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Triathlon: Comment placer santé et sécurité en haut du podium

19 février 2021, 22:05

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Triathlon: Comment placer santé et sécurité en haut du podium

Faux départ pour le sport mauricien cette année. En l’espace de quelques semaines, soit le 17 janvier et le 7 février, rien que pour le triathlon, deux athlètes ont perdu la vie en pleine compétition. Les circonstances ayant menant à ces drames soulèvent plusieurs questions sur les mesures prises par les organisateurs d’un événement pour rendre la pratique du sport sûre. Médecin, sportifs et responsables de fédérations nous donnent leur avis… 

Le développement des sports exige des mesures strictes 

Chaque année on déplore pas mal d’accidents dans le sport. Ils se présentent sous formes de claquages, d’entorses, de fractures ou encore de blessures musculaires. Le développement des sports à travers le monde nécessite cependant des exigences de sécurité accrues. Il est important de promouvoir un comportement responsable pour que le risque d’accident des sportifs soit le plus faible possible. Il est donc primordial de veiller à la sécurité sur les différents sites sportifs tout en s’assurant que les équipements soient conformes aux directives et aux normes. De plus, pour être licencié d’une fédération sportive, un sportif doit pouvoir présenter un certificat médical. La rédaction sportive vous propose, avec l’apport de plusieurs intervenants, un dossier sur ces différents aspects de santé et de sécurité. 

Trop de négligence? 

Le sport contribue de manière non-négligeable à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de celui qui le pratique. Cela a été largement démontré du reste. Toutefois, pour optimiser la pratique du sport et donc bénéficier de ses retombées, l’aspect sécurité ne doit en aucun cas être sous-évalué. Malheureusement, les triathlètes Jayrajsing Hazareesing et Hugues Rivet sont venus mettre en lumière les dangers qui accompagnent souvent la pratique du sport.  

Si pour beaucoup, le risque fait partie du jeu et constitue une pièce indéniable dans la beauté du sport en question, il est important d’en mesurer le degré. En moins d’un mois, la FMTri a enregistré deux morts (un cas de noyade et un accident). Il y a plusieurs facteurs qui peuvent mettre la vie de l’athlète ou son staff technique à risque.  

Déjà, le risque survient à l’entraînement où les blessures sont par ailleurs légion. Il y a ensuite l’aspect compétition où l’envie de se surpasser peut parfois mettre la vie de l’athlète en danger. Par ailleurs, que ce soit au stade, dans un gymnase ou sur une route le danger que peuvent représenter les spectateurs est aussi à prendre en considération à l’instar des hooligans. 

 Selon Futura Santé qui s’était attardé sur les sports les plus dangereux au monde, l’équitation tient la troisième place. A Maurice, ce sport n’a jamais enregistré d’incident mais Futura Santé explique que le cheval est un animal musclé, lourd et… vivant ! Il peut donc a voir des réactions imprévues et difficiles à contrôler. C’est alors généralement la chute. Souvent sans grande conséquence, mais parfois aussi, mortelle. En 2007, une année noire pour ce sport, l’équitation mondiale a déploré onze décès. 

 L’obtention de services de haut niveau, les installations (ou infrastructures) et des équipements adéquats figurent parmi les facteurs à prendre en considération pendant une compétition ou une séance d’entraînement. Le suivi médical régulier de l’athlète ne doit, par ailleurs, pas être négligé.  

Finalement on dit que, comme toute chose, le sport apporte son lot de dangers. Afin de mettre toutes les chances de son côté et éviter ainsi tout risque de blessures, il convient de considérer la sécurité comme une assurance et une valeur ajoutée au plaisir d’être actif. 

Cyclisme: Un certificat médical exigé pour obtenir une licence de la FMC

Il n’est un secret pour personne que le cyclisme comporte des risques. En effet, ce sport est exigeant physiquement et se pratique sur la route où il doit cohabiter avec les véhicules motorisés. Il existe une nécessité de rendre le cyclisme plus sûr pour ses pratiquants. Qu’est-ce qui peut donc être fait pour renforcer la sécurité ?

