pour se qualifier mais Charlotte a été plus rapide, reprend Wattel. Je lui ai juste dit qu'on allait tout faire pour aller chercher une médaille sur le 4x100 m, que c'est un de mes objectifs principaux aussi.»

Gastaldello, jusque-là de toutes les compétitions internationales en grand bassin en individuel depuis 2014, aura une dernière chance sur 50 m dimanche, mais elle n'a encore jamais nagé aussi vite que le temps de qualification (24.77, record personnel en 24.87).

La joie affichée de Bonnet, poing rageur dans l'eau à l'arrivée, même à près d'une seconde de son record personnel (52.74 en 2018), contrastait.

«C'est loin du temps que j'avais en tête mais je mets ça de côté et je suis heureuse. Je voulais vraiment nager ce 100 m aux Jeux. C'est un truc de dingue, apprécie la Niçoise de 26 ans, déjà qualifiée pour Tokyo sur 200 m depuis jeudi. J'essaie de vraiment apprécier les choses parce que depuis deux, trois ans, je me mets beaucoup de pression par rapport à ce que je vaux et à ce que je dois donner.»