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Ces artistes en panne d’allocation aux «self-employed»

8 avril 2021, 22:08

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Ces artistes en panne d’allocation aux «self-employed»

Alors que les concerts sont confinés sans aucune visibilité sur une éventuelle levée d’interdiction, le secteur musical, en manque de revenus, crie ses difficultés. À cela s’ajoute le fait de ne pas obtenir l’allocation de Rs 10 000 destinée aux travailleurs indépendants.

«Dans tout ce que les autorités ont prévu, il n’y a rien pour les artistes.» Constat sans appel de Bruno Raya, auteurcompositeur-inter prète, producteur et organisateur de spectacles. «On parle de tous les secteurs, sauf de celui de la musique, alors que nous sommes confinés et que personne ne sait quand nous pourrons reprendre nos activités et retrouver notre gagne-pain.» Il est d’autant plus remonté qu’il fait partie des artistes n’ayant pas obtenu les Rs 10 000 d’allocation destinée aux self-employed. «L’année dernière non plus je n’ai pas obtenu cette aide de l’État», affirme-t-il.

Bruno Raya déplore que «ce qui est tenu en compte, c’est seulement les rentrées d’argent sur notre compte sans prendre en compte toutes les dépenses encourues». Exemple : pour une récente édition du Festival International Kreol, «j’ai touché un cachet de Rs 50 000, mais au final seules Rs 6 000 me sont revenues, une fois tous les frais payés». Les tracasseries de la paperasserie pour justifier toutes les dépenses, ajoute-t-il, «nous mettent dans l’embarras. On rentre dans toutes sortes de détails sans reconnaître que nous sommes des citoyens qui payons la taxe comme les autres catégories de travailleurs».

Le session musician, arrangeur et producteur Chris Joe Clair explique, pour sa part, que si l’an dernier il a bien reçu les Rs 5 200 mensuelles destinées à ceux qui sont à leur propre compte, cette année, il n’a encore rien vu venir. Le responsable d’Otentik Groove avance que l’avenir s’annonce sombre pour le secteur musical. «Plusieurs musiciens n’ont pas non plus eu le WAP pour bouger vers des studios d’enregistrement.» Le tout dans une industrie qui «avant même le premier confinement prenait déjà l’eau. Tou dimounn rod bann lamizik kado. Zot al lor YouTube et ne vont pratiquement plus chez les disquaires. C’est toute une chaîne qui s’est brisée». Une chaîne de musiciens freelance «parce que nous ne pouvons pas leur assurer un salaire régulier».

Prestations en live

La planche de salut d’Otentik Groove : des prestations en live. Après le premier confinement, «nou finn gagn boukou zwe», confie Chris Joe Clair. «Ce n’était pas tous les jours, mais au moins les vendredis et les samedis. Ti pe kapav debat.» Il pense notamment à la scolarité de ses quatre filles, dont l’aînée aura bientôt 18 ans. «Bien sûr, la maladie empêche les contacts et les foules. Mais tant que ce sera comme ça, le secteur musical sera en danger.» Malgré tout, Chris Joe Clair affirme mettre à profit le confinement pour travailler sur un prochain album de Jason Heerah.