Du point de vue médical, Jean-Philippe Lagane, vice-président de la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC), indique que si un cycliste n’est pas en bonne santé, on ne lui octroie pas de licence. «Chaque coureur doit présenter un certificat médical pour recevoir une licence. Le document doit certifier que la personne est medically fit for cycling. Parce que l’on sait que le cyclisme demande un effort physique intense», explique-t-il.

Chaque licencié est aussi couvert par une assurance médicale. «La fédération ne lésine pas sur les moyens en ce qui concerne l’assurance pour ses 200 licenciés. Ainsi, chaque coureur qui se blesse dans un accident reçoit une somme d’argent. En cas de paralysie ou de décès, la somme octroyée est plus importante. Lors des déplacements pour des compétitions à l’étranger, la FMC souscrit à une assurance supplémentaire pour les coureurs», indique notre interlocuteur.

Ambulance

Par contre, lors des courses de VTT et des fun rides, des coureurs nonlicenciés s’inscrivent et ne bénéficient pas d’une couverture d’assurance. «Lors des fun rides, les participants non-licenciés signent un formulaire dans lequel il est stipulé qu’ils endossent la responsabilité en cas de problème. Peut-être qu’il faudrait revoir cela mais sans que cela ne devienne trop contraignant», dit encore Jean-Philippe Lagane. Pour parer à toute éventualité, une ambulance est présente lors de toutes les courses cyclistes. Lors des étapes du Tour de Maurice, il y en a même deux en service. «La présence de l’ambulance sur une course est clairement inscrite dans le cahier des charges d’un organisateur de course. C’est obligatoire», affirme le viceprésident de la FMC.

En ce qui concerne la sécurité sur la route pendant les courses, la FMC y accorde une importance primordiale. C’est la raison pour laquelle elle a écrit au commissaire de police il y a quelques semaines pour demander une présence accrue de policiers sur les routes. «Les routes sont ouvertes et sont donc dangereuses pour les cyclistes. Nous avons fait appel au commissaire de police pour avoir davantage de policiers présents lors des courses. Nous attendons une réponse. Mais Mathieu Calypso et moi avions eu une rencontre avec l’ancien CP Mario Nobin pour discuter de la question mais rien de concret n’en est ressorti. On dépense une grosse somme pour payer les policiers mais il arrive qu’ils ne soient pas présents à certains points sur le parcours», déclare Jean-Philippe Lagane.

Il est également un fait que les automobilistes ne coopèrent pas toujours quand ils rencontrent des cyclistes lors d’une course. «Il arrive qu’un motard fasse arrêter des voitures avant le passage des cyclistes mais dès que le motard s’en va, la voiture redémarre alors que les cyclistes arrivent en sens inverse», fait ressortir le dirigeant. Il faudrait davantage de bonne volonté de la part des automobilistes qui, pour ne pas perdre une poignée de secondes, sont susceptibles de renverser un cycliste.

Prudence 

Toutefois, comme le reconnaît Jean-Philippe Lagane, certains cyclistes se montrent parfois imprudents. «On répète souvent aux cyclistes qu’il leur faut respecter le code de la route et rester du côté gauche de la chaussée. Mais il y a aussi l’aspect tactique qui entre en jeu. Pour s’abriter du vent, les coureurs se mettent du côté droit de la route. Dans ce cas-là, les commissaires de course les réprimandent ou leur infligent des amendes. Les coureurs qui se trouvent à l’avant de la course sont plus protégés alors que ceux qui sont lâchés à l’arrière sont souvent livrés à eux-mêmes. Là, il faut qu’ils redoublent de prudence. Il vaut mieux perdre vingt secondes en s’arrêtant à un rond-point que risquer de se faire renverser par un véhicule», soutient-il.

