Publicité

Au château de Windsor ou au pub «Duc d'Edimbourg», l'hommage des Britanniques au prince Philip

17 avril 2021, 21:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Au château de Windsor ou au pub «Duc d'Edimbourg», l'hommage des Britanniques au prince Philip

Avec des fleurs déposées au château de Windsor ou au palais de Buckingham, voire pour certains avec une pinte dans un pub portant son nom, les Britanniques ont rendu hommage samedi à l'époux de la reine, le prince Philip.

Dans un village près de la résidence royale où le prince s'est éteint et a été inhumé, le pub «Duke of Edinburgh» (duc d'Edimbourg) a disposé à son entrée une ardoise marquée de l'inscription «RIP Prince Philip» (Repose en paix prince Philip) et accueille le public pour la retransmission des obsèques.

S'il n'est venu exprès pour l'occasion, Jeffrey Role, 70 ans, ne réalise qu'une fois sur place que sa sortie au pub coïncide avec les funérailles: «Nous boirons une pinte à sa mémoire !»

Bientôt ne résonnent plus sous la tente du «beer garden» que les marches militaires, les coups de canon et le son de cloches, en direct de Windsor. C'est la minute de silence: on n'entend plus que le chant des oiseaux. 

Chaque client observe religieusement la consigne, même à une table de jeunes plutôt critiques envers le prince.

Le public a été appelé à ne pas se rendre au château, où le prince Philip a passé ses derniers jours avec la reine, avant de mourir le 9 avril à l'âge de 99 ans.

Nombreux sont ceux que la consigne n'a pas dissuadés, notamment dans la rue commerçante de Windsor, non loin du château, bouquet à la main sous un ciel sans nuage.

«Un homme extraordinaire nous quitte, tout le pays est tellement triste», explique à l'AFP Maggy Kaplar, 45 ans, estimant que ce sentiment est plus marqué encore à Windsor car «c'est pour nous un adieu à l'un de nos voisins».

Nombre de magasins ont affiché en devanture des photos du prince Philip, accompagnées d'un appel à observer une minute de silence pour le début des obsèques.

«Serviteur de l'Etat»

Pour Ieuan Jones, 37 ans, venu de Cardiff, le prince Philip était «un homme fort, un véritable héros». «Je ne m'en remets toujours pas, c'est vraiment dommage qu'à cause de la pandémie, on ne puisse pas rendre un hommage plus large à l'homme exceptionnel qu'il était».

Levée avant l'aube pour prendre depuis Londres le premier train pour Windsor, l'artiste satirique Kaya Mar porte sous le bras une grand portrait de Philip, une toile cette fois-ci sans la moindre moquerie: «Quand j'ai appris la nouvelle, je l'ai peint tout de suite, parce que je l'aimais, c'était un serviteur de l'Etat de longue date. Il manquera au pays, il manquera à l'institution» qu'est la monarchie.

A Londres, Roger Brackin, un analyste de 63 ans, a loué la démarche de la famille royale à se conformer aux règles sanitaires contre le coronavirus: «D'autres gens qui ont perdu un membre de leur famille ont dû s’accommoder de ces contraintes, je suis ravi qu'ils s'y soient pliés».

Santosh Sing, cheffe cuisinière de 57 ans, s'est rendue dès 9H00 devant le palais de Buckhingham, en plein coeur de la capitale britannique.

«On ne trouve pas cet apparat partout dans le monde, j'en suis fier, j'aime tout là-dedans», souligne cette native de Cardiff (Pays de Galles). «C'est triste, parce qu'avec le temps tout ça changera pour une autre ère».

Pour Stewart Duncan, un cheminot de 22 ans venu rendre hommage au prince Philip à Buckingham palace, ce samedi est un jour de peine après une année éprouvante pour le pays, qui déplore plus de 127.000 du coronavirus. «On a réalisé l'importance d'être là, les uns avec les autres, quand les temps sont difficiles».

Chris Davies, 39 ans, qui a servi dans la Royal Navy, s'inquiète lui pour l'avenir de la monarchie «quand la reine s'en ira«. «Comme quand Alex Ferguson a quitté Manchester United», compare-t-il, en référence au déclin du club après le départ de son célèbre manager. A ses yeux, «le respect dont jouit la reine à travers le monde, personne d'autre ne peut en bénéficier».