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Mayotte: après la mort de deux lycéens, les élèves manifestent leur colère

19 avril 2021, 22:59

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Mayotte: après la mort de deux lycéens, les élèves manifestent leur colère

 

Des centaines de lycéens se sont réunis tôt lundi à Mayotte, département français de l'Océan indien, pour crier leur soif de "justice" après la mort de l'un des leurs, jeudi, une semaine après l'attaque fatale d'un autre lycéen dans le nord de Mayotte.

«Justice ! Justice ! Justice !», a entonné la foule d'environ 500 personnes rassemblées dans la commune de Mamoudzou (Nord Est), selon la police, en agitant le poing ou des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Mayotte n'est pas une île de guerre», «On veut la paix», ou encore «Bassi ivo», «ça suffit», en mahorais, l'une des principales langues de ce département français.

D'autres arborent un t-shirt où ils ont griffonné «Justice pour Momix», le surnom de leur camarade de 17 ans, Ambdoullah, élève en seconde, décédé jeudi des suites d'une agression à un kilomètre de son établissement.

Cinq jeunes élèves du lycée Bamana ont été mis en examen dimanche pour assassinat et sont détenus au centre pénitentiaire, a indiqué le procureur. Les suspects ne sont pas connus de la justice et sont parfaitement insérés.

«Momix, c'était un camarade de classe, on sortait d'EPS (Education physique et sportive) et il s'est fait tuer. En plus, on l'avait déjà frappé une fois avant ça et voilà, maintenant, il est mort», dénonce Saida Ousseni, une élève de 16 ans présente dans le cortège.

Une semaine avant l'agression de Momix, des échauffourées devant l'établissement avaient conduit le proviseur et le rectorat (représentant du ministre de l'Education) à confiner les élèves, dans la crainte d'intrusions.

Selon les premiers éléments de l’enquête, ce meurtre s'inscrit dans le cadre de violences récurrentes entre jeunes des quartiers de Cavani et Doujani à Mtsapéré, localité de la commune de Mamoudzou.

Une semaine avant la mort de Momix, Miki, un autre lycéen de 17 ans était tué sur le chemin entre son lycée et le bus scolaire, dans une autre localité de l'île.

La mort de deux lycéens en l'espace d'une semaine fait craindre de nouveaux blocages dans ce département en proie à des violences urbaines qui touchent souvent les abords des établissements scolaires. 

Au lendemain de la mort d'Ambdoullah, une dizaine de voitures a été incendiée à Doujani, quartier dont seraient issus les suspects.

En 2018, une grève générale qui avait paralysé l'île pendant trois mois avait débuté avec un droit de retrait dans un lycée du centre, après des caillassages et bagarres entre bandes rivales.