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Administrations régionales: les élections municipales pas de sitôt

16 avril 2021, 17:45

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Administrations régionales: les élections municipales pas de sitôt

L’opposition se prépare pour les élections municipales tandis que le gouvernement demeure imperturbable. La position du MSM et de ses alliés peut s’expliquer par le fait qu’il est fort probable que ces élections n’aient pas lieu cette année, du moins pas avant le mois de juin. Avant la cassure de l’entente de l’opposition, le MMM, le PMSD, le PTr et le Reform Party se penchaient déjà sur une formule d’alliance pour ces élections parlant même d’un partage de ticket «équitable», persuadés que les citadins seraient appelés aux urnes avant juin. 

Cependant, deux facteurs démontrent que les municipales ne sont pas pour bientôt. D’après l’article 11 de la Local Governement Act de 2011, les élections municipales doivent se tenir chaque six ans. Après la promulgation de cette loi, les élections ont eu lieu en 2012 et les prochaines étaient prévues pour 2018. 

Toutefois, il y a eu un changement quand le MSM est arrivé au pouvoir en 2014. Profitant de la vague de popularité, il a amendé la loi pour tenir les élections municipales en 2015 au lieu 2018 tout en gardant un mandat de six ans pour les élus, mais le gouvernement a ajouté quelques clauses à la loi. La section concernant la tenue des élections se lit comme suit : «held in 2015 and thereafter every 6 years or in such other year». D’après Radhamohun Beeharry, ancien chief excutive ayant dirigé des villes et le conseil du district de Rivière-du-Rempart, la donne a changé quand l’alliance Lepep a ajouté “or in such other year” qui n’était pas dans la loi d’origine. «Le gouvernement n’est pas obligé de tenir les élections municipales en 2021. Le Premier ministre peut les organiser l’année prochaine par exemple. Bien sûr, officiellement, c’est le président de la République qui doit communiquer la date de ces élections», explique-t-il. 

Cependant, l’ancien député du MMM, Veda Balamoody, qui est également avocat, a une autre interprétation de la loi. «Les élections doivent se tenir cette année. S’il ne le fait pas, le principe veut que le Premier ministre passe par le Parlement pour tout changement», explique l’ancien député. 

Par ailleurs, d’après un observateur politique, même si le gouvernement avait l’intention d’organiser les élections municipales avant juin 2021, la conjoncture sanitaire et sociale ne le permet pas. D’abord, ce n’est que le 1er mai que le gouvernement pourra mettre fin au confinement et s’il est maintenu, aucun candidat ne pourra faire campagne pendant le mois de juin. «Même s’il n’y a pas de confinement, ce sera difficile d’organiser les activités politiques avec les risques sanitaires», déclare-t-il. 

De plus, rappelle notre interlocuteur, entre le 1er et le 14 mai, des Mauriciens seront toujours en période de Ramadan. «Après le Ramadan, il y aura la présentation du Bugdet en juin. Pendant trois semaines, les députés devront prendre part aux débats budgétaires. On voit mal les ministres quitter le Parlement pour prêter main-forte aux candidats de l’alliance au pouvoir. Autant de raisons qui démontrent que les élections ne sont pas pour le mois de juin», observe-t-il. 

Nous avons sollicité le ministère des Administrations régionales. On nous a fait comprendre que seul le Premier ministre, Pravind Jugnauth, peut décider quand il annoncera les élections.