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Travail: 289 personnes ont perdu leur emploi durant le second confinement

11 mai 2021, 14:03

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Travail: 289 personnes ont perdu leur emploi durant le second confinement

Du 15 mars au 16 avril, 289 personnes se sont retrouvées au chômage alors que lors du premier confinement 1 107 personnes ont perdu leur emploi, officiellement.

Les fonctionnaires du ministère du Travail ont eu fort à faire durant le second confinement. Pas moins de 5 150 requêtes leur ont été adressées. On compte aussi 45 courriels et 737 plaintes enregistrées à la suite de différents problèmes recensés. En ce qui concerne les pertes d’emploi, elles peuvent être classifiées en deux catégories. La première comprend les entreprises qui invoquent des problèmes économiques et qu’elles se voient contraintes de minimiser le personnel. 165 plaintes ont été enregistrées sous cette catégorie. Alors que 124 autres personnes se sont retrouvées au chômage pour des fautes professionnelles, comportements jugés scandaleux ou pour leur mauvaise performance.

Par ailleurs, en 2020, lors du premier confinement, le ministère du Travail a consigné les requêtes de 1 107 personnes qui ont perdu leur emploi. Ces chiffres reflètent-ils la réalité ? La question a été posée au président de la Confédération des travailleurs des secteurs publics et privés (CTSP), Reeaz Chuttoo. Il explique la situation. «Durant le premier lockdown, beaucoup de secteurs commerciaux – qui n’ont aucune obligation d’aller devant le Redundancy Board parce qu’ils emploient moins de 15 personnes – ont mis leurs employés à la porte. D’où le chiffre de plus de 1 000 personnes en 2020. Les raisons évoquées sont premièrement que les magasins ne faisaient pas de recettes et, deuxièmement, beaucoup n’ont pas déclaré leurs employés. S’ils avaient gardé ces travailleurs, ces entreprises auraient dû chercher le Wage Assistance Scheme qu’elles n’auraient certainement pas obtenu car elles ne payaient pas le National Pension Fund de leurs employés.»

Par contre, cette année, selon le syndicaliste, ces entreprises n’ont toujours pas repris le travail. «Pour cette année, trois quarts de ces magasins n’ont pas encore repris le travail ou n’ont pas encore embauché de nouveaux personnels. Et puis, il y a les prêts offerts aux petites et moyennes entreprises sans intérêt. Donc, ces employeurs ne veulent pas entrer dans les ‘red books’ de l’État en licenciant du personnel et, en même temps, demander un prêt.» Poursuivant sur l’avenir des employés après ce second confinement, Reeaz Chuttoo souligne que la CTSP a demandé lors de la rencontre prébudgétaire que l’on repousse la clause selon laquelle les entreprises qui ont bénéficié de l’aide de l’État ne peuvent licencier avant juin. «Nous avons demandé que cela soit reporté à décembre.»

Selon lui, en ce qui concerne le licenciement, les entreprises agissent de deux manières. «Un groupe n’arrive plus à travailler. Et un autre qui veut profiter de la récession. Ils veulent licencier ceux qui jouissent d’un bon salaire pour prendre d’autres personnes à moins cher. Certaines de ces entreprises vont même jusqu’à entrer sous administration volontaire et après on les voit ouvrir un autre commerce sous un autre nom.» Le syndicaliste confie aussi que certaines grandes entreprises ont adopté une autre méthode. «Elles licencient leur personnel pour que celui-ci puisse bénéficier du Workfare Programme donc 90 % de leur salaire pendant six mois. Après, ces mêmes sociétés récupèrent ce personnel à nouveau.» Il espère que l’État sera à même de placer des garde-fous afin que cette forme d’injustice cesse.

Il faut aussi savoir que pour la période du 20 mars 2020 au 25 mars 2021, 13 874 personnes ont obtenu une allocation au chômage qui tombe sous l’égide du Workfare Programme.