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Sinopharm: les 100 000 doses du vaccin chinois atterrissent à Maurice

14 avril 2021, 10:04

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Sinopharm: les 100 000 doses du vaccin chinois atterrissent à Maurice

La Chine a fait un don de 100 000 doses du vaccin Sinopharm à Maurice. La cargaison a atterri à Maurice dans la soirée d’hier, mardi 13 avril. Selon Alan Ganoo, ministre des Affaires étrangères, Maurice a commandé 500 000 doses du vaccin de la Chine et elles seront livrées dans les mois à venir. Cependant, au Parlement, le Premier ministre lui, avait affirmé que cette cargaison est la dernière confirmée du pays et qu’il n’y a aucune garantie pour les prochaines livraisons.

Que sait-on du vaccin ?

C’est le mercredi 30 décembre, soit un an après la découverte du Covid-19, que le groupe chinois Sinopharm a annoncé que son vaccin contre le Covid-19 était «efficace à plus de 79 %». Il s’agissait du premier pharmacien chinois à communiquer des chiffres concernant un vaccin en préparation. Depuis le samedi 10 avril, le vaccin est sujet à controverse car un haut responsable chinois a concédé le fait que l’efficacité des vaccins chinois contre le Covid-19 était «peu élevée».

Fabrication

Le Sinopharm, mis au point à Pékin par le laboratoire CNBG, est conçu de manière classique. C’est-à-dire, le virus lui-même est utilisé comme élément principal pour fabriquer les anticorps et entraîner l’immunité protectrice. Toutefois, le virus est inactivé à l’aide de produits chimiques. Le vaccin chinois sera le deuxième vaccin inactivé utilisé dans la campagne de vaccination nationale après le Covaxin de l’Inde.

Deux doses

Comme le Covishield et le Covaxin, le vaccin Sinopharm se compose de deux doses distinctes de 0,5 ml chacune. Mais contrairement aux deux premiers nommés, l’écart entre les deux doses est inférieur, soit entre deux et quatre semaines.

Efficacité

Selon les concepteurs de vaccins de Pekin, le Sinopharm assure «100% de protection contre les formes graves de la maladie». Sur sept pays où les essais cliniques ont été effectués, Sinopharm a annoncé un taux d’efficacité s’élevant à 79,34 %. À ce jour, aucun effet indésirable grave n’a été rapporté.

Utilisation

Comme l’AstraZeneca et le Covaxin, le Sinopharm est facile à manipuler car les doses peuvent être stockées dans un environnement ou la température est comprise entre 2 et 8 degrés Celsius. Depuis janvier, des accords commerciaux ont été signés avec plus de 30 pays pour l’utilisation du vaccin Sinopharm. Plus d’une cinquantaine de pays, dont Maurice, ont reçu des dons de doses. Les Seychelles ont utilisé le vaccin chinois dès janvier en vue d’atteindre l’immunité collective tant attendue par les pays à travers le monde. En février dernier, la Hongrie est devenue le premier d’Europe à autoriser l’administration du vaccin. En Afrique, l’Égypte, les Comores, le Sénégal, le Zimbabwe, entre autres, ont reçu leurs livraisons chinoises.

Controverse

Tout est parti d’une déclaration faite par un scientifique chinois de haut vol samedi dernier lors d’un colloque à Chengdu. Alors que la Chine distribue activement des centaines de millions de doses à travers le monde, George Gao Fu, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a concédé publiquement que les vaccins inactivés ont une efficacité «relativement faible» en comparaison aux vaccins de type ARN. Aussitôt cette déclaration faite et reprise sur les réseaux sociaux, les autorités chinoises ont censuré tous les mots-clés y relatifs. La presse officielle chinoise a ensuite indiqué que les propos de George Gao Fu avaient été «mal interprétés». D’autant que le mois dernier, les experts de l’OMS ont soutenu que les vaccins ont «démontré leur sûreté et leur bonne efficacité contre le Covid-19 lorsque le malade présente des symptômes».

Contacté par l’express, le Dr Laurent Musango souligne que l’OMS est engagée dans le processus d’accréditation du vaccin Sinopharm. Selon le représentant de l’organisation à Maurice, ce sera «une réalité dans les semaines qui suivent». Il ajoute que toutes les publications faites à ce sujet ainsi que tous les avis scientifiques crédibles sont pris en compte lorsque l’organisation régit ses recommandations provisoires sur n’importe quel vaccin.

En revanche, dit-il, ce n’est pas à lui de décider si l’administration du vaccin à Maurice doit attendre ou pas une homologation du vaccin de l’OMS. «Ça reste la prérogative du Premier ministre.» La décision de l’OMS est toutefois toujours attendue sur l’homologation de Sinopharm.