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Covid-19: la laborieuse recherche de l’origine du virus actuel se poursuit

17 avril 2021, 18:00

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Covid-19: la laborieuse recherche de l’origine du virus actuel se poursuit

Les autorités attendent toujours le résultat du séquençage de 150 échantillons envoyés en Afrique du Sud. Il manque encore beaucoup d’informations pour retracer son origine. Faute d’avoir réalisé des tests sérologiques autour des patients considérés comme des pistes au début de cette vague, la recherche du patient zéro est beaucoup plus vaste.

Depuis l’apparition du virus dans la communauté, ce 5 mars, la question de l’origine du virus se pose. Est-ce un variant ? Ou l’original ? D’où vient-il ? Qui l’a répandu dans la communauté? Plus d’un mois après, alors que les cas dans la communauté diminuent de façon conséquente pour l’heure, il n’y a toujours pas de réponse à la question. Pourquoi ?

Avant de déterminer qui est le patient zéro, il faudrait savoir quelles sont les spécificités du virus qui circule à Maurice. Pour l’heure, les autorités ne sont pas en présence d’assez d’informations pour affirmer son origine, d’où vient-il et, encore moins, qui est le premier patient qui a infecté les autres dans la communauté.

Est-ce qu’on le saura un jour ? Selon la Dr Catherine Gaud, l’espoir réside dans les 150 échantillons des cas importés et locaux qui ont été envoyés deux semaines de cela au National Institute of Communicable Diseases (NICD), en Afrique du Sud, pour le séquençage complet. «J’espère que le rapport sera informatif», comment-et-elle, précisant toutefois que le travail ne sera pas facile. Il nous revient que les autorités espèrent découvrir, avec les résultats de ce lot, qui a été le premier patient arrivé à Maurice avec le virus qui circule dans la communauté. La suite logique sera alors d’établir comment il a échappé à la quarantaine pour se répandre.

Une option pour retracer le patient zéro aurait été de réaliser des tests sérologiques autour des patients considérés comme des pistes au début de cette vague, notamment l’homme décédé à son retour de l’Inde en janvier, le pilote testé positif ou, encore, le cas atypique qui avait été soigné à l’ENT à son retour d’Australie, en novembre, mais qui a été testé positif à nouveau par la suite. Si des anticorps avaient été détectés chez leurs proches, cela aurait signifié qu’ils ont été infectés par le Covid-19 et les pistes de recherche du premier patient se seraient rétrécies.

Mais avec la campagne de vaccination qui a débuté, cette option ne tient plus. Si ces proches ont été vaccinés, il sera impossible de déterminer de quand datent les anticorps, car il se peut que ceux produits par la vaccination, surtout avec le Covaxin, soient similaires à ceux créés en réaction à l’infection. Puis, avant tout, il faut le séquençage des virus de ces patients pour déterminer si c’est le même virus qui les avait infectés qui circule.

Mais même si l’origine du virus et sa provenance n’ont pas été déterminées, la Dr Catherine Gaud est catégorique sur un point : «Ce n’est ni le variant sud-africain, ni l’anglais ni le brésilien.» Le virus, dit la conseillère du Prime Minister’s Office (PMO), n’est pas une souche connue et pas très répandue dans le monde.

Un autre fait établi, poursuit-elle, est que cette souche touche un peu plus les jeunes. «Les très jeunes, voire les bébés», précise la Dr Gaud.

Le virus actuel est moins virulent, dans le sens où il occasionne un très faible nombre de cas symptomatiques et ne semble pas entraîner la perte du goût et de l’odorat. Ces informations ont été déterminées sur un constat de la situation et non sur les informations génétiques obtenues jusqu’à l’heure.

Pas de changement dans la gestion

Les informations recherchées sont importantes pour comprendre la seconde vague. «Mais cela ne changera pas la manière de gérer la situation», affirme le Dr Zouberr Joomaye, porte-parole du National Communication Committee.

Par ailleurs, la recherche d’informations sur la genèse de cette seconde vague n’a pas débuté avec l’envoi de ces 150 échantillons. Pour rappel, le 10 mars, le Dr Kailesh Jagutpal avait révélé qu’un premier lot de 40 échantillons avait été séquencé par un laboratoire local et envoyés par la suite en Afrique du Sud pour une contrevérification. «Les résultats ne correspondent pas vraiment aux résultats du laboratoire sud-africain. Nous n’attendons plus de résultats du laboratoire local», ajoute la Dr Catherine Gaud. Lors d’une des conférences de presse, la seule information concernant ce premier lot qui avait transpiré est que le virus qui sévit actuellement est de la souche 20B, catégorisation trop vague pour déterminer quoi que ce soit.

Quand pouvons-nous espérer voir la lumière au bout du tunnel ? La Dr Catherine Gaud avance que les résultats des 150 échantillons devaient être reçus mercredi dernier, mais le NICD a pris du retard. L’organisme n’a communiqué aucune nouvelle date pour leur soumission, mais les autorités espèrent qu’ils tomberont en début de semaine prochaine. «En médecine, tant qu’on ne sait pas, il vaut mieux le dire clairement, et ne pas faire qu’une seule hypothèse», rajoute-t-elle.