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Rs 91 m mal placées de la municipalité de Curepipe: Acte criminel ou négligence administrative ?

6 mai 2021, 15:15

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Rs 91 m mal placées de la municipalité de Curepipe: Acte criminel ou négligence administrative ?

On ne sait toujours pas pourquoi la somme de Rs 87 millions avait, dès le départ en janvier 2019, été placée auprès de Banyan Tree Bank, alors que cette dernière affichait des pertes. De plus, la municipalité n’avait aucune raison sérieuse de faire un placement financier à long terme alors qu’il y a tant de projets en attente et de routes défoncées dans la ville lumière. Le plus gros scandale est le non-retrait de cette somme plus les intérêts faisant un total de Rs 91,6 millions à l’échéance en février 2020.

Réprimande pour Rs 91 millions

La CEO de l’époque, F. S. Kiow San, une fonctionnaire, avait refusé de signer la lettre pour ce retrait en février 2020 prétextant l’absence d’approbation du conseil municipal. Alors que cette lettre devait être expédiée presque automatiquement à la Banyan Tree Bank pour que la somme soit transférée vers la SBM, en toute sécurité. Répondant à une question d’Adil Ameer Meea au Parlement le 24 novembre 2020, le ministre Anwar Husnoo annonçait que la CEO a été sanctionnée.

Or, renseignement pris au ministère, pour toute sanction, elle n’a reçu qu’une lettre de réprimande. Ces Rs 91 millions qui risquent de ne jamais revenir dans les caisses de la municipalité ne lui ont valu ainsi qu’une lettre de réprimande et un transfert et personne n’a pensé à chercher à savoir pour quelle raison la CEO a refusé de signer cette lettre et si c’est vrai qu’on lui avait demandé de ne pas signer et qui. C’est pourquoi, selon un conseiller municipal, le ministère des Administrations régionales a été aussi indulgent envers cette CEO pour que cette dernière se tienne tranquille.

Sanction pour n’avoir pas retiré l’argent que l’on n’allait pas recevoir

Mais ce n’est pas tout. Une enquête a été diligentée sur la Financial Controller, Devika Mohabeer. Elle est accusée de n’avoir rien fait bien qu’elle ne pouvait contester l’ordre de sa supérieure, la CEO F. S. Kiow San. C’est le CEO de Pamplemousses, Jean-Francois Dorestan, un homme de carrière qui a été chargé de faire cette enquête.

Selon un conseiller, Dorestan ne pouvait faire autrement que de recommander une sanction contre la Financial Controller qui a donc été rétrogradée. Sa faute, c’est de n’avoir pas inscrit une note à propos du refus de la CEO de signer la lettre. Mais aussi d’avoir pris trop de temps pour envoyer une demande de cotations à diverses institutions financières en vue du replacement de ces Rs 91 millions, exercice qui lui aurait permis de retirer l’argent de Banyan Tree Bank et le placer auprès de la banque choisie. Or, à cette période, Banyan Tree Bank était déjà en souffrance, selon certains.

Après cette mission, Jean-François Dorestan est retourné au conseil de district de Pamplemousses. Des conseillers municipaux se demandent toujours si ce sont simplement des négligences administratives qui ont conduit à cette perte probable de Rs 91 millions ou s’il y a eu connivence entre certains à la municipalité et Banyan Tree Bank. Et l’ICAC qui enquête toujours et qui sert de prétexte aux conseiller Devendranath Bhurosah et maire Hans Marguerite pour ne pas répondre aux questions des conseillers municipaux.

Du côté de la presque défunte Banyan Tree Bank, Mushtaq Oosman, l’administrateur, avait promis dans un mail du 25 janvier adressé aux clients qui attendent le remboursement de leur investissement que «several investors, which have expressed an interest, are in the process of submitting preliminary KYC and due diligence information to the Bank of Mauritius. I shall endeavour to complete the transaction as swiftly as possible…» Plus de trois mois après, rien, «à moins que par ‘swifly’» nous dit une des victimes, «il veuille dire des années».

Sollicité, Mushtaq Oosman nous a répondu : «I have analysed the bids and submitted my report to BoM. The Board will now review my report and the officers will then revert to me.»