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Fièvre aphteuse: les éleveurs réclament une allocation mensuelle

21 mai 2021, 19:58

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Fièvre aphteuse: les éleveurs réclament une allocation mensuelle

Tandis que la campagne de vaccination des ruminants contre la fièvre aphteuse a débuté officiellement ce jeudi 20 mai, à Rodrigues, des éleveurs font circuler une pétition dans laquelle ils demandent au gouvernement de Maurice de leur venir en aide financièrement. D’après nos renseignements, le ministère de l’Agroalimentaire et le bureau du Premier ministre devraient en avoir une copie d’ici le début de la semaine prochaine. Les planteurs estiment que face à l’embargo imposé par le gouvernement mauricien, les éleveurs enregistrés ayant au moins dix bœufs ou une vingtaine de cabris doivent toucher une allocation mensuelle équivalant à un mois de salaire minimum.

Il n’y a aucune indication que cette requête sera acceptée. Cependant, le gouvernement régional de Rodrigues a déjà préparé un plan d’aide pour les éleveurs. Le commissaire à l’Agriculture, Richard Payendee, explique que ceux de la zone rouge comprenant la région de Citron-Donis, St-Gabriel et Anse-Baleine, d’où est partie la maladie, auront une compensation car leurs cheptels ne peuvent pas être vendus sur le marché rodriguais. Toutefois, le montant de la compensation n’a pas été évoqué car chaque éleveur n’a pas le même nombre de bêtes.

En revanche, l’Assemblée régionale de Rodrigues a trouvé une autre formule, le «meat subsidy», pour que les autres éleveurs puissent écouler facilement leurs produits sur le marché rodriguais. Le gouvernement finance à 50 % la viande de bœuf fraîche par exemple. «C’est une formule pour que le bœuf et le cabri se vendent à moitié prix au marché. Donc, les éleveurs peuvent vendent facilement leur bétail et cela profite également aux consommateurs», explique Richard Payendee. Toutefois, quelques éleveurs craignent que d’ici quelques semaines, les consommateurs cesseront toute commande en raison d’un excès de viande sur le marché ou en stock à leur domicile.

La formule «meat subsidy» pourra continuer jusqu’à ce que Port-Louis décide d’enlever l’embargo. Le commissaire de l’Agriculture explique qu’il est difficile d’avancer une date pour la levée de l’embargo car c’est Port-Louis qui en décidera. Il faudra également effectuer des examens sanguins en septembre et octobre sur le cheptel rodriguais pour confirmer que les vaccins ont été efficaces. Le ministère de l’Agroalimentaire ayant bénéficié de 182 500 doses de vaccin de la Commission de l’océan Indien en a transféré 100 000 à Rodrigues.

Les premiers ruminants ont été vaccinés dans la zone rouge à Rodrigues ce jeudi 20 mai. L’exercice a continué aujourd’hui. Le commissaire à l’Agriculture maintient que deux vétérinaires de Maurice sont venus épauler les deux autres dans l’île. Ils supervisent dix équipes qui sont dédiées à la vaccination. D’après le calendrier établi, les ruminants de Rodrigues auront tous leur deuxième dose de vaccin d’ici fin août. «L’exportation ne pourra pas se faire toute de suite. Il faudra attendre d’autres tests», précise Richard Payendee.

La campagne de vaccination en cours actuellement ne concerne pas l’élevage porcin qui est susceptible d’être contaminé également. Le gouvernement mauricien est en attente d’une cargaison de vaccins destinés aux porcs. Leur arrivée à Rodrigues est prévue pour la première semaine de juin.

Pour rappel, plusieurs bœufs avaient été découverts souffrant de la fièvre aphteuse dans un élevage de la commission de l’Agriculture en mars. Par la suite, d’autres animaux de la région de Saint-Gabriel avaient été testés positifs à la maladie. D’après les informations disponibles, il y a eu 152 cas depuis.