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Covid-19: un infirmier testé négatif privé de sa famille depuis 32 jours

9 février 2021, 12:00

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Covid-19: un infirmier testé négatif privé de sa famille depuis 32 jours

Il y a 15 jours, Baboolall Reesaul a été transporté du centre de quarantaine à Pointe-aux-Sables, où il était en isolement après son service à l’hôpital ENT. Cet infirmier qui travaille à l’hôpital de Souillac venait d’être testé positif. Cela, avec deux autres membres du personnel de la Santé, comme l’atteste le communiqué du ministère concerné en date du 25 janvier.

Sept jours après son admission à l’hôpital ENT, le test PCR effectué sur l’infirmier se révèle négatif. Et ainsi de suite les jours suivants. Même résultat pour les quatre tests sérologiques effectués pendant cette période.

Sauf que Baboolall Reesaul, qui, hier, lundi 8 février, de son lit d’hôpital à ENT, Vacoas, a pris contact avec l’express, ne comprend pas pourquoi il y est encore «séquestré».

«Je me trouve avec quatre patients positifs alors que mes tests se sont avérés négatifs. Protokol la anba lao. Mo demann mwa si minis Jagutpal kone mem. Bizin denonse seki pe arive dan ban sant de sante. Ena perdi la vie la dan», témoigne l’infirmier qui en était hier à son 14e jour d’admission.

Il dit ne pas comprendre pourquoi «ceux qui décident» à la Santé n’ont toujours pas donné le feu vert pour qu’on signe sa décharge. «Le protocole veut que si vous êtes testé négatif au 14e jour, vous quittez l’hôpital le lendemain après un nouveau test au résultat négatif. Là on me dit qu’il me faut rester sept jours additionnels», fait ressortir notre interlocuteur.

Exposé aux risques

D’ajouter que, lui négatif, s’expose aux risques d’une nouvelle contamination puisqu’il se trouve dans la même salle que des patients positifs. D’ailleurs, le médecin qui avait été hospitalisé avec un autre membre du personnel et lui le 25 janvier est à nouveau Covid-19 positif après avoir été testé négatif depuis.

Par ailleurs, Baboolall Reesaul se pose tout un tas de questions. Était-il faux-positif dès le départ en raison d’une contamination de l’écouvillon ? D’où la raison pour laquelle tous les tests qui ont suivi se sont révélés négatifs ?

L’infirmier ne s’arrête pas là. Il confie les circonstances dans lesquelles il s’est retrouvé avec un résultat PCR positif au centre récréatif de Pointe-aux-Sables où il était en quarantaine avec d’autres collègues.

«Un patient qui était admis avec son fils à l’hôpital de Souillac où je travaillais a été testé positif en janvier une semaine après son arrivée. Ce n’est que le lendemain à la mi-journée que le personnel soignant à Souillac en a été informé», se remémore-t-il.

Second confinement

Il va plus loin et allègue que le pays aurait pu se retrouver avec un second confinement si le personnel qui a été en contact avec le patient positif à Souillac n’avait pas pris sur lui afin de ne pas regagner leur domicile.

«Nous avons exigé de faire un test PCR. Trois jours après que le patient a été testé positif, notre hiérarchie nous a demandé de rentrer chez nous. Ce que nous avons refusé de faire car on risquait de contaminer des membres de notre famille. C’est donc après protestation que mon équipe a été conduite au centre de Pointe-aux-Sables», insinue Baboolall Reesaul.

La suite on la connaît. Trois membres de cette équipe ont été dépistés positifs. «14 jours après mon admission, je n’ai pas le droit de quitter l’hôpital alors que je suis Covid négatif. On me prive de ma liberté. Au total, depuis ma prise de service en janvier, cela fait 32 jours que je n’ai pas regagné ma maison», déplore l’infirmier.

Nous avons essayé de joindre l’épidémiologiste et Senior Adviser à la Santé Catherine Gaud sur ce cas, hier. Nous attendons son retour.