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L'Australie ferme son ambassade en Afghanistan

28 mai 2021, 11:29

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L'Australie ferme son ambassade en Afghanistan

 

L'Australie doit fermer vendredi son ambassade en Afghanistan, après avoir fait part de ses craintes concernant la sécurité dans la capitale Kaboul lorsque le retrait en cours des troupes américaines sera achevé.

Cette décision souligne les difficultés des ambassades étrangères qui doivent modifier drastiquement leur fonctionnement, alors que les Etats-Unis doivent avoir retiré leurs 2 500 militaires encore présents en Afghanistan d'ici au 11 septembre, le jour-anniversaire des attentats de 2001 qui avaient provoqué l'invasion américaine et la plus longue guerre jamais menée par ce pays.

Et l'inquiétude monte parmi les milliers d'employés afghans des ambassades, qui craignent d'être victimes de représailles de la part des talibans, qui les considèrent comme des traîtres.

Pour l'analyste politique afghan Sayed Nasir Musawi, l'exemple australien pourrait faire tache d'huile au cours des prochains mois.

«Les pays occidentaux ne sont pas convaincus du fait que le gouvernement actuel va pouvoir survivre», a-t-il souligné auprès de l'AFP.

Les Etats-Unis ont quant à eux ordonné en avril le départ du personnel non essentiel de leur ambassade à Kaboul.

Les autorités afghanes assurent qu'elles sont en mesure d'empêcher les talibans de prendre le pouvoir par les armes, mais les insurgés, qui affrontent quotidiennement les forces de sécurité, ont fait d'importants progrès territoriaux ces derniers mois.

Les talibans contrôlent totalement ou partiellement des milliers de districts et ont commencé à encercler plusieurs villes majeures, une tactique similaire à celle qui avait précédé leur arrivée au pouvoir en 1996.

Pour certains observateurs, les combattants islamistes attendraient la fin du retrait américain avant de lancer une offensive majeure.

Le Premier ministre australien Scott Morrison avait annoncé mardi la fermeture "provisoire" le 28 mai de l'ambassade à Kaboul, «en raison de l'imminent retrait militaire international d'Afghanistan», qui crée un «environnement sécuritaire de plus en plus incertain».

«Nous renouerons avec une présence permanente à Kaboul quand les circonstances le permettront», avait-il ajouté.

Les talibans avaient tenté dans la foulée de rassurer les diplomates étrangers, en assurant qu'ils «ne poseront aucune menace" aux diplomates et humanitaires étrangers et qu'ils leur fourniront "un environnement sûr pour leurs activités».

Mais les chancelleries et les ONG ont gardé en mémoire le comportement brutal des radicaux islamistes lorsqu'ils s'étaient emparés de Kaboul en 1996.

Au mépris de toutes les conventions internationales, ils avaient notamment pénétré dans l'enceinte des bâtiments des Nations unies, où ils s'étaient emparé du dernier président communiste du pays, Najibullah Ahmadzai, qu'ils avaient torturé et assassiné.

Deux ans plus tard, les talibans avaient été responsables du meurtre de dix diplomates iraniens, dans leur consulat à Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord du pays.