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Pierres de taille: tout un pan de trottoir emporté au cœur de la capitale

1 juin 2021, 10:55

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Pierres de taille: tout un pan de trottoir emporté au cœur de la capitale

Cela s’est passé en plein Port-Louis. À la rue l’Église (Church Street), l’une des rues latérales partant de la cathédrale St-Louis. Sur environ cinq mètres, le trottoir pavé a été enlevé.

«Inn tiré ou swa bann-la finn kokin?» Réaction du lord-maire, Mahfooz Moussa Cadersaib, qui est déjà au courant de cette affaire. «Bien sûr que cela tombe sous la responsabilité de la mairie», enchaîne-t-il. «Mo koné ki bann-la pé kokin.»

Source : Nou Patrimoine, Nou Richesse

Quels recours existent-ils à son niveau ? «Si des citoyens pouvaient dénoncer ceux qui ont commis ces actes, cela aurait été une bonne chose. Ces citoyens nous rendraient un grand service.»

En clair, le lord-maire explique que les citoyens se sentant concernés par ce type de vols de pierres de taille peuvent soit porter plainte auprès de la mairie, ou de la police. De préférence en donnant de précieux détails, tel le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule ayant servi à transporter ces pierres volées, emportant ainsi une part de l’histoire de la capitale.

Source : Nou Patrimoine, Nou Richesse

Et si jamais personne ne venait de l’avant ? «Pour élucider un vol, il faut retrouver celui ou ceux qui l’ont commis.» Dans le meilleur des cas, il faudrait attraper les responsables en flagrant délit, dit Mahfooz Moussa Cadersaib. Il avoue qu’en l’absence de plainte ou de voleur pris sur le fait, «c’est difficile d’agir»

Le lord-maire ne baisse pas les bras et rappelle que «nous avons déjà attrapé des voleurs de pierres grâce à la coopération. Nous lançons un appel au bon sens du public. Si quelqu’un a noté le numéro du véhicule, qu’il vienne vers nous. À notre tour nous pouvons aller à la police et faire le suivi. C’est malheureux de constater ces cas de vol.»

Qu’en est-il des mesures de protection des trottoirs pavés, un patrimoine de Port-Louis? Mahfooz Moussa Cadersaib affirme que «nous faisons le maximum pour les préserver». Le hic, c’est que malgré la longue présence avérée de ces témoins des mutations d’une capitale, les trottoirs en pierre de taille ne sont pas officiellement reconnus. Ils ne sont pas inscrits sur la liste du patrimoine national. Et ce n’est pas faute que la question ait été soulevée à plusieurs reprises.

Source : Nou Patrimoine, Nou Richesse

Thierry Le Breton, de l’association SOS Patrimoine en péril, explique qu’il y a «au moins une centaine de dossiers d’inscription qui sont en cours au National Heritage Fund». Un inventaire de sites et bâtiment ayant potentiellement valeur de patrimoine a été établi depuis au moins cinq ans. «Mais ce n’est pas rendu public. Je fais tout pour que ce soit le cas. J’ai aussi demandé des critères d’évaluation précis.»

Ces trottoirs sont empruntés par des milliers de personnes chaque jour. «Ce serait intéressant de recueillir ce que les Mauriciens en pensent. Est-ce qu’ils sont intéressés par cela ?» Dans la foulée, le défenseur du patrimoine suggère de ne plus faire passer les drains sous ces trottoirs, mais de les aménager au milieu des rues, pour mieux protéger les pavés d’époque. «Aux ingénieurs de lancer le pavé dans la mare.»