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Falsification de signature: Reza Foolah qualifie Maudhoo de «parrain de son succès»

2 février 2021, 20:00

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Falsification de signature: Reza Foolah qualifie Maudhoo de «parrain de son succès»

«From a simple cake seller to a powerful and much respected businessman.» C’est en ces termes que le député Vikash Nuckcheddy a qualifié l’homme d’affaires Reza Foolah en décembre dernier lors de l’inauguration de Beyond Fitness, une salle de gym appartenant à ce dernier. Ces propos ont été rapportés par le journal régional EstPresse, qui couvre l’actualité dans l’Est du pays. Un qualificatif mérité, selon des personnes qui connaissent Reza Foolah. Mais il y a une semaine, un gros scandale l’impliquant vient de déshonorer l’homme d’affaires «respecté».

Arrêté en début d’année à la suite de plaintes déposées par trois de ses employées pour une affaire de séquestration, il a été présenté en cour de Flacq et libéré sous caution. Une des conditions attachées à sa libération provisoire était qu’il se présente quotidiennement au poste de police de Flacq, qui se trouve à moins de 300 mètres de sa résidence. Il décide de passer outre et de ne pas se rendre au poste de police, laissant un constable signer à sa place dans le bail caller register. Un exercice qui s’est poursuivi pendant plus d’une dizaine de jours jusqu’à ce que le pot aux roses soit découvert par un autre policier. Une enquête est en cours.

Un de ses magasins ainsi qu’une gym lui appartenant, à Flacq.

Cette affaire n’aurait pas été aussi médiatisée si Reza Foolah n’était pas un proche du ministre Sudhir Maudhoo. Si certains avancent que le ministre est un partenaire d’affaires de Reza Foolah, en revanche, ceux qui connaissent bien les transactions entre les deux affirment que Sudhir Maudhoo n’était que le directeur d’une compagnie de Reza Foolah. Le ministre, ayant dans le passé été directeur d’une compagnie commercialisant une grande marque, avait décidé de lancer Reza Foolah dans le monde du textile, un domaine inconnu jusque-là de l’homme d’affaires.

Ascension fulgurante

Reza Foolah est, au départ, marchand de gâteaux puis chauffeur de taxi. Il devient ensuite grossiste et importe des sous-vêtements de Thaïlande principalement. Avec un magasin à Flacq, l’homme d’affaires, nous dit-on, possède plus d’une demi-douzaine de magasins, notamment à Curepipe, Port-Louis, Goodlands, Triolet, etc. Ainsi, jadis marchand de gâteaux, il est aujourd’hui à la tête d’un petit conglomérat du monde des affaires. Cet homme a raconté à plus d’un que quand il était marchand, il a perdu sa bicyclette et cela l’a bien marqué. Il a toujours dit que les voleurs ne réussissent pas et ce n’est que le dur labeur qui rapporte. D’où sa détermination à réussir.

Sa proximité avec les hommes du pouvoir l’a aidé à devenir puissant. Dans le passé, il a côtoyé Prem Koonjoo, alors ministre des Coopératives, et il participait souvent à des foires à cette époque. Trop puissant même, selon nos interlocuteurs, et on l’accuse aujourd’hui d’avoir fait construire des bâtiments sans en avoir obtenu les permis requis. Il est aussi dit que ceux qui n’approuvent pas ses projets sont transférés ailleurs. Un ancien cadre du conseil de district de Flacq en saurait quelque chose. Et l’on vient d’apprendre que l’ICAC enquête sur un cas de falsification de signature dans un projet de construction. Une ingénieure aurait porté plainte car elle soupçonne qu’une autre personne au conseil de district a décidé d’approuver une requête de permis pour un projet de Reza Foolah. Ce dernier a même été président du village de Flacq.

Ceux qui le connaissent affirment qu’il est prêt à aider ceux dans le besoin et ceux qui fréquentent les mosquées savent combien il est un homme généreux. Il n’hésite pas à faire des dons pour les fêtes de Maha Shivaratree et de Cavadee. L’homme d’affaires voue une grande admiration à Sudhir Maudhoo et lors de l’inauguration de Beyond Fitness en décembre dernier, il avait qualifié le ministre de «parrain de son succès en affaires». Le ministre lui avait rendu la politesse en disant que Reza Foolah a réussi grâce à «son hard work, sa sincérité et son honnêteté», toujours selon des propos rapportés par EstPresse. Malgré nos sollicitations, nous n’avons pu entrer en communication avec Reza Foolah ni avec le ministre Maudhoo. Le premier n’a pas répondu à nos appels alors que le portable du ministre était éteint.