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Capitaine du Wakashio: «J’ai navigué entre 10 et 15 fois près des côtes mauriciennes»

16 février 2021, 22:00

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Capitaine du Wakashio: «J’ai navigué entre 10 et 15 fois près des côtes mauriciennes»

Pour commencer, aveu de taille venant de Sunil Kumar Nandeshwar en ce mardi 16 février, lors de la reprise des auditions de la cour d’investigation, instaurée pour faire la lumière sur le naufrage du vraquier japonais. A une question de Me Rajkumar Baungally, Assistant Sollicitor General, le capitaine du Wakashio a révélé qu’il a navigué « entre 10 et 15 fois» près des côtes mauriciennes…

Selon ses dires, début 2019, il est passé au nord de l’île alors que généralement, il navigue au sud car c’est la plus courte distance mais aussi, pour éviter la ‘zone de piraterie’. «Dites-nous à quelle distance vous êtes-vous le plus rapproché de l’île ?»  La réplique du capitaine : «Environ 5 miles nautiques en 2019,  lorsque je naviguais de l’Inde en direction du Brésil.» Ce qu’il considère comme étant une «safe» distance.

Autre aveu de taille : il n’y avait aucune obligation de communiquer avec les autorités mauriciennes lorsqu’il s’est approché de Maurice. «Des fois les garde-côtes m’appellent. La dernière fois, début 2019, la NCG m’a appelé pour me demander quelle était mon intention. Je leur ai répondu et j’ai poursuivi ma route. Je suis resté une heure près des côtes…»

Plus tôt, toujours en ce mardi, c’était au tour du Chief Engineer, Preetam Singh, d’être auditionné devant le président Abdurafeek Hamuth et ses deux assesseurs, Jean Mario Geneviève, Marine Engineer et Johnny Lam Kai Leung, Marine Surveyor. Il a expliqué qu’au moment de l’échouement, il se trouvait sur le pont, dans le siège pilote, et vérifiait son portable. «Soudain, il y a eu une grosse vibration. Le capitaine s’est rué vers les Ecdics. Je suis descendu vers la salle des machines. L’ordre d’arrêter le moteur avait déjà été donné. J’ai dit au graisseur de mettre le générateur en marche. Et quand le moteur s’est arrêté, le capitaine a donné l’ordre pour qu’on recule.»

Preetam Singh, qui en était à son cinquième ‘contrat’ sur le vraquier, depuis 2015, a également révélé que deux pompes de ballast n’étaient pas opérationnelles après le naufrage à cause d’un problème électrique. Ce qui n’a pas permis un deballast complet du vraquier. «Nous ne pouvions pas ouvrir les valves à cause d’un court-circuit.»

L’ingénieur en chef du Wakashio a pour sa part révélé que le niveau d’eau dans la salle des machines a pu être maintenu et que 2.3 m3 d’huile ont pu être enlevés. L’assesseur lui a alors demandé  s’il était au courant du fait que la convention MARPOL autorisait le déversement de l’eau de mer ‘mélangée’ à de l’huile dans des cas urgents si le bateau est à risque. «Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?» lui a demandé Jean Mario Geneviève. Réponse : «Cela aurait causé une pollution marine si toute l’eau avait été pompée.»

Le Chief Engineer dira également que c’est après le 31 juillet que les fissures sont apparues. Celles-ci ont provoqué la ‘cassure’ du vraquier car ces fissures se sont développées dans la salle des machine et à l’extérieur du vraquier.