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Arrestation de Rama Valayden: l’avocat est-il devenu gênant ?

18 mai 2021, 10:30

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Arrestation de Rama Valayden: l’avocat est-il devenu gênant ?

Après son arrestation à deux heures du matin hier, Rama Valayden est de retour aux Casernes Centrales ce mardi 18 mai en compagnie de ses avocats. Il devrait aussi être traduit devant la justice au cours de la journée.

C’est lui qui, avec les «Avengers», a causé beaucoup de tourments au gouvernement dans l’affaire Kistnen. Depuis, il n’a cessé de dénoncer des scandales. Samedi, soit à la veille de son arrestation, il a fait certaines révélations qui choquent. Elles concernent notre système de sécurité du territoire qui aurait, selon Rama Valayden, été laissé à l’abandon, ce qui aurait favorisé le trafic de drogue. Il a aussi parlé d’Agalega.

Jusqu’à présent, aucune déposition n’a encore été prise dans l’affaire Gurroby, sur la saisie des 269 kg de drogue à Pointe-aux Canonniers, a révélé Rama Valayden, samedi. «Pourquoi ne cherche-t-on pas à savoir qui sont les commanditaires ?» se demande l’avocat. «Est-ce pour permettre à certains de quitter le territoire ?» Il a aussi abordé la question de Glenn Agliotti, ce Sud-Africain qui a quitté le pays aussi secrètement et promptement qu’il est venu. «Depuis son arrivée, Maurice est inondé de drogue.» Valayden a ajouté qu’aucune enquête n’a été faite sur ce Sud-Africain, sur ses voyages en jet privé, tout cela malgré les informations reçues des autorités réunionnaises, sud-africaines et autre Interpol sur ce personnage.

Rappelant que le Premier ministre dit vouloir combattre le trafic de drogue, l’homme de loi a révélé que des quatre avions supposés surveiller notre pays et nos eaux territoriales, seuls deux volent, les deux autres étant cloués au sol depuis 2019. Ce qui permettrait toutes sortes de trafics. «Glenn Agliotti et autres Wakashio savaient que la surveillance était réduite.»

 
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Centres de quarantaine et ministres débordés

Concernant les huit radars reçus en 2011, Rama Valayden allègue que trois ne fonctionnent plus. Et où se trouvaient ces trois radars défectueux ? À Gris-Gris, là où passent les navires en route vers ou de l’Afrique du Sud. Le second est à St Brandon, qui contrôle les mouvements venant de l’Asie. Le troisième radar en panne se trouvait à Agalega. Pourtant, dit Valayden, on a payé pour ces huit radars. Ce n’est pas fini, dit-il. Les cinq radars restants ont complété leur temps de service de dix ans et les pièces de rechange sont introuvables. Ils ne fonctionnent que sporadiquement.

Quant au navire de surveillance The Guardian, il est en réparation depuis mars 2020, «juste avant le naufrage du Wakashio». L’Advanced Passenger Information and Passenger Name Record system à l’aéroport ayant coûté Rs 300 millions, qui sert à découvrir les trafiquants internationaux, ne fonctionne pas non plus. Le Remote Operated Vehicle acheté Rs 20 millions en 2015, qui était supposé désamorcer des bombes et autres engins dangereux, est lui aussi en panne. L’Automatic Fingerprint Identification et Analyst System, n’est pas encore mis en service depuis 2018.

Pour Rama Valayden, malgré le rapport de la commission Lam Shang Leen, mis aux oubliettes, «Maurice est devenu une plaque tournante pour des trafics de drogue et d’armes».

Cession d’Agalega

Valayden a dénoncé la gestion du Covid-19. «Dans les centres de quarantaine qui débordent, les conditions y régnant sont tellement mauvaises que les personnes veulent s’évader. C’est pourquoi on ne veut plus rapatrier des Mauriciens qui se trouvent même à côté, à l’île de la Réunion, car il n’y a plus de place dans les centres de quarantaine.» Les thermomètres achetés à Rs 1 000 et qui valent Rs 150, dit l’homme de loi, démontrent que les mêmes transactions qu’en 2020 ont lieu en 2021.

Samedi, Rama Valayden a aussi abordé d’autres sujets qui fâchent, comme le trésor de Rodrigues valant des milliards et qui aurait disparu. Mais il a surtout insisté sur ce qui se passe à Agalega. Dans les jours à venir, dit-il, l’île sera occupée par des militaires indiens. «Nous, Mauriciens, nous ne voulons aucune base militaire, qu’elle soit indienne, américaine ou chinoise.» Pour lui, s’il n’y avait vraiment pas de base militaire à Agalega, le gouvernement serait déjà venu de l’avant pour démentir. Tout en dénonçant l’accord confidentiel entre l’Inde et Maurice à ce sujet et qui n’est pas passé au Parlement ni même en Conseil des ministres. «Il faut faire la différence entre Modi et l’Inde, explique l’avocat, nous n’avons rien contre l’Inde.» À l’avenir, prévient il, l’approbation de l’Inde sera requise pour tous ceux qui entrent et sortent à Agalega, y compris les pêcheurs mauriciens. Il rappelle le deal entre les Seychelles et l’Inde de Modi sur l’île d’Assomption. «Heureusement, le deal a été annulé.» Valayden a annoncé aussi qu’il comptait lancer une campagne contre la «cession» d’Agalega à l’Inde.

Campagne de dénonciation et révélations ! N’est-ce donc pas cela qui serait la cause de l’arrestation de Rama Valayden ? Pour Me Sanjeev Teeluckdarry, «la manifestation pro palestinienne ne serait qu’un prétexte pour le faire taire».