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Golf/USPGA: Mickelson entre dans l'histoire et au plus bel âge

24 mai 2021, 11:50

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Golf/USPGA: Mickelson entre dans l'histoire et au plus bel âge

«Ô temps suspends ton vol»: l'Américain Phil Mickelson a réalisé un exploit historique, en devenant à 50 ans le plus vieux lauréat d'un tournoi du Grand Chelem, après sa victoire au Championnat PGA, dimanche à Kiawah Island (Caroline du Sud).

Ce sacre Majeur est le sixième de sa carrière. Lauréat une première fois de cette épreuve en 2005, du Masters d'Augusta (2004, 2006 et 2010), ainsi que du British Open (2013), il a fini à -6 et su conserver deux coups d'avance sur son compatriote Brooks Koepka, qui a fini par craquer après avoir débuté la journée en tête, et sur le Sud-Africain Louis Oosthuizen.

Déjà considéré comme un vétéran sur le circuit nord-américain, Mickelson efface des tablettes l'Américain Julius Boros, qui s'était adjugé l'USPGA à 48 ans, en 1968. Le tout en dansant, mieux que la concurrence, avec le vent parfois violent qui n'a cessé de balayer le si versatile Ocean Course, parcours le plus long de l'histoire (7.876 yards, 7.201 mètres) pour un tournoi du Grand Chelem !

Preuve que ce grand gaillard (1,91 m, 91 kg) de "Lefty", ainsi surnommé parce qu'il est gaucher, n'a jamais faibli physiquement sous sa casquette et ses lunettes de soleil réfléchissantes, malgré la chaleur, l'humidité et la distance à tenir, sous le regard des alligators maîtres des lieux dans les marécages jouxtant les greens.

En "vieux crocodile" qu'il est, justement, Mickelson a su conserver son calme quand il a commis ses trois bogeys en première partie de parcours, aussitôt effacés par trois birdies, dont un merveilleux chip parti du bunker sur le N.5 et accompagné par des hurlements de joie d'un public qu'on n'avait pas entendu si forts depuis le putt gagnant de Tiger Woods au Masters 2019.

Adepte de la méditation 

Les fans de la petite balle blanche, sevrés d'émotions fortes au bord des greens en un an et demi de pandémie de Covid-19, ont bien saisi l'instant historique dont ils étaient témoins, et ont porté "Old Phil" dans le dernier neuf, débuté par un 4e birdie. Ce qui ne l'a pas empêché de flancher avec trois autres bogeys concédés.

Sans dommage toutefois, car dans le même temps ni Koepka ni Oostuizhen n'en ont profité, commettant chacun un double bogey qui a éteint leurs espoirs.

Mickelson, qui avait récemment confié que sa plus grande difficulté, avec le temps qui défile, était de rester constant et concentré sur quatre jours complets, avouant avoir notamment recours à la méditation pour l'aider, a réussi à se surpasser sur ce plan. Certainement surmotivé par l'exploit à portée de club, à un âge où on n'ose guère y penser en se rasant le matin.

Tiger Woods, homme d'improbables come-backs, revenu d'opérations délicates au dos, actuellement convalescent d'un grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite, a dû être parcouru de frissons et être inspiré en voyant l'exploit de celui qui est resté dans son ombre pour le titre de plus grand golfeur de ces 25 dernières années.

Seize ans séparent ce sacre du précédent remporté par Mickelson à l'USPGA, soit l'écart le plus long entre deux victoires dans un même Majeur.

Que manque-t-il, désormais, à ce magicien du swing, entré dans l'histoire à sa façon, par la porte de la longévité ? Uniquement l'US Open, seul titre du Grand Chelem manquant à son palmarès et dont il a fini 2e à six reprises.

Ca tombe bien: l'édition 2021 a lieu le mois prochain à Torrey Pines, dans sa ville natale de San Diego.