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Bruneau Laurette: «Nous serons à Port-Louis pour le peuple et non pas pour Ramgoolam, Bérenger ou Duval»

13 février 2021, 09:39

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Bruneau Laurette: «Nous serons à Port-Louis pour le peuple et non pas pour Ramgoolam, Bérenger ou Duval»

Pourquoi avoir accepté de rejoindre la marche du 13 février à Port-Louis ?

Avant toute chose, il s’agit d’une marche citoyenne pour les citoyens. Défendre les droits fondamentaux des citoyens est notre motivation depuis le départ et la raison de la création de Linion Sitwayin Morisien. Cette marche est donc la suite de tout ce que nous avons entrepris jusqu’à présent et cela peu importe l’organisateur, dès lors que nous avons un objectif commun, à savoir libérer notre pays du régime fasciste de Pravind Jugnauth, qui est en train d’épuiser toutes les ressources de notre pays et d’étouffer notre peuple. Je ne le dirai jamais assez, nous ne pouvons pas continuer avec un tel gouvernement. Le seul but de cette marche est que ce gouvernement démissionne.

Cependant, beaucoup ne comprennent pas votre choix de participer à une marche où seront présents tous les leaders de l’opposition.

En effet, malheureusement, beaucoup se méprennent sur mes intentions et font un amalgame. Cette marche n’a pas lieu pour faire la propagande d’un parti politique quelconque. Nous ne serons pas dans les rues de Port-Louis pour dire à la population de voter Navin Ramgoolam, Xavier Duval, Paul Bérenger ou je ne sais qui d’autre. À notre niveau, nous ne décidons de rien. C’est le peuple qui décide. Quand nous disons vouloir nettoyer ce pays et que cela commence par la démission du gouvernement, tout le monde doit mettre la main à la pâte et se joindre à ce nettoyage. Qu’il s’agisse de l’opposition ou d’autres personnes.

Oui, mais la présence des dinosaures politiques fait polémique. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

Je pense que nous entrons dans une nouvelle ère et qu’il faut à présent laisser la place aux autres, aux jeunes… En politique, les citoyens ont envie d’un renouveau. Ils veulent voir des jeunes. Il est important que les personnes qui ont fait leur temps et qui sont restés pendant un moment au pouvoir acceptent de passer le flambeau. D’ailleurs, nous sommes tous tombés d’accord que seuls Arvin Boolell et moi prendrons la parole pour justement ne pas donner l’impression qu’il s’agit d’un rassemblement politique. Il ne faut pas que les gens se focalisent sur une seule personne et gâchent l’objectif commun de cette marche. Nous devons tous nous concentrer sur la démission du gouvernement et non sur les gens qui sont en train de marcher… Qui sont-ils ? Qu’ont-ils fait ? Quel est leur background ? Nous n’en sommes pas là. Chacun est le bienvenu. Peu importe qui il est, du moment qu’il a de bonnes intentions pour le pays. Nous soutenons cette marche et son objectif, et non un parti politique.

 

Ce n’est qu’ensemble que nous parviendrons à un vrai changement.

 

Aujourd’hui, quels sont vos rapports avec les chefs politiques ?

J’entretiens les mêmes rapports avec Navin Ramgoolam qu’avec Paul Bérenger, Xavier Duval ou Roshi Bhadain. Nos rapports sont strictement «professionnels», dans le sens où nous travaillons ensemble pour déloger ce gouvernement. C’est notre seul objectif commun. Nous nous unissons uniquement pour défendre une cause, celle du pays.

Avez-vous scellé un genre de pacte avec les différents leaders politiques pour que «Linion Sitwayin Morisien» accepte de marquer sa présence à cette marche ?

Oui, l’un des premiers points que nous avons tout de suite voulu valider est que personne ne doit venir faire de la politique sur place. Ensuite, nous avons scellé un accord pour que, par la suite, les citoyens puissent bénéficier d’alternatives. Nous avons déjà travaillé et élaboré un accord pour qu’il soit possible qu’une voix représente les citoyens au sein du Parlement. Car très souvent, le peuple se pose de nombreuses questions, mais ne parvient jamais à obtenir de réponses, faute d’un représentant à l’Assemblée. Linion Sitwayin Morisien est là pour que chaque Mauricien puisse avoir un droit de regard sur ce qui se passe dans son pays et comment est géré le budget du contribuable. Nous travaillons dans l’intérêt du peuple, pour le peuple.

Beaucoup se posent la question de qui remplacera le gouvernement du MSM si celui-ci démissionne. Que pouvez-vous dire à ce sujet ? Je demande aux Mauriciens de me faire confiance. Depuis le 29 août 2020, je tiens bon malgré les nombreuses critiques auxquelles je fais injustement face. Depuis ce jour-là, j’ai dit que je ne lâcherai rien. Aujourd’hui, nous sommes en février 2021, la situation dans le pays n’a pas stagné, bien au contraire. Nous devons tous continuer dans cette direction et avoir le courage de dénoncer les mensonges et les injustices que subit le pays ; les vérités doivent éclater. Sur la question quel gouvernement pour l’après-régime MSM ?, à vrai dire, Linion Sitwayin Morisien a déjà élaboré une proposition en ce sens, étant donné l’urgence de la situation. Il était important que nous puissions avoir une visibilité concernant chacune de nos actions et que nous réfléchissions, entre autres, à qui réunirait le maximum de critères pour prendre la relève du gouvernement Jugnauth quand cela serait nécessaire.

Nous voulons que le peuple ait des alternatives et nous avancerons dans ce sens. De toute manière, il faut un renouveau total. Comme je l’ai dit plus tôt, il faut laisser la place aux jeunes. Par ailleurs, une des options pour rééquilibrer les pouvoirs dans notre pays serait que notre système puisse être doté d’un sénat. À ce moment-là, chacun pourrait avoir sa place car il est toujours utile de bénéficier de l’expérience des anciens. Anciens ministres, anciens présidents et anciens juges, alliés à du sang neuf, des jeunes qui ont une bonne énergie et une vraie vision, pour que ce pays fonctionne enfin correctement. Nous travaillons actuellement sur un programme et il y aura un développement futur. Je ne peux en dire davantage pour le moment, mais vous en saurez plus d’ici le 12 mars.

Un dernier mot ?

Peu importe le parti politique auquel chacun appartient, pour réussir à changer ce système, nous devons être nombreux dans les rues de Port-Louis, ce samedi 13 février. Parce que ce n’est qu’ensemble que nous parviendrons à un vrai changement.