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Une hôtesse de l’air proche de Sawmynaden en cour de Moka tout à l’heure

8 février 2021, 08:47

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Une hôtesse de l’air proche de Sawmynaden en cour de Moka tout à l’heure

Ils seront interrogés incessamment par les enquêteurs de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) qui devront établir leur lien avec Soopramanien Kistnen et déterminer s’il y a eu complot pour ôter ce dernier de leur chemin. Et il est probable qu’ils fassent l’objet d’une autre enquête en parallèle par l’Independent Commission against Corruption (ICAC) ou autres unités spécialisées. Leur noms ont été révélés comme étant des directeurs de sociétés qui, à peine créées et sans expérience, ont décroché de très gros contrats dans le cadre de la fourniture d’équipements médicaux ou l’exercice de décontamination à la State Trading Corporation (STC) durant le confinement. 

Mais en attendant, leurs témoignages seront passés à la loupe lors de l’interrogatoire mené par Me Azam Neerooa, du bureau du Directeur des poursuites publiques, aujourd’hui. Neeta Nuckchedd, directrice de Neeteeselec et hôtesse de l’air d’Air Mauritius, le couple Keshwaree Chobay Poonyth et Ashwind Kumar Poonyth, de même qu’un dénommé Kelvy Melvin Joyce Bibi, défileront à la barre des témoins devant le tribunal de Moka lors de l’audition de l’enquête judiciaire en vue de faire la lumière sur la mort de l’agent du MSM. 

Des témoins clés 

Neeteeselec Ltd a comme autres actionnaires Selvie Appanna et Reena Appanna Ramasamy. Neeta Nuckchhed, qui est une «proche» de Yogida Sawmynaden, a affirmé aux enquêteurs qu’elle est une amie d’enfance du ministre du Commerce. Deux semaines à peine après la création de Neeteeselec Ltd (en plein confinement national), le 21 avril 2020, la compagnie a décroché un contrat important auprès de la STC, le 5 mai. Un contrat pour lequel Soopramanien Kistnen était candidat. Selon Koomadha Sawmynaden, Kistnen avait été invité par le ministre Yogida Sawmynaden à soumettre une offre à un prix élevé pour que Neeteeselec décroche le contrat sans éveiller des soupçons.

Selon nos indications, l’hôtesse de l’air devra, pour sa part, expliquer comment elle a été mise au courant de l’appel d’offres lancé en interne par la STC sur l’exercice de décontamination, car selon les procédures de l’Emergency Procurement, la STC entre en contact avec les entreprises avec lesquelles elle a déjà travaillé dans le passé et qui pourraient aider dans ce projet. «Mais comme il n’y a jamais eu de Covid-19 auparavant, comment ces compagnies pourraient-elles apporter leur soutien à ce nouveau projet ? Seul Prakash Hookoom, de l’organisme, pourra apporter des éclaircissements», se demande-t-on dans les milieux de l’enquête judiciaire. Autre question qui lui serait adressée : «Comment se fait-il que sa compagnie, à peine incorporée, sans expérience, ait été sélectionnée ?» 

«Ce sont des témoins clés dans toute cette affaire d’assassinat. À travers leur témoignage en cour, l’on comprendra leur mode opératoire pour décrocher ces contrats ou leur proximité avec le gouvernement. Et l’on connaîtra leur implication éventuelle dans les circonstances ayant mené à la mort de Kistnen», confie une source proche du dossier. D’ajouter: «Se sont-ils sentis menacés par la victime qui avait décidé de tout divulguer ? La suite de cette enquête judiciaire s’annonce très chaude cette semaine.» 

Vendredi, le nom de Wenda Sawmynaden, épouse du ministre, a été cité lors de la production d’un mél envoyé le 22 mai 2020 par l’étude notariale de Wenda Sawmynaden à Rainbow Construction de Kistnen. Il se pourrait qu’elle soit également appelée. «Tout dépendra de la chaîne de révélations en cour mais attendons voir», indique notre source.

 

 

Où en est l’enquête de l’ICAC sur les achats de médicaments ?

<p>Deepak Bonomally, directeur de <em>Bo Digital Co Ltd</em>, a été arrêté le mardi 3 novembre 2020 et traduit devant le tribunal de Rose-Hill le même jour sous une accusation provisoire de blanchiment d&rsquo;argent en violation de l&rsquo;article 3 de la <em>Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act</em>. L&rsquo;ICAC lui reproche d&rsquo;avoir, en juin 2020, en tant que directeur de <em>Bo Digital Co Ltd</em>, possédé Rs 30 395 400. Cet argent, placé en banque, émanerait d&rsquo;un acte criminel. Fin octobre, elle avait également arrêté Bissoon Mungroo et Hari Kistna Jagannada Reddi. Mais depuis, on n&rsquo;entend plus parler de cette enquête.</p>