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Base militaire à Agalega: les natifs alertent l’ONU

22 mai 2021, 09:00

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Base militaire à Agalega: les natifs alertent l’ONU

La déclaration de Pravind Jugnauth au Parlement n’a pas convaincu. Les natifs d’Agalega font circuler une pétition dans l’île qui sera déposée ensuite au bureau des Nations unies en Suisse d’ici quelque temps. Dans la lettre, ils rejettent la présence des militaires dans l’île et veulent que leurs droits en tant que natifs soient respectés. Arnaud Poulay, un des signataires de la pétition, explique leur démarche. «Dans le document nous évoquons notre droit de vivre et nos droits fondamentaux que le gouvernement mauricien ne respecte pas. Nous demandons le soutien des Nations unies. La déclaration du Premier ministre insistant qu’Agalega ne sera pas une base militaire n’est pas convaincante. Qu’il rende publics tous les accords signés avec l’Inde sur ce dossier», exige-t-il.

Tous les habitants de l’île signeront la pétition d’ici ce week-end pour qu’elle soit envoyée en Suisse avant la fin du mois. Ils y déplorent le manque de transparence autour de ces projets et la peur de connaître le même sort que les Chagossiens. Cependant, les rédacteurs de cette démarche ne veulent pas donner des détails sur la façon dont elle sera acheminée au bureau de l’ONU afin que la missive ne soit pas interceptée. Des Mauriciens qui résident en Suisse feront une manifestation également pour attirer l’attention de la communauté internationale le 29 mai. 

Une autre déclaration du Premier ministre est restée en travers de la gorge des habitants de l’île. Mardi, répondant à une question de Xavier-Luc Duval qui déplore que les Agaléens n’ont pas été employés pour les travaux, il avait répondu : «On leur avait proposé du travail selon leur capacité, mais malheureusement, ils n’avaient pas répondu.» Des Agaléens réfutent la déclaration du chef du gouvernement. Antonio Laurence, 22 ans et chômeur à Agalega, raconte sa vie. «J’ai postulé auprès de l’Outer Islands Development Corporation et à Afcons Ltd depuis trois ans, je n’ai rien eu. On nous a promis un projet de pêche. Nous attendons toujours», dit-il. Afcons Ltd est la compagnie indienne chargée des travaux dans l’île. 

Antonio Laurence dont la mère, une employée de l’OIDC sera à la retraite prochainement, a regagné Agalega après des études à Maurice. Son espoir de reprendre le flambeau familial s’amenuise. Entretemps, il doit pêcher. Il y a aussi ce témoignage d’une jeune qui a complété son School Certificate. Faute d’emploi à Agalega, elle a été contrainte de venir à Maurice pour travailler dans un magasin.