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Musée de Mahébourg: victime silencieuse des grosses averses de vendredi
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Musée de Mahébourg: victime silencieuse des grosses averses de vendredi
Ce n’est un secret pour personne que la maison Robillard, qui abrite le musée de Mahébourg est en attente d’une rénovation. Les bardeaux du toit «s’envolent quand il y a des vents violents», se désole le président. Et le toit coule. «Oui, de l’eau de pluie est entrée dans le musée, vendredi. Il a fallu recouvrir des objets avec du plastique.»
Il précise qu’il n’y «a pas eu de dégâts en tant que tel». Vendredi, jour des inondations dans le Sud-Est, «il y avait des employés de service au musée de Mahébourg. Ils ont pu prendre des dispositions». Comme dans une maison, «les employés placent des cuvettes en plastique là où il y a des fuites». Mais l’intensité des pluies de la semaine dernière aurait vite fait déborder les moyens de bord dont dispose le musée.
Le responsable du MMC affirme que bien que «le grenier du musée n’ait pas été inondé, beaucoup d’eau s’est infiltrée du grenier au premier étage». Caractéristique de la maison coloniale qui abrite le musée : les planchers ne sont pas étanches. Désormais, tout dépend du prochain exercice budgétaire. «Nous avons demandé des fonds pour réaliser la rénovation du musée de Mahébourg.» Combien ? Somduth Dulthumun cite le chiffre de «Rs 25 millions. Les travaux devraient durer deux ans. Nous espérons obtenir au moins une partie des fonds durant la prochaine année financière». Il plaide en faveur du sauvetage urgent des «collections d’une valeur inestimable» qui sont conservées au musée de Mahébourg. «Si nous ne recevons pas de dotation budgétaire pour la rénovation, ce sera une catastrophe.»
Cela fait moins d’un an que Somduth Dulthumun a été nommé à la tête du MMC. Il a été désigné président en juillet 2020. «Dans cette rénovation, il y a des responsabilités partagées. Celle du directeur du musée de Mahébourg et celle du ministère de tutelle.» Il rappelle que bien que la rénovation fût attendue, «le musée n’a eu que Rs 2 millions pour commencer des études. Il fallait un montant plus conséquent pour au moins s’occuper du toit. Ce musée coule depuis pas mal de temps, mais le nécessaire n’a pas été fait».
Pour sa part, Yann von Arnim, ancien membre du conseil d’administration du MMC, confie qu’il avait déjà la crainte d’infiltrations d’eau lors du précédent confinement. «Mais le musée est sous surveillance, même s’il est fermé.» Il précise que, comme les fuites sont localisées dans certaines parties du musée, «on déplace les objets. Cela ne coule pas directement sur des oeuvres». C’est surtout «le mur arrière» du bâtiment qui serait affaibli. «En général, rien n’y est accroché.»
Passionné de plongée et d’archéologie sousmarine, Yann von Arnim connaît bien les lieux. Il explique que le grenier du musée de Mahébourg sert à stocker des meubles entre autres. En tant qu’ancien membre du conseil d’administration, il précise que la décision avait été prise de «ne pas fermer les deux musées nationaux en même temps pour rénovation».
C’est donc le musée d’histoire naturelle à Port-Louis qui a été en chantier en premier. Fermé pour travaux en janvier 2017, il a rouvert en août 2019. «Comme il y a eu des problèmes avec l’entrepreneur des travaux à Port-Louis sur la qualité du bois utilisé, cela a retardé la rénovation du musée de Port-Louis d’au moins un an». Conséquence : il n’y a pas eu de suite à l’appel d’offres lancé en 2018 pour la rénovation du musée de Mahébourg.
Quand le tour du musée d’histoire nationale est enfin arrivé pour des réparations, «on a eu une année d’élections (NdlR, les élections générales du 7 novembre 2019) suivi par une première année de Covid-19 en 2020, puis une seconde année de Covid-19. Il n’y a pas de sous pour la rénovation». La précédente dotation budgétaire a servi pour «de petites interventions. Je sais que les temps sont durs mais à un moment donné, le musée de Mahébourg doit devenir une priorité».
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