La FMC a, en maintes occasions, lancé un appel aux usagers de la route pour qu’ils respectent les cyclistes mais peut-être que des campagnes de sensibilisation plus agressives devraient être menées. Les autorités ont la responsabilité d’assurer la sécurité de tout un chacun. Il est sans doute temps qu’elles s’intéressent de plus près à cet aspect des choses même si le risque zéro n’existe pas…

Yannick Lincoln (cycliste et préparateur physique) : «Le sportif doit faire preuve de beaucoup de vigilance»

Avec ses 25 ans de pratique du cyclisme, Yannick Lincoln est bien placé pour parler des dangers que représente la cohabitation avec des véhicules motorisés sur la route. «Le vélo est le véhicule le plus léger sur la route et donc le plus vul- nérable. Cela fait 25 ans que je fais du cyclisme et j’ai été témoin de plusieurs accidents. Ils sont le résultat de l’erreur humaine. Certains automobilistes n’ont pas conscience de la vulnérabilité des cyclistes alors que d’autres semblent ne pas apprécier d’en croiser sur la route», dira-t-il d’emblée.

«On voit tous les jours ce que j’appelle des incivilités ordinaires sur les routes et c’est ce qui est le plus dangereux. Personnellement, il y a des routes sur lesquelles je ne m’aventure plus à vélo parce que le trafic y est devenu trop dense. Il est clair que quand on va effectuer une sortie d’entraînement ou une course, on ressent un peu d’appréhension», ajoute le sextuple vainqueur du Tour de Maurice.

Selon notre interlocuteur, un accident peut vite arriver suite à un relâchement. «Un relâchement dans la vigilance peut avoir des conséquences graves que ce soit de la part d’un automobiliste, d’un cycliste ou d’un policier qui n’est pas attentif», observe-t-il. «Lors des courses, j’ai souvent vu des policiers faire un travail formidable mais parfois, il y a un manque de rigueur.» «Que peut-on faire pour améliorer les choses ? Conscientiser davantage le public ? Renforcer les lois ? Faire des courses en circuit fermé ? Il faudrait un vrai changement de mentalité mais je pense que cela relève de l’utopie. Donc, le sportif doit faire preuve de beaucoup de vigilance», ajoute celui qui est également préparateur physique.

Du point de vue de la santé, Yannick Lincoln indique qu’il n’est pas simple d’éliminer tous les risques lors d’une compétition. «Je pense qu’avant toute chose, une personne doit être consciente des risques qu’elle prend quand elle s’aligne à une compétition. L’effort est intense et les personnes doivent être certaines que cela ne va pas mettre leur santé en danger. Il est important de se faire suivre par un médecin», détaille-t-il.

«Suite au décès d’Olivier Rozar lors du Moka Trail en octobre 2016, nous avons élaboré un certificat médical plus abouti pour qu’il y ait un screening plus complet pour les personnes à risques mais il est toujours possible que certains cas ne soient pas identifiés. Il est très difficile pour l’organisateur d’éliminer tous les risques», fait ressortir Yannick Lincoln qui espère que les décès tragiques des triathlètes Jayrajsing Hazareesing et Hugues Rivet provoqueront une remise en question de tout un chacun.

Triathlon: Mieux comprendre la discipline

Quelles sont les mesures prises durant une compétition?

Le triathlon est un sport qui regroupe trois disciplines : la natation, le cyclisme et la course à pied. Pour chacune de ces épreuves, des mesures sont prises pour assurer la sécurité des participants. Plusieurs choses sont à considérer et, tout particulièrement, les procédures à suivre avant la compétition et celles se déroulant pendant la course.

En quittant l’aire de transition, les triathlètes ne peuvent enfourcher
 leur vélo sur la route que sur sur la «mount and dismount line».

