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Campagne de vaccination: le casse-tête russe

14 avril 2021, 11:43

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Campagne de vaccination: le casse-tête russe

Hier, mardi 13 avril, 100 000 doses du vaccin chinois Sinopharm ont débarqué à Maurice. Cette nouvelle cargaison permettra la vaccination de 50 000 personnes supplémentaires. Mais par la suite, aucune garantie n’a été obtenue quant à la livraison d’autres doses de vaccins. Qu’en est-il des 1 250 000 du vaccin russe ?

Les déclarations concernant les 1 250 000 doses de Spoutnik que Maurice doit recevoir sont pour le moins erratiques. Entre les affirmations du ministre de la Santé au Parlement, le Premier ministre qui dit son contraire, toujours à l’Assemblée nationale, et les conférences de presse où le flou plane, il semble que personne ne sait quand la cargaison va arriver.

Tout commence le 19 février, avant que les premiers cas locaux soient détectés. Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Santé annonce que Maurice a commandé 250 000 doses du vaccin Spoutnik. Mais il avait précisé, à cette date, que les modalités n’avaient pas encore été finalisées, donc, aucune date de livrai- son n’était disponible.

Puis, le 5 mars, les cas locaux apparaissent, le pays passe en confinement, la campagne de vaccination s’accélère. Des cargaisons de Covaxin, de Sinopharm, de PfizerBioNtech et de Johnson & Johnson sont annoncées au Parlement, le 23 mars, mais toujours aucune date. Ce jour-là, Kailesh Jagutpal s’est voulu rassurant et a affirmé que la Russie avait non seulement accepté de livrer 250 000 doses de leur vaccin «double shot», mais avait aussi agréé à mettre 1 250 000 vaccins à la disposition de Maurice.

Quand ? La réponse a été donnée par le Dr Joomaye lors de la conférence de presse le même jour. «Enn prémié kargézon dé 250 000 doz, li posib ki li pou rant Moris dan dé à trwa sémenn», at-il dit. Mais le lendemain, le Dr Kailesh Jagutpal, lui, tient un discours, un peu plus nuancé. Les démarches ont été entamées, les autorités russes ont déjà officialisé la commande. «À partir de là, nous attendons que les autorités russes mettent le vaccin à notre disposition. Nous ne savons pas combien de temps cela prendra.»

Deux semaines après, si l’on s’en tient aux déclarations de Pravind Jugnauth lors de la le mardi 6 avril dernier, il semblerait que la donne ait changé. Il n’est plus question de Spoutnik. Ou d’aucun autre vaccin d’ailleurs. «Je dois dire, à part les vaccins qu’on a eus, AstraZeneca de l’Inde, Covaxin de l’Inde, on va recevoir les vaccins Sinopharm de la Chine. Nous avons reçu une petite quantité de l’initiative de Covax, quelque 24 000. Évidemment, à ce stade, on n’a pas de garantie ferme qu’on aura d’autres vaccins. On est en train de faire des démarches et j’espère que celles-ci aboutiront et qu’on aura, donc, d’autres vaccins en temps et lieu pour pouvoir continuer à poursuivre notre campagne de vaccination», a répondu le Premier ministre à une question supplémentaire du leader de l’opposition.

Sommes-nous déjà dans une situation de rupture, donc ? Ou allons-nous vers cela ? La question a été posée au NCC le lendemain de la PNQ, soit le 7 avril. Non, a répondu le ministre. Mais, par la suite, il n’a pas élaboré et a expliqué que les vaccins ont une date d’expiration et que la campagne se poursuivra au fur et à mesure que d’autres cargaisons arrivent. Alors que le matin même, le Premier ministre avait affirmé qu’à «ce stade, on n’a pas de garantie ferme qu’on aura d’autres vaccins».