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Sur la route des Jeux: le breaking aux JO en 2024, «ça va être stylé!» pour Mounir

11 avril 2021, 17:25

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Sur la route des Jeux: le breaking aux JO en 2024, «ça va être stylé!» pour Mounir

 

Pour Mounir, pas de JO cet été à Tokyo, mais en 2024 à Paris où le breaking, une danse au sol très rythmée issue de la culture hip-hop, fera son entrée au programme olympique. «Ça va être stylé !», s'enflamme le "bboy" (pratiquant de breaking) de 24 ans.

Jusqu'aux Jeux de Paris en 2024, Mounir raconte à l'AFP son parcours. Dans ce premier épisode, il parle de son mode de vie autour du breaking, de son nouveau statut de sportif de haut niveau, de sa vie d'intermittent du spectacle et de son rêve olympique inattendu.

«Etre bboy, c’est faire partie d’une culture, la culture hip-hop, c’est un style de vie, écouter un certain type de musique, baigner dans une atmosphère. On retrouve un peu ça dans les clips vidéo, ceux qui tournent sur la tête grossièrement, mais c’est une danse qui se base plutôt au sol».

«Un vrai bboy a le mode de vie. Il commence par écouter du rap, français ou américain, il pense entraînement, il va faire des battle (duel en compétition), ce que la culture hip-hop a ramené, c’est le partage, la transmission. C’est aussi la débrouillardise, parce que c’est né dans la rue, on s’est fait dans les rues, maintenant ça a changé, mais les premières générations c’était dans les rues».

«Ca aurait pu ne pas être aux Jeux olympiques, mais ça l’est et c’est cohérent avec notre ère et la discipline, ça rajeunira les Jeux olympiques, ça va attirer une nouvelle audience. Je pense que ça va ramener de la fraîcheur, c’est bête mais simplement ça va être stylé ! Il y aura ce côté aussi musique, je ne sais pas quel autre sport a ça. C’est un art et ça restera un art, mais il y aussi ce côté sportif, avec les battle mises en place presque tous les week-end. Le breaking a pris beaucoup d’ampleur. Il y a un vrai public, nombreux, c’est pas une petite niche, c’est une grande niche !»

«Je voulais juste danser»

«Des gens disent que les Jeux ça va dénaturer le breaking, d’autres pensent que c’est bien. Moi je ne pense pas que ça va dénaturer le break. C’est tous les quatre ans, pas tous les week-ends. Et peut-être que ça ne va durer que pour 2024, peut-être que ça va mal se passer, que ça ne sera pas aussi intéressant que ça pour le CIO, et qu’en 2028 y aura pas, on ne sait pas. Donc c’est là, et on en profite».

«Moi maintenant, je suis entré sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau, j’ai accès à différents structures comme l'Insep. Via mon statut je peux faire des demandes de bourse et d’aides financières pour pouvoir me consacrer qu’à ça, à mes entraînements et la performance».

«Je suis aussi intermittent du spectacle, c’est le seul moyen en tant que danseur de gagner de l’argent et de vivre de ça. Sur les compétitions, si tu gagnes une battle, tu peux avoir 200, 300 euros. Je jongle avec ma carrière en tant que danseur dans une compagnie de danse».

«Et j'ai aussi assuré mes arrières au cas où, je suis diplômé en chimie. Les Jeux, je n'y avais jamais pensé avant. Moi je voulais juste danser ! Je ne m’étais pas vraiment posé de questions, je vivais juste la chose. Je ne m’y intéressais pas».

«Ça fait longtemps d'ailleurs que je n’ai pas regardé les Jeux olympiques, mais là, je vais regarder les Jeux de Tokyo, je vais pouvoir me dire: Peut-être que je serai à leur place. Ça va me permettre de rêver, de me dire que je peux le faire. En 2024, je pourrai me dire: j’ai vu l’autre remporter la médaille il y a trois ans, en 2021, maintenant en 2024, c’est à moi !Je vais regarder et rêver en espérant y être un jour».