Les procédures à suivre avant toute compétition Tout d’abord, selon la Fédération mauricienne de triathlon, il est impératif que les athlètes soient licenciés. Et ce, conformément à la Sports Act. Cette procédure est importante dans la mesure où une licence permet à la fédération de souscrire à une assurance pour eux ; elle couvre les accidents durant les entraînements autorisés par la fédération ainsi que les compétitions organisées par celle-ci. Chaque triathlète doit présenter un certificat médical en début de saison, stipulant qu’il n’y a aucune contre-indication à ce que le participant fasse des compétitions. Avant toute compétition, la fédération envoie aux triathlètes des formulaires d’inscription sur lesquels figure une date limite pour s’inscrire. Après la date butoir, la fédération prépare chaque liste de départ, selon les différentes catégories de participants et les épreuves au programme. A la veille d’une compétition, des officiels de la FMTri vont placer – dans la mer, pour l’épreuve de natation – des bouées et des flotteurs avec l’aide des officiers de la National Coast Guard. Notons que les com- pétitions font l’objet d’une demande de permis à la Beach Authority.

 Mesures prises avant le départ

Une heure avant la compétition, les gardecôtes vont attacher les bouées en mer. Au même moment, les triathlètes arrivent pour l’émargement. On procède, sur eux, du body-marking sur les bras et les jambes. Après cela, ils apporteront leurs équipements dans l’aire de transition. Les officiels y vérifient si les casques ne présentent aucune défectuosité et qu’ils peuvent être correctement attachés sous le menton. Puis, les participants déposeront leurs équipements (chaussures, casques) et leur dossard et accrocheront leur bicyclette aux râteliers à vélos. Enfin, quelques minutes avant le départ en natation, les organisateurs rappellent aux participants quel sera leur parcours depuis la natation jusqu’à l’épreuve de course à pied, tout en leur indiquant où il y a des tournants, sur la route, par exemple, pour le cyclisme ou des spécifications pour la course à pied.

 Mesures prises tout le long de la compétition

Durant la course, officiels de la FMTri et policiers – sans oublier le personnel d’une ambulance sur place – seront mis à contribution pour que la sécurité soit assurée pendant toute la durée de la course.

 S’agissant des officiels : La FMTri a recours à un minimum de 30 personnes lors des compétitions qu’elle organise. Certains suivent les nageurs en kayak dans la mer pour s’assurer que tout se passe bien ; d’autres sont affectés sur la plage pour prendre les temps des participants qui sortent de l’eau. D’autres encore attendent les triathlètes dans l’aire de transition et veillent à ce qu’ils attachent leurs casques avant de détacher leurs vélos. Les triathlètes se dirigeront ensuite vers la route où ils ne pourront enfourcher leur bicyclette que sur la mount and dismount line. Durant l’épreuve de cyclisme, trois officiels sont affectés. Aux extrémités du parcours se trouvent deux personnes qui contrôlent la circulation. Sur les rondspoints, elles le font avec l’aide des policiers ; à ces deux officiels de la FMTri vient s’ajouter un autre qui est affecté au contrôle des passages (lap counter). A noter que les triathlètes roulent à gauche par mesure de sécurité et que leur dossard se trouve au dos.

Après le cyclisme et lors du retour des triathlètes dans la zone de transition, les officiels veilleront à ce qu’ils n’enlèvent leurs casques qu’après avoir accroché leur vélo aux râteliers. Revenus sur la route, les triathlètes vont toujours courir à droite pour pouvoir faire face aux véhicules. Durant la course, leur dossard sera mis à l’avant. Point important, par mesure de sécurité, l’épreuve de course à pied se fait toujours dans la direction opposée que celle de vélo.

S’agissant des services de la police et de la National Coast Guard : La FMTri bénéficie d’une non financial assistance du ministère des Sports. Grâce à cela, les organisateurs ont droit, entre autres, à deux officiers de la National Coast Guard (pour la sécurité des athlètes durant l’épreuve de natation) et à six policiers, dont deux motards et quatre policiers réguliers, pour lesquels ils n’ont pas besoin de payer (sauf exception, il y a paiement d’heures supplémentaires par la FMTri si la course a lieu un jour férié). Ce sont eux qui assurent la sécurité des triathlètes sur la route, que ce soit pour le cyclisme ou pour la course à pied ; mais la FMTri précise que les participants doivent aussi respecter le code de la route. A noter que les motards doivent se trouver devant les cyclistes, à une distance de 75 mètres, pour que ceux-ci ne bénéficient pas de la vitesse des motos.

