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Macron entame un tour de France, la présidentielle en ligne de mire

2 juin 2021, 14:42

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Macron entame un tour de France, la présidentielle en ligne de mire

 

Les yeux rivés sur la présidentielle de 2022, le président Emmanuel Macron entame mercredi un tour de France très politique pour «prendre le pouls» du pays après plus d'un an d'une crise sanitaire éprouvante.

Le président français, dont la popularité est en hausse selon les sondages, n'a pas encore officialisé sa candidature pour un second mandat et son entourage dément qu'il entre en campagne, mais ces déplacements sur le terrain -une dizaine au total en juin et juillet- sont bien perçus comme une précampagne par l'opposition.

«Acceptons l'idée qu'il est en campagne présidentielle», a déclaré mercredi le député de la gauche radicale Alexis Corbière, tandis que la présidente d'Ile-de-France Valérie Pécresse (droite) se dit "choquée" par le fait que ce tour de France commence aussi à trois semaines des élections régionales.

M. Macron sera mercredi après-midi dans les villages touristiques de Saint-Cirq-Lapopie et Martel, puis à Cahors, dans le sud-ouest. Objectif, tel qu'il l'avait lui-même défini en annonçant fin avril ce tour de France: "prendre le pouls" de la France post-Covid et "aller au contact", un exercice que le président piaffe de reprendre après 14 mois de restrictions des déplacements dus à la pandémie.

Le chef de l'Etat, qui passera deux jours dans la région, compte évoquer les difficultés du secteur touristique, très touché par la pandémie, mais aussi écouter les doléances des Français, à moins d'un an de la présidentielle.   

M. Macron devrait au total effectuer en juin-juillet une dizaine de déplacements, sur tous les sujets.

Test pour les réformes 

Le chef de l'Etat est friand de ces déplacements et débats avec le pays, un exercice qu'il avait déjà effectué en 2018 dans l'est et le nord, ainsi qu'à l'occasion du "Grand débat" national en 2019 qui avait suivi la crise des Gilets jaunes, ce mouvement social qui a ébranlé son quinquennat.

A l'issue de l'exercice, dans la première quinzaine de juillet, le chef de l'Etat pourrait s'exprimer sur le cap qu'il compte fixer aux dix derniers mois avant la présidentielle de 2022.

Parmi les sujets qui restent à trancher figurent notamment le lancement de réformes à long terme, comme celle des retraites et de la dépendance, mises sous le boisseau en raison de la crise sanitaire, ainsi que la création d'une garantie jeune universelle pour aider les 18-25 ans.

La réforme des retraites, sujet toujours inflammable en France, avait déclenché une vaste mobilisation syndicale fin 2019-début 2020. C'était avant que n'éclate la crise du Covid, qui a fait plus de 110 000 morts en France, et poussé le libéral Macron à mettre en place une politique d'aides économiques et sociales massives pour amortir le choc.

Au moment où une "vie normale" semble de nouveau possible en France, qui sort peu à peu du confinement et où la vaccination s'accélère, le président va profiter de ces visites sur le terrain pour tester sa volonté de réformes, intacte selon lui.

Pour ce premier déplacement, M. Macron est en terrain connu. Le département du Lot, qu'il "aime particulièrement", en particulier Saint-Cirq-Lapopie, réputé comme l'un des plus beaux villages de France, représente à ses yeux l'exemple d'une "ruralité heureuse" mêlant reconquête industrielle, tourisme et racines historiques, comme il l'a expliqué récemment à la revue Zadig. 

Mais Emmanuel Macron ne pourra éviter, en particulier lors de sa rencontre avec les élus locaux, d'aborder la question des élections régionales des 20 et 27 juin, dans une région où le Rassemblement national (extrême droite) a progressé ces dernières années.

En Occitanie, la liste RN est donnée favorite au 1er tour avec 30% des voix, devant la présidente sortante socialiste créditée de 26%, suivie de la liste de droite (14%) et de celle de la majorité présidentielle avec 13%, selon un récent sondage Ifop.