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Didier Samfat: « La self-défence n’est qu’une partie restrictive du karaté »

28 février 2021, 04:26

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Didier Samfat: « La self-défence n’est qu’une partie restrictive du karaté »

Avec l’émergence de tant d’arts martiaux aujourd’hui, beaucoup se demandent si le karaté a pour seul but d‘apprendre à se défendre. Selon Didier Samfat, président de la JKA Mauritius,  la pratique de cette discipline d’origine japonaise tend plutôt au développement personnel. Comme le prône la Japan Karate Association (JKA) Mauritius.

Didier Samfat (à g), président de la 'JKA Mauritius' et
Koichiro Okuma, ‘chief instructor de la JKA’,  à Côte d’Or

En tant qu’art martial, le karaté ne doit-il pas d’abord servir à se défendre ?
Souvent on peut avoir une incompréhension des arts martiaux. On se dit qu’on fait du karaté pour la self-défense. Et que nous saurons nous défendre si nous nous faisons attaquer dans la rue. Ce principe est un bon désuet aujourd’hui.

Le karaté contemporain doit-il alors laisser de côté la self-défense ?
C’est vrai qu’à Okinawa, autrefois, il y avait beaucoup de dangers sur la route. Les gens devaient apprendre à se défendre, les rues n’étant pas sûres à ce moment-là. Mais dans le monde moderne, ce cas de figure est très rare. En 25 ans de pratique du karaté, je ne me suis jamais fait agresser. Malgré tout, le nombre de pratiquants monte. Ce n’est pas une question de self-défence, qui est la partie un peu restrictive des arts martiaux, du karaté par exemple.

Quel serait le principal attrait du karaté ?
La JKA a bien compris l’évolution des pratiquants. Aujourd’hui, le karaté JKA c’est avant tout un outil de développement personnel. Tant au niveau mental que physique. Contrairement à beaucoup d’autres organisations, nous sommes très structurés ; c’est quelque chose qui a longtemps manqué à Maurice. Nous bénéficions, par exemple, du ‘syllabus’ du Japon. Toutes les recherches que l’on fait au niveau technique ou pédagogique, nous les obtenons les du Japon et les appliquons ici à Maurice.

Qu’est-ce que la JKA ambitionne pour ses membres ?
Aujourd’hui, notre ambition à la JKA -   qui est affiliée à une fédération internationale - c’est d’amener le karaté mauricien au niveau international. La JKA  est suffisamment structurée pour répondre à un besoin présent. Avec la société devenue plus stressante, au travail et à l’école, il faut être aussi fort physiquement que mentalement. On est passé du combat de rue à un combat virtuel contre les agressions que l’on peut subir dans la société.

Diriez-vous que le karaté prôné par la JKA favorise l’épanouissement personnel des pratiquants ?
C’est vrai que le karaté de la JKA est traditionnel. Si on s’entraîne dur, on passe par une phase de développement personnel. Dès qu’on arrive à un certain niveau, on a une certaine paix intérieure. On est sûr de soi et c’est peut-être à partir de là que peut démarrer la partie philosophique. Le Karaté JKA comporte en fait plusieurs dimensions : philosophique, sportive ou pour accéder son potentiel maximal.

Comment voyez-vous l’avenir du karaté aujourd’hui ?
Selon le Wolrd Economic Forum, on recommande la pratique du karaté pour une meilleure santé et concentration. On voit aussi que le karaté fait son entrée de plus en plus dans les écoles. Au Japon, c’est obligatoire. A Maurice, j’ai été approché par plusieurs écoles pour donner des cours d’initiation aux enfants.

 

La JKA à Maurice : structure et objectifs pour 2021

La JKA Mauritius est implantée à Maurice depuis 2016. Elle regroupe une vingtaine de dojos dans le pays et totalise environ 500 membres. Elle est suivie par la JKA de Tokyo et plus particulièrement par le chef instructeur Japonais Koichiro Okuma, 7e Dan. Selon Didier Samfat, Maurice est le seul pays dont le ‘headquarters instructor’ soit aussi le ‘chief instructor’.

L’objectif de la JKA Mauritius, cette année est d’organiser un ‘ beach camp’ à Trou aux biches en mars. Une ‘Republic Cup’ suivra en mai, au James Burty David Gymnasium à Trou aux Cerfs. Viendront ensuite la ‘JKA Mauritius Cup’ en août et l’Ambassadors Cup au mois de novembre. Si les frontières se rouvrent,  le chef instructeur Koichiro Okuma animera un séminaire avant la seconde compétition précitée.