 S’agissant du service ambulancier : A un moment donné, la FMTri avait recours au service d’ambulance du ministère de la Santé. Ces derniers temps, la FMTri paie les services de la St John’s Ambulance. Comme first aiders, les ambulanciers de la St John’s Ambulance apportent les premiers soins. Si besoin est, ils transportent le(s) blessé(s) à l’hôpital le plus rapproché.

Point de vue d’un médecin généraliste

«Il y a beaucoup de contre-indications et conditions à respecter dans les sports d’endurance»

«Tout d’abord, il y a beaucoup de contre-indications et conditions à respecter dans les sports d’endurance tels que le triathlon et le trail. Il faut avant tout évaluer l’état de santé physique et mentale du participant en élaborant un questionnaire concernant l’état général, les antécédents et l’histoire médicale familiale. Après cela, il faut faire un examen médical complet incluant la tension artérielle, l’IMC (NdlR : indice de masse corporelle) et un bilan sanguin. Plus important encore, c’est de faire subir au participant à un sport d’endurance un examen cardiovasculaire poussé, c’est-à-dire un électrocardiogramme qui, dans la grande majorité des cas, est normal, une échocardiographie, pour voir l’état des valves et des muscles du cœur, et surtout un électrocardiogramme à l’effort (NdlR : stress ECG) qui va être déterminant dans 99 % des cas pour établir la validité du participant. Tous ces détails sont très importants et doivent être obtenus obligatoirement par les fédérations pour n’importe quel participant à un sport d’endurance. J’espère que ces quelques conseils seront utiles pour la sauvegarde et l’avancement des sports d’endurance. Merci !

Philippe la Hausse de Lalouvière: «Le coureur doit assumer la responsabilité de sa santé et de sa sécurité»

Le sport mauricien a été frappé coup sur coup par deux drames en l’espace de moins d’un mois lors de deux compétitions de triathlon au Morne. Le dimanche 17 janvier, Jayrajsingh Hazareesingh se noyait durant l’épreuve de natation. Et le dimanche 7 février, Hugues Rivet percu- tait un bus durant l’épreuve cycliste. Deux décès qui soulèvent l’épineuse question de la sécurité des participants aux épreuves d’endurance et le rôle des fédérations quant à la vérification de l’état de santé de leurs adhérents.

Comment est-ce que Rando Trail & Nature (RTN), association qui organise les compétitions de trail à Maurice, s’assure de l’état de santé des participants ? A cette question, Philippe la Hausse de Lalouvière, son secrétaire, remarque : «Le trail running est par définition un sport qui comporte des risques et des dangers pour les participants. Les pistes et les chemins sont dans la nature, dans un environnement généralement non géré, et non sur une route ou un stade, qui sont construits, aménagés et contrôlés par l’Homme, avec toutes les mesures de sécurité nécessaires.»

En conséquence, plusieurs facteurs sont très importants en trail running : le participant doit connaître les dangers et les risques auxquels il est confronté ; le coureur de trail doit être physiquement et mentalement capable de courir sur des surfaces et des sites naturels, souvent difficiles et parfois traîtres ; le coureur de trail doit avoir été examiné par un médecin pour déterminer s’il est en bonne santé et capable de courir en endurance.

Durant les épreuves organisées par RTN, ces facteurs sont traités de la manière suivante. Immédiatement avant chaque course, une séance d’information est organisée au cours de laquelle les dangers et les risques sont exposés par un organisateur et trailer qualifié et compétent, et les risques de blessure sont clairement indiqués. Il est souligné qu’il n’existe souvent aucun moyen de récupération rapide dans les sentiers de montagne ou forêt inaccessibles, et une extrême prudence est conseillée, même au point de ne pas permettre la participation de personnes qui ne sont manifestement pas équipées pour faire face à de tels risques : par exemple, vêtements inappropriés, ne pas transporter de liquides, etc.

