Publicité

La semaine décryptée

4 avril 2021, 14:52

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La semaine décryptée

Lundi 29 mars

De nature, le Mauricien est rebelle

Durant le week-end du 27-28 mars, quelque 2 500 Mauriciens ont été interpellés pour non-port du masque et 4 500 pour avoir enfreint les restrictions sur les déplacements.

Malgré les sévères peines prévues pour les actes de violation des différents règlements promulgués pour limiter la propagation du Covid-19, les Mauriciens continuent de défier les autorités. Certains se voient dans l’obligation de se déplacer mais d’après les règlements, on laisse passer ceux qui se rendent à l’hôpital pour des soins ou des médicaments. D’après différents rapports de la police, on a aussi arrêté ceux qui violent les règlements car ils sont impliqués dans le trafic de drogue ou ils sont des consommateurs en manque.

Les autorités brandissent systématiquement la menace d’amende qui pourrait même atteindre Rs 500 000 et une peine d’emprisonnement de cinq ans pour les infractions. Ces peines sévères n’ont, semble-t-il, pas d’effet de dissuasion sur ceux qui ont l’esprit rebelle car elles ne seraient pas réalistes. En effet, si les autorités avaient mis en place un système d’amende de quelques milliers de roupies à être payée sur le champ et d’immobilisation de véhicules en faute, les Mauriciens auraient mieux saisi le risque encouru par des déplacements inutiles ou suspects en cette période de confinement.

Mardi 30 mars

Examens maintenus, donc thèse machiavélique…

Normalement le mardi, quand le Parlement siège, c’est le speaker Sooroojdev Phokeer qui domine l’actualité. C’est ce qu’il a fait d’ailleurs. Mais ce mardi 30 mars, un important événement s’est produit dans le pays. Il s’agit des tout premiers examens du National Certificate of Education (NCE).

Ces examens nationaux sont destinés aux élèves de grade 9. Le gouvernement a tout simplement ignoré toutes les propositions faites pour que ces épreuves soient renvoyées en raison du grave risque d’infection au Covid-19 auquel s’expose tout le pays. Le fait que les collégiens soient en congé forcé depuis le 10 mars, donc privés de l’opportunité de discuter des examens avec les profs et de se préparer pour les épreuves, a aussi été avancé comme argument pour faire renvoyer ces examens.

Pour une fois dans l’histoire des examens à Maurice, des étudiants et leurs parents ont vécu des moments d’intense stress en raison du danger du Covid-19. Et c’est dans cette atmosphère de profondes inquiétudes que quelque 14 200 jeunes ont été invités à donner le meilleur d’eux-mêmes pour les premiers examens du NCE.

L’obstination du gouvernement a aller de l’avant quand même avec ces examens a fini par donner lieu à plusieurs hypothèses, dont celle d’une opération liée justement au Covid-19. On a allégué que le gouvernement a voulu que ces élèves servent de cobayes pour être infectés lors de leur déplacement et leur participation aux examens pour que par la suite ils contaminent leurs parents et leur entourage. Le gouvernement chercherait à créer des conditions pour que se déclenche le phénomène d’immunité collective. Ce concept veut que quand se produit une infection massive, un réflexe immunitaire se développe, ce qui met la population non-infectée à l’abri, le virus étant rendu inefficace.

Mercredi 31 mars

Le confinement étendu

Ceux qui s’attendaient à la levée du confinement en cette nuit du 31 mars ont été profondément déçus. C’était le soir où le gouvernement devait annoncer l’après-31 mars 2021.

Ceux qui souhaitaient que le confinement soit maintenu en raison de l’accroissement du nombre de cas d’infection au Covid-19 n’ont pas bien compris ce que le gouvernement cherchait à faire. Comme lors de l’allocution du Premier ministre le 23 mars, ce fut un exercice de communication complètement raté. C’est après coup qu’on a réalisé que le confinement était étendu pour un mois encore.

Finalement, outre l’ouverture des salons de coiffure, rien ne changeait dans l’essentiel pour les Mauriciens car malgré les grandes annonces, plusieurs secteurs d’activités économiques restaient fermés en raison du retard dans la livraison des Work Access Permits (WAP).

Depuis début avril on assiste à de nombreuses récriminations de la part de la classe des affaires. Il se peut que le gouvernement cherche délibérément à retarder l’octroi des WAP afin de soutenir le confinement. Il se peut aussi que dans le climat de corruption qui prévaut dans le pays, certains cherchent à favoriser des opérateurs économiques qui leur sont proches aux dépens des autres et cela en contrôlant le robinet du WAP. Par exemple, en fermant les marchés, ce sont les marchands de légumes et les planteurs qui sont pénalisés.

Jeudi 1er avril

Hitler, prix Nobel de la paix

Ce jeudi 1er avril s’est posée la question du nombre réel de décès liés au Covid-19. D’après la balayeuse de mines du gouvernement, la Réunionnaise Catherine Gaud, on meurt toujours d’autres causes que du Covid-19. Ainsi, d’après la Dr Gaud, le Mauricien Vinay Ramjit est mort de complications cardiovasculaires et surtout pas du Covid.

D’après le facebooker Rajen Valayden, si on suit la logique Gaud, le mahatma Gandhi serait mort de froid et non des suites des blessures causées par les balles tirées par l’assassin Nathuram Godse. Toujours d’après cette logique, on ne pourrait blâmer Adolf Hitler pour les six millions de Juifs tués sous son administration. Ces pauvres Juifs seraient morts de famine, de froid ou encore d’insuffisance respiratoire. Ce qui pourrait même faire valoir à Hitler le prix Nobel de la paix – à titre posthume évidemment.

Vendredi 2 avril

Nouvelles zones rouges

L’événement du vendredi 2 avril aura été le label zone rouge collé sur un certain nombre de villages dans le Sud-Ouest. Ainsi, les grands villages de Chamouny, Chemin-Grenier et Surinam se trouvant dans la circonscription n° 14 de même que les localités avoisinantes de Riambel et Rivière-des-Galets se retrouvent en zone rouge. Sans mentionner Chamarel.

Avec autant de zones rouges dans le pays, on se demande si les ressources en policiers et personnel médical seraient suffisantes si de grandes villes comme Quatre-Bornes, Beau-Bassin-Rose-Hill et Port-Louis sont ajoutées à cette liste.

D’ailleurs, fait-on remarquer, avec le nombre de cas enregistrés dans la ville de Quatre-Bornes, cette ville aurait dû être placée en zone rouge. Mais Quatre-Bornes zone rouge poserait un sérieux problème vu le grand nombre de fonctionnaires et de cadres du secteur privé qui vivent dans cette ville. Aussi la résidence du président du pays se trouve à Quatre-Bornes de même que le bureau du vice-président.