Toutes les informations sur les courses présentes sur le site web indiquent les conditions spécifiques à chaque trail. Au cours de la procédure d’inscription obligatoire, il y a des choix/ reconnaissances qui doivent être faits par le participant avant que son inscription ne soit acceptée. De plus, dans les sentiers plus longs, il n’y a pas de catégories juniors, car RTN considère qu’ils n’ont pas suffisamment d’expérience.

Examen médical

Qui plus est, il est obligatoire pour chaque participant de signer et d’avoir attesté de son état de santé , ce qui oblige le participant à prendre lui-même connaissance de son état de santé et de son expérience du trail, ainsi qu’à se faire examiner par un médecin. RTN a conclu des accords avec certains prati- ciens qualifiés possédant des compétences de diagnostic appropriées qui offrent leurs services à des tarifs raisonnables (par exemple au Centre Synergie) dont peuvent profiter les coureurs débutants. «Le contrôle de la santé lors d’événements est une autre question, qui implique des interventions d’urgence, des premiers secours et des activités de recherche et de sauvetage. Nous estimons toutefois que le trail running se déroulant dans un environnement naturel et non contrôlé, le coureur doit assumer la responsabilité de sa santé et de sa sécurité, dans le cadre d’une information du participant sur les dangers», soutient le secrétaire de RTN.

Pour Philippe la Hausse de Lalouvière, le trail running est certainement un sport qui présente des risques. Cependant, il a été démontré que ceux-ci sont gérables dans des pays du monde entier et avec des millions de pratiquants amateurs. Il y a malheureusement des accidents mineurs – chutes, écorchures, entorses et fractures – ainsi que des blessures majeures occasionnelles, voire des décès comme dans le cas d’Andrea Huser en décembre dernier.

RTN met l’accent sur l’autonomie des trailers afin qu’ils assument leur propre et entière responsabilité dans leur activité. Le fait que le sport consiste simplement à courir sur un chemin dans un environnement naturel – c’est-à-dire normalement pas de véhicules, d’instruments etc. –, ce concept est facile à accepter pour les gens. La plupart des courses de trail running n’ont pas lieu lors d’événements organisés, ce qui, là encore, fait comprendre aux trailers l’importance d’être autonomes.

Comment instaurer une sécurité maximale dans les sports en général et en plein air ? «Il y a un équilibre entre ce qui constitue des mesures de sécurité raisonnables et ce qui est “exagéré”, estime le secrétaire de RTN. Dans l’idéal, le trail running devrait se dérouler dans un environnement entièrement naturel, non modifié, sans aucune mesure de sécurité. Ensuite, il s’agit simplement de décider où mène le sentier. Cependant, pour franchir une rivière ou gravir une pente raide, il peut être raisonnable de prévoir une corde, par exemple. Mais il ne faut pas peindre les pierres du chemin avec des couleurs vives ou prévoir des mains courantes le long des crêtes des montagnes. C’est le genre de décisions prises par les propriétaires fonciers ou les organisateurs de trail.»

Les officiels sont présents pour s’assurer de la bonne marche de la compétition et veiller à ce qu’elle se déroule en toute sécurité. Quel est leur rôle exactement ? «À l’île Maurice, nous avons un groupe d’organisateurs dévoués aux compétitions de trail, avec plus d’une décennie d’expérience des conditions locales et de la population présente en trail. Il y aura toujours des décisions diffiiciles à prendre, comme lorsque les conditions environnementales changent ou qu’un coureur est blessé dans un endroit inaccessible, mais normalement le bon sens et la préparation professionnelle entrent en jeu. Il existe des directives internationales – l’ITRA en fournit un ensemble complet – concernant le rôle des organisateurs et des officiels, qui guident RTN dans l’organisation des événements.»